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Magazine PROF n°38

 

Dossier Déclaration universelle des Droits de l'Homme : 70 ans

L’expression dramatique contre la torture

Article publié le 06 / 06 / 2018.

Guidés par une comédienne, les élèves de l’École communale n° 1-2, à Saint-Gilles, ont interprété à leur manière l’article 5 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.

Un plan rapproché sur Youssef montre cet élève de 5primaire portant un panneau avec l’inscription « J’ai 29 ans ». Mais si l’on agrandit le champ, on peut voir des visages menaçants, des poings levés autour de l’enfant. « C’est comme dans des reportages à la télé où on voit des otages, précisent quelques enfants. On leur fait dire des choses qu’ils ne pensent pas ou qui ne sont pas vraies. Ils n’ont pas le choix parce qu’ils sont torturés ».

Avant de travailler avec une comédienne, les enfants ont représenté des comportements inhumains par le dessin.
Avant de travailler avec une comédienne, les enfants ont représenté des comportements inhumains par le dessin.
© PROF/FWB

« Nul ne sera soumis à la torture », c’est l’article qu’ont choisi ces deux classes de 5primaire de l’École communale n° 1-2, à Saint-Gilles. « La conseillère pédagogique, Christine Haelterman, nous a proposé de participer à l’appel à projets », commencent Julien Magain et Jean Hounsou. Avec l’aide de la Cellule Démocratie ou Barbarie, ces instituteurs ont d’abord accueilli en classe l’historienne Mélanie Bost, venue expliquer le contexte de la Déclaration universelle, et le journaliste Josy Dubié, qui a apporté son témoignage sur son expérience dans des pays en guerre.

Les deux instituteurs l’ont observé : la torture, des traitements inhumains, c’est bien concret pour leurs élèves. Répartis en groupes, se basant sur des reportages, des films ou des jeux vidéo, les enfants ont cité notamment la situation vécue par des personnes innocentes emprisonnées, par des enfants soldats enlevés à leur famille, l’expulsion de sans-papiers, la violence exercée contre des femmes, la discrimination vis-à-vis des couples homosexuels…

« L’occasion, évidemment, de situer de nombreux états sur la carte du monde et d’expliquer des évènements de l’actualité récente, ajoute M. Magain. J’ai également mis l’accent sur les devoirs qui découlent des droits ». « J’avais beaucoup travaillé avec ma classe sur les deux guerres mondiales, enchaine M. Hounsou, la réflexion sur les droits de l’homme venait naturellement en écho ».

Pour permettre aux enfants d’exprimer et de faire partager les émotions suscitées par ces évènements – tristesse, colère, honte, pitié, étonnement… –, la comédienne Mathilde Bernadac a piloté des ateliers de théâtre dans l’école. « Pas pour monter une pièce, mais bien pour réaliser des flashs, des tableaux que les enfants ont saisi pour sensibiliser, interpeller, précise-t-elle. Pour construire le scénario, je me suis basée sur des idées qu’ils ont proposées et sur des objets : le Passeport des droits humains, réalisé par Amnesty International et illustré par Folon ; des foulards, des nœuds papillons… »

En mai, sur la Place Morichar, au cœur de Saint-Gilles, les élèves ont fait la promotion de ce Passeport comme ils l’auraient fait pour une marque à la mode. Mais des tortionnaires anti-Passeport des droits de l’homme ont arrêté le groupe. Heureusement, les « ambassadeurs de la marque » sont intervenus et ont invité les passants à les soutenir pour faire respecter et répandre ce passeport.

Filmée et montée par Adrien Laurent, élève de 3 secondaire du Lycée intégral Roger Lallemand, à Saint-Gilles, la représentation sera aussi présentée à l’école.

Article 5 : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels,inhumains ou dégradants »...