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Magazine PROF n°21

 

Dossier L'école fait son cinéma

Une caméra, des poppies et des tommies

Article publié le 01 / 03 / 2014.

Dans leur film réalisé pour commémorer 14-18, cinq écoles montoises ont développé des compétences de navigation et d’organisation, en éducation au cinéma.

Comme quatre autres établissements montois, l’École fondamentale communale de Saint-Symphorien a participé à la réalisation d’un film pour commémorer la Première Guerre mondiale. Après l’analyse de la peinture Les Anges de Mons, de Marcel Gillis, et un atelier avec un photographe professionnel, les élèves de 6e primaire de Virginie Debiève ont travaillé sur le cimetière militaire de la commune. Le naturaliste Jean Houzeau céda ce terrain aux autorités de guerre en 1916 à la condition qu’y soient enterrés des Belges,… des Allemands et des Anglais (1).

Encadrés par l’ASBL Blanc murmure, les élèves y ont tourné plusieurs scènes : des enfants ont lu une lettre écrite à leur papa décédé, l’ont attachée à un ballon et lâchée vers le ciel ; d’autres ont déposé sur les tombes des lanternes et des coquelicots de papier (2). Ils se sont installés ensuite dans le grenier de l’école pour animer des petits soldats de plomb et enregistrer les voix off qui sonoriseront leur film.

Recherche et tri

Ainsi, sur le plan informationnel, ils ont navigué entre différents genres filmiques et entre différents objets du même contenu médiatique : images et sons. Ils ont choisi des messages, parfois symboliques, pour avoir le meilleur impact sur leur public. « Et ils ont conjugué et fait un tri dans des apports provenant de différents médias : documents d’archives, livres, dossiers pédagogiques, noms de rue – celles d’un lotissement de la commune reprennent les noms de soldats anglais enterrés au cimetière –, ajoute le directeur Jean-Jacques Dewattinne. Cette expérience s’avérera bien utile pour naviguer dans le corpus de documents de l’épreuve du CEB ».

Sur le plan technique, ils ont manié l’appareil photo, la caméra, le micro, le clap, la prise de son. Ils ont pu distinguer les plans, en faisant plusieurs essais de caméras pour une même scène, ainsi que la profondeur de champ. Ils ont adapté les conditions d’enregistrement pour éviter le plus de parasites. Ils ont réalisé une conduite de film grâce à un document spécifique, le storyboard, pour répertorier la chronologie des étapes de réalisation en lien avec les différents plans.

Une dimension sociale

« Sur le plan social, ils ont été confrontés à des enjeux culturels, économiques et sociaux », explique l’institutrice. Ils ont répondu à une commande du pouvoir organisateur communal, attentif au devoir de mémoire. Ils ont reçu des moyens pour la réaliser. Et leur film participe à une exposition destinée au grand public. Elle-même fait partie d’un ensemble d’objets médiatiques très important liés au centenaire de la Première Guerre mondiale. Et ils ont choisi d’évoquer des valeurs tournées vers la paix : famille, souvenir, tolérance,…

(1) http://bit.ly/1oJui5B
(2) Avant 14-18, il en poussait peu en Flandre. Suite aux bombardements, les terrains crayeux devinrent riches en poussières de chaux et en favorisèrent la venue. Les anglophones l’appellent « corn poppy » ou « field poppy ».