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Magazine PROF n°29

 

Dossier Ils ont décroché, ils ont repris pied

Parents, amis : entre soutien et conflit

Article publié le 01 / 03 / 2016.

Le jeune construit son identité à travers des cercles concentriques comme la famille, les amis

La plupart de nos témoins ont vécu dans des familles monoparentales où se pose la question de l’autorité. « Mes parents se sont séparés quand j’étais très jeune, explique Sébastien Ruiz. J’ai grandi dans une famille stable avec trois sœurs, ma mère et mon beau-père. Je voyais mon père un week-end toutes les deux semaines ». Fatima, toute en retenue : « J’ai perdu mon papa en 1re secondaire. Cela a pu agir sur mon parcours. Pendant plusieurs jours, j’ai dormi… »

Face au décrochage, certains parents imposent des contrats, pour que leur enfant ne glande pas du matin au soir. D’autres laissent faire. D’autres encore ont des difficultés à maintenir l’équilibre familial. Johnny De Muer, par exemple, a été placé en centres d’accueil de 7 à 17 ans.

Le changement de structure déstabilise. « Mon papa n’est plus à la maison depuis longtemps, note Salomé Singh. Nous vivions avec maman, un frère et deux sœurs. En un an, mon frère et ma sœur aînés sont allés vivre ailleurs. Et avec ma maman et ma jeune sœur, je n’étais pas gentille ».

En famille, parler une langue différente de celle de l’école n’aide pas. Chez Fatima, « on parle le marocain. Depuis toute petite, je le comprends, mais je réponds en français. Avec son CEB passé en Espagne, maman a pu m’aider en primaire ».

Le rôle des pairs

Les pairs aussi jouent un rôle dans le décrochage. « Je n’avais pas d’amis pour me soutenir », commente Jessica Penneman. Hân se sentait différent : « Ma mère vietnamienne, mon père congolais se sont rencontrés en Afrique et ont vécu en France, plutôt déracinés. Mes gouts étaient différents de ceux des autres élèves de la classe (j’écoutais Bouillon de culture, par exemple) ». Parfois intervient le harcèlement, comme pour Fatima : « Pendant deux mois, en 1re S, j’ai essayé de suivre. Les autres m’ont pris comme lèche-botte des profs. Mon caractère réservé n’a rien arrangé. J’ai subi remarques, injures, tirages de cheveux, coups… toute l’année. Mais le passage en 2était automatique. Je n’en ai parlé à personne ».

D’autres pairs soutiennent. Jessica Penneman a commencé des cours à distance de français et de maths par courrier et s’est fait aider par des membres du Système d’échange local (SEL). Mais le soutien est évolutif : « Mon frère, m’aidait en 1re, explique Fatima. Plus du tout quand j’ai décroché ». Il est parfois indirect. Au SAS, Salomé Singh s’apitoie moins sur son sort : elle a rencontré plusieurs jeunes dans un état bien pire que le sien. Pour Hân, les pairs sont un défi et plus particulièrement : « les regards des autres, notamment des femmes. Leur dire qu’on a juste un diplôme de primaires, ça ne le fait vraiment pas ! »

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