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Magazine PROF n°14

 

Dossier Le plan individuel d’apprentissage

Le cœur de la démarche

Article publié le 01 / 06 / 2012.

Document réaliste mais pas réel, le PIA qui suit s’inspire du contenu d’une formation IFC. Il vise des élèves en difficulté, de l’enseignement ordinaire. Pour le rendre réaliste, nous utilisons la situation d’un élève de 1e S suivi par une équipe du Collège Saint-Guibert, à Gembloux. Tous les noms utilisés sont inventés. Par manque de place, nous ne reproduisons pas la fiche d’identité de l’élève, et ne reprenons qu’un seul objectif, pour rentrer le plus vite possible au cœur même de la démarche.

1. Un travail collectif
Outil et trace écrite d’une démarche collaborative, le PIA fait appel à une série de participants à identifier, internes ou externes à l’école, qui se rencontrent régulièrement. Si l’élève et ses parents n’y participent pas nécessairement, ils font partie intégrante de la démarche, tant pour la collecte des informations que pour la définition des objectifs. Un dossier d’apprentissage qui suit les élèves en Certification par unités adapterait la liste des participants à l’atelier, au stage, au chantier.

2. Le PIA n’est pas le dossier de l’élève
La démarche appelle à recueillir des informations diverses à synthétiser dans le PIA. Toutes les informations recueillies par exemple au moment de l’inscription d’un élève ne sont pas pertinentes dans le cadre de la réalisation d’un PIA, qui ne doit pas être le dossier de l’élève. À charge pour l’équipe, le titulaire ou le coordinateur en charge du PIA d’y inclure ce qui sera pertinent pour l’apprentissage. Éviter de l’alourdir le rend plus efficace. Les infos viennent de sources variées : questionnaire de l’élève, des parents, observation par les partenaires, dialogue, dossier disciplinaire,… Tout comme le spécialisé, l’ordinaire développe nombre d’outils d’observation, d’auto-évaluation qui impliquent l’élève.

3. Impliquer l’élève
Le projet personnel de l’élève (PPE) se construit au quotidien, lors d’actions individuelles et collectives. Cette case peut rester vide. Après une période d’observation, l’élève est invité à préciser son projet. L’expression est progressivement clarifiée. Le PPE peut concerner l’engagement dans une filière professionnelle, la vie relationnelle, sportive, culturelle… De nombreuses écoles du secondaire ordinaire ont mis au point des questionnaires invitant les élèves concernés par un PIA à se situer par rapport à l’école, aux apprentissages, à ses domaines de prédilection,… Par rapport au projet professionnel, il convient d’identifier avec lui les étapes intermédiaires par lesquelles il s’acheminera vers la profession.

4. La qualité de l’observation
Ressources et difficultés sont observées par l’équipe et traduites en faits plutôt qu’en qualificatifs. Préférer : « il ne va pas au bout de sa tâche, il diffère sa mise au travail » à « il est paresseux ». On peut noter les capacités, mais aussi les intérêts, les attitudes positives favorisant l’apprentissage et l’insertion. Certaines difficultés deviennent des ressources à partir desquelles on développe des objectifs : « Il n’est pas attentif plus de 20 minutes » / « Il peut être attentif 20 minutes » / « Je reste attentif en cours généraux au moins 30 minutes ». L’équipe peut distinguer transversal et disciplinaire. Quantité de grilles d’observation permettent de guider cette phase essentielle du PIA, et d’objectiver les choses

5. Analyser et prioriser
L’équipe analyse données et situations vécues par l’élève (souvent en continu dans le spécialisé, lors de chaque conseil de classe, au conseil de guidance dans le 1er degré ordinaire, pour respecter le prescrit légal). Idéalement, chaque intervenant élabore sa propre analyse avant la mise en commun. Après cette analyse alimentée par tous les intervenants, l’équipe définit des objectifs prioritaires précis, définit les moyens d’action qui seront mis en œuvre, précise qui est impliqué, fixe les échéances et un ou des indicateurs de réussite par rapport à chaque objectif.

6. Le PIA suit l’élève
Document évolutif, le PIA suit l’élève et devient ainsi un outil de transmission d’informations entre équipes. La communication fait partie intégrante de la démarche du PIA. Entre professionnels mais aussi avec l’élève et ses parents. Des établissements scolaires ont mis au point des dispositifs informatiques favorisant ce partage d’informations. Bien entendu, le PIA fait l’objet de régulations, d’ajustements. Aux échéances (minimum trois au 1er degré du secondaire ordinaire), l’équipe complète les données et évalue l’action menée en tenant compte d’indicateurs de réussite. Elle réajuste cette action si l’objectif n’est pas atteint complètement ou lance un nouvel objectif. En fin d’année, cette évaluation devient globale.

Du temps perdu ?
Le PIA est considéré par certains comme une démarche administrative, chronophage. D’autres y voient un plus pédagogique aux résultats tangibles. Plusieurs affirment qu’il n’implique pas de surcroit de travail en réduisant la durée des conseils de classe tout en amenant un bénéfice pour l’accompagnement de l’élève. Y arriver nécessite d’y consacrer motivation et du temps, mais aussi de déterminer une démarche, une procédure à suivre, ajustable au besoin, si son bilan s’avère négatif. On peut trouver de l’aide dans les formations et auprès des conseillers pédagogiques.