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Magazine PROF n°33

 

Dossier Pacte pour un enseignement d'excellence

Un tronc commun renforcé et allongé

Article publié le 01 / 03 / 2017.

Axe stratégique 1 : « Enseigner les savoirs et compétences de la société du 21e siècle et favoriser le plaisir d’apprendre, grâce à un enseignement maternel renforcé, à un tronc commun polytechnique et pluridisciplinaire et à un cadre d’apprentissage révisé et reprécisé » 

Premier des sept objectifs de cet axe : renforcer l’enseignement en maternelle. Cela passe par un référentiel. Le « cadre de référentiel maternel adopté par le Groupe central définit quinze balises identifiant les modalités spécifiques d’apprentissage liées à l’école maternelle, et les domaines d’apprentissages propres à l’épanouissement des enfants » (lire en pages 34 à 38 de l’Avis n° 3*).

Cela passe aussi par des mesures en faveur de la fréquentation scolaire, par un cadre structuré de relations entre les familles et l’école, et par le soutien à la réussite. Au cours de la formation initiale et en cours de carrière, les enseignants devraient être aidés à détecter précocement les difficultés d’apprentissage et à y remédier rapidement. Et disposer d'outils et de méthodes de soutien à la réussite comme, par exemple, l'utilisation, pour chaque élève, d'un dossier d’accompagnement (intégrant le PIA, le carnet de bord personnel...) qui le suivra tout au long de sa scolarité.

Enfin, et c’est une condition sine qua non : il faut des ressources supplémentaires.

1100 engagements
en maternelle d’ici 2019

Sur les deux premiers points, les choses sont enclenchées. Ainsi, le Gouvernement a décidé d’élaborer un référentiel (l’Avis prévoit son utilisation en 2019-2020). Et pour alimenter le débat sur l’obligation scolaire, la circulaire 6053 a demandé aux écoles fondamentales de transmettre la fréquentation moyenne des enfants de 3e maternelle pendant une période « échantillon ».

Pour les ressources, le texte prévoit l’engagement de 1100 membres du personnel supplémentaires, entre les rentrées 2017 et 2019, Il recommande notamment une puéricultrice par école, de préférence en classe d’accueil.

Dix ans pour concrétiser
le nouveau tronc commun

Deuxième objectif : le tronc commun polytechnique et pluridisciplinaire renforcé (pp. 46 à 63), auquel le Groupe central assigne quatre finalités : une plus grande maitrise des compétences de bases et savoirs fondamentaux, une citoyenneté commune, une égalité sociale face à l’école, et la garantie de la maturation du choix d’orientation.

Ce tronc commun permettra aux élèves d’aborder sept domaines d’apprentissage. Cinq spécifiques : les langues (maternelle et étrangères) ; les formes d’expression artistique (grâce à un parcours d’enseignement culturel et artistique) ; les mathématiques/sciences/géographie physique ainsi que les compétences techniques et technologiques ; les sciences humaines et sociales ainsi que philosophie et citoyenneté ; les activités physiques ou liées au bien-être et à la santé. Et deux domaines transversaux : la créativité, l’engagement et l’esprit d’entreprendre ; apprendre à apprendre et à poser des choix. Un Groupe de travail spécifique affine cette refonte des contenus d’apprentissages.

Le Groupe central prévoit que le tronc commun débute à la rentrée 2020 pour les élèves jusqu’à la 2e primaire incluse, puis, année par année, jusqu’à sa concrétisation complète en 2027.

Dès la rentrée 2018, les moyens liés à la remédiation et au soutien à la langue d’apprentissage sont déployés de façon anticipée. Dès 2019, ce sont les soutiens relatifs au développement de l’école inclusive (en particulier ceux relatifs aux aménagements raisonnables), qui devraient être mis en œuvre. Et à la rentrée 2020, les ressources dédiées au parcours d’enseignement culturel et artistique (lire ci-contre) devront être opérationnelles.

Deux filières
en fin de secondaire

Cette anticipation des moyens ne suffira pas à assurer la réussite du tronc commun : l’Avis énonce des conditions de réussite indispensables. Notamment « une conception renouvelée de l’hétérogénéité des classes et des outils de gestion de celles-ci autres que l’échec et le redoublement » : diagnostic précoce, pédagogie de la différenciation et de la remédiation, et un nouveau « dispositif organisationnel dit de remédiation, consolidation et dépassement » (p. 57)

Pas question donc de supprimer le redoublement. Mais ce dispositif permettrait à chaque élève d’avancer à son rythme dans chaque matière. Donc, dans une même classe, les élèves pourraient être encadrés, séparés ou regroupés en fonction de leur rythme d’apprentissage des matières, pendant des périodes consacrées à la remédiation ou au dépassement.

Outre le phasage, il sera également nécessaire de revoir les formations initiale et continuée pour que les enseignants soient davantage en mesure de gérer l’hétérogénéité des classes de ce tronc commun.

Les cinq autres objectifs de ce premier axe, moins détaillés, sont aussi importants : développer l’approche orientante, revoir et préciser le cadre d’apprentissage c’est-à-dire les référentiels et la façon de les concevoir, réussir la transition numérique, intégrer la culture dans le parcours scolaire, et surtout réformer la structure des dernières années du secondaire.

Le Groupe central préconise en effet « un modèle à deux filières reposant sur un enseignement de transition vers le supérieur et une filière d’enseignement qualifiant », ce qui nécessitera de revoir l’offre des sections techniques de transition, techniques de qualification et professionnelles (lire en pages 21 et 22 de ce numéro).

* Entre parenthèses, et sauf avis contraire, nous renvoyons aux pages de l’Avis n° 3 relatif au Pacte pour un Enseignement d’excellence, datant du 7 mars 2017. http://www.pactedexcellence.be/index.php/documents-officiels/

Un parcours artistique pour chaque élève

Le Groupe central propose un « Parcours d’éducation culturelle et artistique » (PECA) pour chaque élève, de la 1re maternelle à la 6e (ou 7e) secondaire. Le projet est de rendre systématique ce qui se fait déjà actuellement, comme ici à l’École Saint-Pierre, à Anderlecht. Depuis 12 ans, elle propose des ateliers musicaux assurés par l’ASBL Musique Espérance Belgique et une conteuse en résidence, dans le cadre du décret Culture-École.

Le PECA comprendra, dans l'horaire des élèves, une dimension culturelle et artistique intégrée à toutes les branches. Mais aussi un cours spécifique, des rencontres avec des artistes et de la pratique artistique, éventuellement en collaboration avec les académies. Cela ouvre la voie à un partenariat étroit entre le monde scolaire et celui de la culture dans lequel la cellule Culture-Enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles jouerait un rôle-clé.