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Magazine PROF n°21

 

Dossier L'école fait son cinéma

Clap ! 7e art

Article publié le 01 / 03 / 2014.

Sur la base d'improvisations théâtrales et d'exercices d'écriture, la 7e professionnelle du CEFA d’Anderlecht réalise un court-métrage de fiction.

« Silence sur le plateau, moteur, ça tourne, action ! » Cette fois, Grégory est l’assistant à la mise en scène. Pierre filme tandis que Flavia et Samantha jouent, sans paroles, un petit scénario construit en duo. Visionner ces séquences le montrera à ces comédiens en herbe : pour être compris et susciter l’attention du spectateur, il est important de veiller à la précision du geste, de créer une tension graduelle, de varier rythmes et mouvements, de bien caractériser les personnages.

En initiant ses élèves à l’analyse de l’image et aux techniques filmiques, Dominique Ranwez leur permet de développer des arguments pour apprécier un court-métrage.
En initiant ses élèves à l’analyse de l’image et aux techniques filmiques, Dominique Ranwez leur permet de développer des arguments pour apprécier un court-métrage.
© PROF/FWB

Créer un court-métrage

Voilà trois ans que Dominique Ranwez, professeur de français au Centre d’éducation et de formation en alternance, à Anderlecht, propose à ses élèves de 7P gestion de très petites entreprises de mener un projet de A à Z. Il s’agit de la création collective d’un court-métrage de fiction présenté ensuite à d’autres classes, voire à d’autres CEFA. Il réalise ce projet en invitant dans sa classe un artiste de l’ASBL Indications dans le cadre du décret Culture-École (1). « Une expérience très positive, commente-t-il. Connaissant l’histoire de la classe, je suis le garant de la discipline, tandis que l’artiste apporte une bouffée d’audace, de liberté et d’air frais ».

En initiant d’abord ses élèves à l’analyse de l’image et aux techniques filmiques, l’enseignant leur permet de développer des arguments pour apprécier un court-métrage. Puis, de janvier à juin, la classe travaille avec la comédienne et metteuse en scène Laure Saupique. « À partir de consignes, je leur demande d’écrire une histoire basique et je fais un tourné-monté (un tournage des plans dans l’ordre chronologique), pour qu’ils pressentent ce qu’ils vont vivre », précise-t-elle.

Puis viennent des exercices d’écriture. M. Ranwez : « Ces élèves, que l’expression écrite rebute souvent, sont pris peu à peu par le contexte : créer un personnage ou un scénario qu’ils interprèteront les amène à libérer, à structurer leurs idées, à sortir du carcan du choix des mots, du style ».

Marier art et technique

Ateliers d’écriture et improvisations théâtrales servent de tremplin à la création collective du scénario. « Dans les avis, les rêves et les envies de ces seize élèves, il faut faire un tri pour aboutir à une histoire commune, un produit qui leur ressemble le plus possible», explique l’animatrice.

Ce travail oblige chaque élève à écouter, à exprimer son opinion de manière nuancée, à argumenter, à remettre en question et à opérer des choix. Viendront ensuite le découpage en séquences et le partage des rôles : réalisateur, clapman, comédiens, responsables du son, des lumières,… L’enseignant le précise : il s’agit de marier la technique à l’art. Les différents plans, les mouvements de caméra, les bruitages doivent être au service du récit raconté et le jeu des acteurs doit être juste. Et d’ajouter : « La pratique leur fait prendre conscience du travail que demande, en amont, la création d’un film. Leur regard ne sera plus jamais le même au cinéma ou devant la télé ».

(1) http://bit.ly/1VpQX9p