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Magazine PROF n°21

 

Dossier L'école fait son cinéma

Cinq films, un an de réflexion

Article publié le 01 / 03 / 2014.

La robe de Marilyn qui se relève au-dessus d’une bouche d’aération du métro, c’était Sept ans de réflexion. L’ambitieuse analyse des élèves engagés dans le Prix des lycéens de cinéma, se déroule, elle, en un an. PROF a rencontré quelques-uns de ces critiques en herbe.

En mai, la 5e sciences sociales de l’Athénée royal de Beaumont organise une séance publique de Kinshasa Kids, en présence du réalisateur Marc-Henri Wajnberg, quelques acteurs et techniciens de son équipe. C’est le prolongement de leurs travaux entrepris dans le cadre du Prix des lycéens de cinéma (1).

Pour le Prix des lycéens Cinéma, Sylvia Rezsek et sa classe de l'Athénée de Beaumont ont visionné et analysé cinq films belges francophones, présélectionnés par Culture-Enseignement.
Pour le Prix des lycéens Cinéma, Sylvia Rezsek et sa classe de l'Athénée de Beaumont ont visionné et analysé cinq films belges francophones, présélectionnés par Culture-Enseignement.
© PROF/FWB

Les élèves participants – 6 500 en 2013-2014 – s’engagent à visionner cinq films belges francophones, présélectionnés par Culture-Enseignement. Pour les analyser, les Beaumontois ont mis en œuvre une grille d’analyse avec des critères objectifs : biographie de l’auteur, résumé de l’œuvre, description des personnages, utilisation des décors, de la lumière, des plans, récolte de critiques... Par groupe, ils ont travaillé chacune des œuvres et ont pu ainsi envoyer à Culture-Enseignement un vote étayé.

Avec Kinshasa Kids, ils ont voulu aller plus loin et ont déjà préparé une volée de questions d’après-séance. « Quel est le budget du film ? Pourquoi un documentaire sur les Shégués, les gamins de rue de Kinshasa ? Comment les mettre en confiance et faire un casting ? Combien de temps a duré le tournage ? Quel message avez-vous voulu faire passer ? Comment ? Avez-vous écrit un scénario, une mise en scène ? Avez-vous retourné certaines séquences ?… »

Sylvia Rezsek, leur professeur de morale – aussi cinéaste –, approuve cette liste. « Lorsque j’ai réalisé mon premier documentaire, les frères Dardenne m’ont expliqué qu’un documentaire pouvait répondre à un scénario et qu’on pouvait en retourner des scènes, comme pour une fiction. Alors qu’un reportage est pris sur le vif ». Selon elle, le premier rôle du réalisateur d’un documentaire est de voir ce qui se passe ailleurs, de le transmettre et d’aller à la rencontre d’autres événements et du public. Cela appellera sans doute d’autres questions sur l’impact voulu par l’auteur sur son public et sur les moyens mis en œuvre pour y arriver.

Pour ses élèves, le point de vue de l’auteur se retrouve moins dans un film de fiction. Et pourtant, « dans Mobile home, déclarent-ils, les personnages principaux sont souvent placés dans un plan américain fixe, parfois de dos. Comme s’ils étaient prisonniers. À côté de cela, le réalisateur montre aussi de larges décors en plans plus larges, comme autant d’appels à la liberté, au départ, en contradiction avec la réalité des personnages ».

Au terme de cette année de réflexion, Mme Rezsek regrette de ne pas pouvoir aller plus loin et placer ses élèves dans la peau d’un réalisateur qui doit faire des choix. « Avec une 2e différenciée de Binche, j’ai réalisé en 2009 À la rencontre de l’autre (2), un film sur les migrants sans papiers. J’aimerais renouer avec cette démarche, et surtout avec mes élèves en difficultés du 1er et du 2e degrés de l’Athénée de La Louvière. Un tel projet ne pourrait être pour eux que facteur de reprise de confiance et d’intégration dans la structure scolaire ».

(1) http://bit.ly/1gt5W9x
(2) http://bit.ly/1ltYhNB

Des critiques, un passionné

Les élèves de 5e sciences sociales de l’Athénée royal de Beaumont ont participé au Prix des lycéens de cinéma. Ce parcours a permis à Axel de se rendre compte de tout le travail nécessaire pour réaliser un film. Gaëlle et Alessandro sont heureux d’avoir vu des films différents, pas ou peu à l’affiche, réalisés sans gros budget. Martin ajoute : « Un point positif, ce sont des films belges francophones ». Rémi estime, lui, que souvent, on consomme et qu’ici, on a réfléchi. Dorénavant, son regard sera un peu plus critique. C’est le cas aussi de Benjamin. En annexe au parcours, il a pu voir qu’une image pouvait dire une chose et puis, avec un cadrage différent, tout son contraire. Cloé a constaté la difficulté et les moyens nécessaires pour faire connaitre un film. Thomas aspire à rencontrer M. Wajnberg, ses techniciens et ses acteurs, pour entendre leur ressenti. Tout comme Arthur : « Le cinéma, c’est ma passion. J’ai pu l’assouvir en augmentant ma culture cinématographique. De plus, j’ai l’opportunité de demander à M. Wajnberg un stage auprès de son équipe ».