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Magazine PROF n°1

 

Dossier Réussir dans le supérieur

Les étudiants en 1re bac très encadrés

Article publié le 01 / 03 / 2009.

Le décret Réussite du 17 juillet 2008, qui « ne règlera pas tout », propose, aux hautes écoles surtout, des mesures « ayant fait leurs preuves ». Tour d’horizon de nouvelles mesures touchant surtout les étudiants de 1re bac.

En 2005, la Fédération des étudiants francophones (FEF) et la ministre de l’Enseignement supérieur se promettaient de fixer avant la fin de la législature une série de mesures dans un décret « sur la promotion de la réussite ». Trois ans après, ce texte a été voté au parlement communautaire (1).

Il prévoit la création d’un service d’aide à la réussite au sein de chaque haute école ou de plusieurs qui s’uniraient. Le gouvernement a dégagé 2,3 millions € pour financer ces services, portés à 3,3 millions € en 2009. Au moins 75 % de ce budget doivent être consacrés au personnel.

Il demande aussi aux hautes écoles de consacrer 1 à 3 % de leur allocation annuelle prioritairement à l’aide à la réussite des étudiants de première génération. Le tutorat est généralisé et les étudiants tuteurs « seront défrayés forfaitairement ».

Outre cette aide financière, les hautes écoles bénéficient de 4/10e d’équivalent temps plein de plus pour aider les étudiants en difficulté.

Huit mesures

Sans les imposer toutes, le texte décrétal cite huit mesures « dont certaines sont obligatoires » dans les hautes écoles depuis la rentrée 2008. Comme une répartition équilibrée de la charge de travail entre les deux quadrimestres. Ou l’organisation, avant le 1er décembre, de séances en petits groupes consacrées à des exercices pratiques, pour vérifier la bonne orientation du jeune. Ou encore un cycle de formation centré sur la méthode de travail. En outre, des outils d’auto-évaluation et des services de conseils doivent permettre aux étudiants de déceler leurs lacunes afin d’y remédier.

Enfin, les étudiants en situation d’échec à l’issue du premier quadrimestre devront signer une charte par laquelle ils s’engagent à mettre en oeuvre, avec leur haute école, les moyens nécessaires à leur réussite.

Le décret n’entend pas agir que sur l’encadrement des étudiants de 1re génération : il préconise des pratiques pédagogiques innovantes, et rend obligatoire l’évaluation des enseignements par les étudiants.

Parallèlement à ces mesures, le Conseil général des hautes écoles est chargé d’examiner des projets de promotion de la réussite et de proposer au gouvernement de répartir un budget de 465 000 € pour en couvrir les dépenses de personnel.

Enfin, le nouveau décret crée un Observatoire de l’enseignement supérieur. Il aura pour fonction principale de centraliser les données statistiques, pour établir un tableau de bord annuel de l’enseignement supérieur, et permettre ainsi une intervention plus ciblée en matière de prévention ou de correction de l’échec. Car faire le constat est une chose ; agir pour corriger le tir en est une autre. Et sans diagnostic, point de remède…

Étienne GENETTE

(1) http://archive.pcf.be/100000001013043?action= browse

«Une coquille vide»

Selon la Fédération des étudiants francophones (FEF), ce décret est « une coquille vide parsemée de quelques mesures positives ou dangereuses ».

La FEF reproche un manque de concertation. Elle regrette que le décret se limite principalement aux étudiants de première génération, créant ainsi une « discrimination entre étudiants redoublants ou réorientés et les autres ».

La FEF considère que certaines mesures sont positives (services de conseil ou d’aide à la réussite, séances en petits groupes…), mais voit mal comment elles se traduiront dans les faits.

Quant à la charte d’engagement signée par les étudiants en échec en janvier, la FEF la juge dangereuse. Selon elle, cette forme de contractualisation des relations entre étudiants et institutions s’apparente à de la ségrégation et de la stigmatisation de ces étudiants.

Enfin, la Fédération déplore « l’extrême faiblesse » de moyens jugés « ridicules et trop mal répartis ».