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Magazine PROF n°14

 

Dossier Le plan individuel d’apprentissage

« Nous décloisonnons les classes »

Article publié le 01 / 06 / 2012.

Plusieurs démarches collaboratives de diagnostic et d’action sont utilisées à l’école communale de Jemappes, qui fait même sauter le cadre des classes.

Dans l’entité de Mons, Sylvie Strapazzon dirige un ensemble de quatre implantations, dont deux en encadrement différencié. Parmi elles, l’École communale Henri Pohl (Jemappes) est particulière. « Six enseignants pour une centaine d’enfants, dont la plupart cumulent faible niveau scolaire, échec, absentéisme et démission des parents, explique la directrice. Notre premier but, c’est de les sauver socialement. Certains enverraient beaucoup de nos élèves vers le spécialisé. Trop facile ! Nous le faisons en ultime recours ».

Pour les enfants intégrés, l’école dispose du PIA. Pour les autres, la plupart ont un dossier de maintien qui résulte aussi d’un diagnostic collectif et qui suit le parcours de l’élève, d’année en année. La directrice organise également des entretiens d’explicitation (1) : « Avec tous les enseignants, le CPMS, notre logopède indépendante, lorsque les parents acceptent de prendre ses consultations en charge, et avec le soutien de notre inspectrice Françoise Capacchi. L’enfant concerné participe pour s’exprimer et essayer d’expliciter ses besoins. L’équipe détermine alors des objectifs. Trois mois après, on évalue et on se revoit ». Régulièrement, les enseignantes réalisent une « évaluation diagnostic » sans évaluation, sans cotation. Elles organisent alors groupes de niveaux, dépassement, défis, remédiation, recherche de la faille, nouvelle explication.

L’équipe va plus loin, en décloisonnant les classes : « Deux années complémentaires, c’est trop restreint (2). L’enseignant doit rester dans la zone proximale d’apprentissage de l’enfant. Nous, nous décidons de placer untel dans telle classe pour suivre telle matière en fonction de ses besoins. La concertation se fait en réunion, ou de façon informelle. Les parents le savent, l’acceptent, collaborent peu ». L’école dispose aussi d’un Programme de transition professionnelle (PTP). Avec la personne engagée, l’équipe détermine des cursus particuliers : « Un enfant de huit ans, avec septante jours d’absence, ne savait pas lire. Le PTP l’a pris trente minutes par jour pour faire des exercices à sa portée et l’amener progressivement à lire ».

Pa. D.

(1) Lire MOREAUX M., CAPACCHI F., « Efforts et médiations pour informer et soutenir une équipe dans la pratique de l'explicitation : quels bénéfices pour les apprenants ? », dans Azimuts n° 5, avril 2012, lettre électronique pédagogique d’information du réseau organisé par la Fédération Wallonie-Bruxelles, p. 11-12.
(2) Voir circulaire n° 10 du 09 novembre 2000, http://enseignement.be/circulaires