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Magazine PROF n°18

 

Dossier Cours philosophiques : à la croisée des chemins

Les cours philosophiques ont un Conseil consultatif

Article publié le 01 / 06 / 2013.

Créé en 2005, le Conseil consultatif supérieur des cours philosophiques (CCSCP) fournit des avis sur les cours des différents cultes reconnus et du cours de morale non confessionnelle au sein de l’enseignement officiel.

Le Conseil consultatif supérieur des cours philosophiques (CCSCP) est composé de représentants des autorités des cultes reconnus, des syndicats, des réseaux d’enseignement, du Gouvernement, de l’Inspection, de l’Administration et des Associations de parents (1). Michel Desmedt, inspecteur de religion catholique, en est l’actuel président. Il nous en explique le rôle et le fonctionnement.

Michel Desmedt : « Le Conseil consultatif supérieur des cours philosophiques est avant tout un lieu de dialogues où l’on parvient à gommer certains préjugés ».
Michel Desmedt : « Le Conseil consultatif supérieur des cours philosophiques est avant tout un lieu de dialogues où l’on parvient à gommer certains préjugés ».
© PROF/FWB

PROF : Comment s’est créé le CCSCP?
Michel Desmedt : À la suite d’une pétition qui avait récolté plus de 152 000 signatures pour le maintien des cours de religion et de morale non confessionnelle dans l’officiel, la CSC-enseignement, avec à sa tête Régis Dohogne, a imaginé ce Conseil consultatif et l’a négocié auprès de Christian Dupont, alors ministre de la Fonction publique. Cela a débouché sur un accord gouvernemental et un décret.

Quelle est sa mission principale ?
Le CCSCP a pour mission principale de rendre des avis sur les cours philosophiques et ce qui les entoure. Il le fait soit à la demande du ou de la Ministre de l’Enseignement obligatoire ou du Parlement, soit sur initiative propre.

Pour moi, il est aussi très important que tous les membres de ce Conseil se retrouvent autour d’une même table et construisent un dialogue. Ainsi, au fil du temps, certains préjugés tombent. C’est un travail à recommencer à chaque remplacement d’un de nos membres.

En 2009, il rédige un Mémorandum…
Ce texte pose aux partis politiques une série d’enjeux liés aux cours philosophiques : leur maintien ; l’inscription du questionnement philosophique dans le cursus scolaire, dès le fondamental, comme compétence transversale ; l’élaboration de référentiels spécifiques à chaque cours philosophique et d’un référentiel commun ; le développement d’une formation interréseaux ; une réflexion sur la formation initiale et la révision des titres requis.

Ces éléments se retrouvent aujourd’hui dans le projet de cadre décrétal de Mme Simonet. La plupart se retrouvaient déjà relayés par Mme Arena à l’époque.

Et à côté de ce Mémorandum, il a rédigé cinq avis...
Après deux avis sur le décret Citoyenneté, il a répondu à la proposition d’introduction d’un cours de philosophie au 3e degré du secondaire. Pour la majorité des membres, si on suit le Mémorandum, il n’est pas besoin d’un cours spécifique. Une minorité s’est exprimée en faveur d’un cours commun à tous les élèves.

Le Conseil a travaillé ensuite sur les trois axes d’un référentiel commun : le questionnement philosophique, le dialogue interconvictionnel, l’éducation à la citoyenneté. Sur le premier axe, nous avons défini son champ, ses enjeux, la méthodologie et la création d’un groupe de travail pour réaliser un référentiel commun. Une minorité a rappelé que la philosophie doit être traitée devant tous les élèves d’une même classe, dans le respect de la neutralité, par des enseignants formés spécifiquement. La neutralité est un enjeu très important des cours philosophiques et nous devrons y revenir.

L’avis suivant, sur le dialogue interconvictionnel a obtenu un consensus. Nous rédigeons actuellement un avis sur le troisième axe. Les autorités des cultes ont réalisé des référentiels spécifiques et un référentiel commun. Pas les laïcs. Quel est le frein ? D’abord, les inspecteurs du cours de morale ont-ils reçu une invitation formelle à faire un tel travail ? Ensuite, je pense que, dans le chef de certains, à la fois du côté des cultes et du côté des laïcs, le frein vient de ceux qui estiment qu’on peut déterminer ce qui doit être donné au sein des cours ou d’un cours philosophique, de ceux qui estiment qu’il y a une vérité et pas plusieurs…

(1) http://www.enseignement.be/index.php?page=26347&navi=3101