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Magazine PROF n°39

 

Dossier Rentrée 2018

La CPU s’ouvre à la 4e année du secondaire

Article publié le 31 / 08 / 2018.

Depuis cette rentrée 2018, la Certification par unités (CPU) s’organise dans un nouveau dispositif expérimental : dorénavant, elle s’applique dès la 4e année à 15 options groupées (1).

En cette fin d’année scolaire, Marianne Duchâteau, chef d’atelier à l’Institut Saint-Joseph, à Jambes, prépare avec ses enseignants le passage de la 4e bio-esthétique de qualification à la CPU.

Marianne Duchâteau : « Notre équipe maitrise bien la philosophie de la CPU ».
Marianne Duchâteau : « Notre équipe maitrise bien la philosophie de la CPU ».
© PROF/FWB

PROF : Lancer la CPU en 4e, c’est stressant ?
Marianne Duchâteau :
Notre équipe maitrise bien la philosophie CPU. Nous l’avons démarrée il y a 7 ans avec l’option de base groupée (OBG) esthéticien(ne) au D3. À l’époque, j’avais attribué une heure de fourche commune aux enseignants de l’OBG. Nous nous sommes réunis toutes les semaines dans un local dédié à cette coordination. Cela a forgé une équipe.

Le nouveau profil de certification étale l’apprentissage sur trois ans. Nous adapterons notre Plan de mise en œuvre en conséquence. Les mots d’ordre sont souplesse et autonomie. Par exemple, nous démarrerons deux unités d’acquis d’apprentissage (UAA) en même temps. Cela évite aux élèves de répéter les mêmes gestes pendant un mois.

La nouvelle grille-horaire renforce la formation pratique (de 6 à 8h) et l’apprentissage peut se faire sur 30 semaines au lieu de 36. Cela permet de réaliser des « semaines-projet ». En 4e et en 5e, l’objectif sera la remédiation et l’orientation ; en 6e, la préparation et la réalisation d’un défilé, un stage actif d’un mois en Erasmus dans un centre de thalassothérapie ou la participation à EuroSkills. Les élèves de 4e bénéficieront déjà d’un stage d’une semaine, parrainé par un ainé de 6e.

Qu’en est-il des élèves ayant leur CESS, entamant une nouvelle formation et dispensés de cours généraux ?
En septembre 2019 et sous la responsabilité du Conseil d’admission, ils pourraient rentrer en 5e. Il faudrait alors leur proposer un parcours avec des UAA en plus, qui leur permettent de valider celles de 4e.

Les jurys se multiplient ?
Chaque UAA a une épreuve intégrée validée par un ou des membres extérieurs du jury.

Comment entretenir les techniques et les compétences d’une UAA certifiée ?
On ne revient plus sur une UAA certifiée. Mais le programme exige des rappels évolutifs. De plus, nous organisons des « bulles d’air » pour pratiquer les compétences : une remédiation du 3e degré les après-midis du mercredi et du vendredi et un atelier tenu le mercredi après-midi par les 6e.

Le dossier d’apprentissage individuel ?
Obligatoire pour tous les élèves, il s’accompagne d’un nouveau bulletin qui reprend les UAA et les indicateurs de réussite.

Qu’en est-il de la 3e bio-esthétique ?
Là aussi, les textes prônent la souplesse et l’adaptation du programme de l’OBG. Nous axerons notre organisation actuelle sur la découverte de toutes les facettes du métier : une réponse aux jeunes qui ont besoin de cours pratiques et de confirmer leur choix d’orientation. À terme, le tronc commun fera disparaitre cette 3e.

La concertation avec les professeurs de cours généraux ?
Un chantier à venir.

Votre conclusion ?
La CPU amène plus d’élèves à réussir à condition d’entrer dans le système, d’être acteurs d’un apprentissage très exigeant qui les forme à un métier. Certains décrochent, même en 6e. Il est donc primordial de bien orienter, dès la 4e. Demain, on ne redoublera plus la 5e. Mais il y aura une année complémentaire à la 4e (C2D) comme déjà au terme de la 6e (C3D).

Au cours de celles-ci, on adaptera l’apprentissage aux besoins. Actuellement, pour coacher les élèves de C3D, nous attribuons 8h/semaine de coordination à un professeur de français. Il effectue de la remédiation dans différentes disciplines, mais travaille aussi l’organisation, la méthode de travail, la communication avec les enseignants… Lorsque cela fonctionne bien, ce coach fait de la prévention avec les 6e.

Bref, la CPU exige une vision constructive, en équipe, beaucoup de travail et de concertation. Pour nous y aider, la cellule CPU de l’Administration reste à notre écoute.

Patrick DELMÉE

(1) Le dispositif concerne quinze options groupées dans l’enseignement spécialisé ordinaire et le spécialisé de forme 4. Il résulte de deux décrets : le décret fondateur de la CPU (12 juillet 2012) et celui qui ouvre le 2e degré à la CPU (14 juin 2018) : http://www.cpu.cfwb.be/index.php?id=1239

La CPU exige de la souplesse et de la maturité

L’Athénée royal, à Jambes, a créé une option de base groupée (OBG) esthéticien(ne) CPU au 3e degré il y a 4 ans. Elle s’ouvre aussi à la 4e dès septembre. « La charge de travail étalée sur trois ans créera des liens entre les enseignants des 2e et 3e degrés », explique Amélie Lenain. Responsable du cours d’esthétique (théorie et pratique professionnelle) depuis 13 ans dans cette école, elle a actuellement un 3/4 temps.

Amélie Lenain : « La CPU s’ouvre à la 4e : cela créera des liens entre professeurs du 2e et du 3e degré ».
Amélie Lenain : « La CPU s’ouvre à la 4e : cela créera des liens entre professeurs du 2e et du 3e degré ».
© PROF/FWB

Mme Lenain confirme des observations de sa collègue jamboise (lire « La CPU s’ouvre à la 4e année du secondaire »), avec des accents particuliers. Ainsi, elle utilisera une semaine-projet dès la 4: « Avant le 15 octobre, les élèves découvriront un institut de beauté. Cela leur permettra de confirmer ou d’infirmer leur orientation ». Elle adaptera de même le programme de 3, en l’axant sur les soins de sa propre personne et non d’un client.

La souplesse pour mettre en œuvre la CPU en 4e, elle la trouve dans le projet P45 (1) mis en place depuis 4 ans : « Nos périodes comptent 45 minutes. Le temps non presté est regroupé dans un catalogue d’ateliers, le jeudi après-midi. En 4e, cela permettra d’organiser de la remédiation, de retravailler certaines compétences déjà acquises. Le Plan de mise en œuvre doit être cohérent, travailler les bases avant d’aller vers le spécifique, mais dans la souplesse, et permettre de revenir sur certaines compétences ».

Enfin, elle souligne que la CPU permet de regrouper toute une série de petits cours sous un même intitulé et de voir un maximum de choses en profondeur. « Mais, pour y arriver, les élèves ont besoin de maturité. D’autant plus qu’elles fréquentent les cours avec des élèves dispensées de cours généraux qui ont parfois 25 ans et plus. En auront-elles assez pour aller vers les remédiations et les remises à niveau ? ». À cela, Damien Rebella, directeur de la Cellule CPU au sein de l’Administration générale de l’Enseignement, répond que « la philosophie de la CPU permet de remédier au plus vite aux besoins des étudiants en les encadrant via un Plan individuel d’accompagnement ».

Pa. D.

(1)  Selon la circulaire 6741, suite au rapport positif de l’Inspection, ce dispositif expérimental (à Jambes et ailleurs) est prolongé jusqu’au 30 juin 2020. http://www.enseignement.be/circulaires

Pour en savoir plus

• La circulaire 6652 explique clairement l’ouverture de la CPU au 2e degré et tient déjà compte du décret du 14 juin 2018 qui l’officialise. La 6651 évoque les nouveautés pour l’enseignement spécialisé de forme 3. http://www.enseignement.be/circulaires

• Le site http://cpu.cfwb.be compile tout ce qu'il faut savoir sur la certification par unités : le projet et sa philosophie, les profils de certification concernés, les textes légaux, des outils dont un Guide de la mise en œuvre de la CPU, un historique, une foire aux questions, un lexique, une liste de contacts. Il vient de bénéficier d’une remise à jour pendant les vacances scolaires.