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Magazine PROF n°17

 

Dossier T’ar ta gueule à la récré

L’affaire de toute la communauté éducative

Article publié le 01 / 04 / 2013.

Comment intervenir auprès des élèves et des classes dans un cas de harcèlement ? Quelles sont les responsabilités des professionnels de l’enseignement ?

Parmi les textes légaux balisant le terrain, retenons-en trois. D’abord, l’article 8 du décret Missions, qui précise que les Pouvoirs organisateurs doivent veiller à ce que chaque établissement « éduque au respect des convictions de chacun, au devoir de proscrire la violence tant morale que physique (…) et mette en place des pratiques démocratiques de citoyenneté responsable au sein de l’école » (1).

© Serdu

Le décret relatif aux enfants victimes de maltraitance spécifie, lui, que, « compte tenu de sa mission et de sa capacité à agir, l’intervenant (dans l’éducation, la guidance psycho-médico-sociale, l’encadrement,…) est tenu d’apporter aide et protection à l’enfant victime de maltraitance ou à celui chez qui sont suspectés de tels mauvais traitements » (2).

Enfin, un arrêté du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en 2008, le précise : « tous les règlements d’ordre intérieur doivent désormais mentionner clairement les sanctions et les mesures prévues à l’encontre de faits de violences tels que les coups et blessures, le racket, les actes de violence sexuelle et le fait d’exercer sciemment et de manière répétée sur un autre élève (…) une pression psychologique insupportable, par menaces, insultes, injures, calomnies ou diffamation ». Ces actes doivent être signalés au CPMS (3).

Un traitement collectif

Pour informer, soutenir et accompagner les écoles confrontées à des cas de violence (dont le harcèlement entre élèves), la Fédération Wallonie-Bruxelles a créé un numéro vert Assistance Écoles (0800 / 20 410, lu-ve de 8h30 à 17h). Et un numéro vert Écoles et Parents (0800/95 580, lu-ve de 9 à 13h) pour informer les parents.

La marche à suivre ? Elle dépend, évidemment, de la nature et de la gravité du cas et de la dynamique interne de l’école. Idéalement, il faut intervenir rapidement auprès de toute la communauté éducative. Cela signifie écouter la victime et lui proposer un soutien moral et/ou psychologique en l’orientant vers le CPMS. Celui-ci pourra, selon ses disponibilités, travailler avec elle son niveau de confiance en soi, ses capacités d’intégration sociale, ou la diriger, si nécessaire, vers un psychologue privé, un service de santé mentale, un service d’aide en milieu ouvert. Des pistes souvent préférables à un changement d’école : fragilisée, la victime risque de s’intégrer difficilement dans un autre groupe, d’y être surprotégée et de sentir une pression peser sur elle.

Dans les cas graves (coups, harcèlement sexuel), l’école peut porter plainte auprès de la police ou de la justice (ou conseiller à l’élève ou aux parents de le faire). S’il s’agit de harcèlement discriminatoire, on peut orienter la victime vers le site de l’Institut pour l’égalité des hommes et des femmes, pour le critère du sexe (4) ou du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, pour les critères de couleur de peau, d’origine nationale ou ethnique, d’orientation sexuelle, de conviction religieuse ou philosophique, de caractéristique physique, de handicap,…(5)

Des sanctions

Vis-à-vis de l’auteur, qui doit également être écouté, les sanctions disciplinaires, prévues dans le règlement d’ordre intérieur des écoles, doivent être adaptées à la gravité des faits. Elles peuvent prendre la forme d’une remarque orale, de jours de renvoi, d’un contrat disciplinaire approuvé par l’élève et ses parents (précisant les règles de fonctionnement de l’école, les améliorations comportementales à atteindre, les sanctions en cas de non-respect,…). Ou d’une exclusion qui risque évidemment d’exporter le problème.

Des sanctions réparatrices viseront, elles, à responsabiliser l’auteur du harcèlement, à l’aider à développer de l’empathie et à chercher avec lui un moyen de réparer le tort causé. Ce travail peut prendre plusieurs formes. Comme une médiation entre agresseur et victime, menée par le CPMS, le Médiateur scolaire ou les Équipes mobiles (6). Ou un travail de responsabilisation (rédaction d’une lettre d’excuse,…).

D’autres interventions, enfin, peuvent cibler les élèves-spectateurs, pour les inviter à dénoncer des situations de harcèlement, mais aussi les autres membres du personnel de l’école, comme les éducateurs, les surveillants de la garderie,…

(1) Décret Missions, http://bit.ly/XFB117
(2) Décret relatif à l’aide aux enfants victimes de maltraitance, http://bit.ly/12aLl8V
(3) http://www.gallilex.cfwb.be/document/pdf/35748_000.pdf
(4) http://igvm-iefh.belgium.be
(5) http://www.diversite.be ou via le 0800 / 12 800
(6) Voir la circulaire 1884, http://www.adm.cfwb.be