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Magazine PROF n°1

 

Dossier Réussir dans le supérieur

L'orientation manque de boussole

Article publié le 01 / 03 / 2009.

Quantité d’opérateurs publics proposent d’aider les jeunes dans leur choix de formation supérieure. De façon souvent inégale, malgré la volonté de bien faire. Une mission à professionnaliser davantage.

Le premier acteur d’orientation auquel pensent les parents et les élèves du secondaire, c’est le Centre psycho-médicosocial (CPMS). Faut-il modifier son travail, face aux chiffres de l’échec dans le supérieur ? Selon Jocelyne Maudoux, directrice du CPMS de la Communauté française de Tamines, « l’approche des causes d’échec dans le supérieur est multi-factorielle : l’adaptation aux exigences de l’enseignement supérieur ; l’acquisition d’une méthode de travail ; la maîtrise de la langue de l’enseignement, et l’orientation, bien sûr ».

L’accompagnement du jeune dans la construction de son projet de vie est une des missions du CPMS, qui doit prévoir une intervention à la fin de chaque degré du secondaire. Il a le choix de la méthodologie, mais doit « assurer la neutralité, l’objectivité et l’indépendance de l’information en matière d’orientation » (1).

Le CPMS oriente et accompagne

À Tamines, il propose une séance d’information collective : en 2e sur les structures du secondaire (avec un appel aux parents à y être attentifs), en 4e sur les options du 3e degré et du supérieur, et en 6e sur le choix d’une formation et d’un métier. Il laisse à chacun un dossier informatif accompagné d’une proposition d’entretien individuel.

Pour Jocelyne Maudoux, ces animations visent surtout à inciter les élèves à entamer la réflexion sur leurs choix d’orientation, en lien avec leurs intérêts, leurs motivations. À ce propos, les CPMS utilisent des logiciels d’intérêts. « Ils invitent le jeune à préciser son degré d’intérêt pour plus d’une centaine d’activités, explique notre interlocutrice, et suggèrent des métiers en rapport ». Mais cela « n’a de sens que si le profil qui s’en dégage est ensuite mis en discussion avec le jeune. L’objectif est de l’amener à progresser dans la connaissance qu’il a de lui-même, de ses aspirations, de ses compétences, des attentes de son milieu familial… »

Les CPMS ne travaillent pas seuls. Ils collaborent avec différents partenaires. Les équipes éducatives et pédagogiques des écoles sont bien sûr les premiers, au sein des cours, des conseils de classe et de nombreuses animations. Viennent ensuite les services de leurs régions, dont le Forem. « Pour la région de Namur-Dinant, les CPMS sont invités à participer à la plateforme partenariale que le Comité subrégional de l’emploi et de la formation organise en matière d’orientation ».

« Les CPMS participent également au Salon de l’Éducation à Namur et aux Salons du SIEP (2) : nous y répondons à de très nombreuses demandes d’étudiants à qui nous proposons des logiciels d’intérêts mais aussi de brefs entretiens en les encourageant à consulter le CPMS de leur école pour approfondir leur démarche ».

Infor-J, un outil de première ligne

Certains jeunes pousseront plus facilement la porte d’autres opérateurs. Comme Infor-J. « Nous ne sommes pas des professionnels de l’orientation, mais de l’information », précisent Patricia Reumont et Frédérique Breyne, animatrices d’Infor-J à Nivelles. Où l’on trouvera des catalogues d’écoles, des guides sur la formation ou les métiers, à côté d’outils accompagnant le jeune dans l’élaboration de son projet.

Les Centres Infor-J éditent aussi leurs propres outils : CD-rom, billets thématiques, fiches de documentation… Celui de Nivelles a adapté le jeu Passe-partout en véritable Monopoly de l’orientation : l’occasion de débattre avec le jeune de son projet.

« La bonne orientation travaille sur la globalité du jeune, remarque Patricia Reumont. L’individu, la famille, le groupe social, les représentations des métiers… » Et elle se fait souvent en partenariat : « Nous travaillons avec les CPMS – qui nous envoient beaucoup de jeunes –, avec des classes, des écoles,… Nous sommes ouverts à toute demande et très flexibles ».

Mais le jeune qui pousse la porte est souvent bloqué, et « pour passer au-dessus de ce blocage, explique Patricia Reumont, nous l’écoutons, reformulons ses demandes. Nous positivons et lui faisons comprendre qu’il a droit à l’erreur et qu’il reste un acteur de son parcours. En général, il s’ouvre et va plus loin. Nous pouvons l’aiguiller vers un autre opérateur plus spécialisé si nécessaire ».

Patrick DELMÉE

(1) Article 29 du Décret Missions des CPMS.
(2) http://www.siep.be

Professionnaliser l'orientation

« Face à un paysage extrêmement touffu des intervenants dans le processus d’orientation tant dans l’enseignement qu’en dehors de l’enseignement, un travail de clarification, d’articulation, de maillage, de mise en réseau est indispensable », estime le Conseil de l’éducation et de la formation (1). Des initiatives de terrain y travaillent.

Directeur du CPMS de la Communauté française de Namur, et membre de l’Association francophone des agents PMS (AFAPMS), Guy Simonart est le moteur d’une recherche sur l’orientation en fin de secondaire. Elle devrait déboucher sur la publication d’un manuel accompagné d’un DVD. « Après un panorama des théories en la matière depuis 1970, explique-t-il, cette étude réalise un recueil de données sur un échantillon de 550 rhétoriciens. Elle en assure un suivi durant trois ans afin de mesurer la stabilité du choix de formation au fil du temps et les éléments prédictifs de réussite. Elle cadre les attentes du monde économique, les enjeux à prendre en compte par l’orienteur et surtout proposera deux types de procédure d’orientation ».

« La première utilisera un nouveau logiciel de questionnaire d’intérêts (basé plus sur les formations que sur les métiers). Un deuxième questionnaire (sur les éléments les plus prédictifs) et un article de synthèse rédigé par l’étudiant dégageront des résultats, discutés lors d’un entretien individuel. Une seconde procédure, avec ou sans la première, consistera en une animation de groupe de condisciples. Elle tentera d’apporter une ouverture à la connaissance de soi et une aide à la décision ». Guy Simonart espère la publication du manuel en avril 2009.

Pa. D.

(1) Avis 97 et 98 du Conseil de l’Enseignement et de la Formation (http://www.cef.cfwb.be, > Avis)

«Inégalité criante»

Le décret Missions de 1997 permet aux écoles d’affecter l’équivalent de deux semaines à « des activités destinées à favoriser la maturation par les élèves de leur choix professionnel et des choix d’études qui en résultent » (1). Le Conseil de l’enseignement et de la formation (CEF) parle à ce sujet « d’inégalité criante devant les démarches d’orientation entre écoles, entre élèves, entre filles et garçons, entre les CPMS ». Selon lui, il faudrait proposer à tous les élèves du 3e degré des temps d’information sur soi, de contact avec le monde du travail et de l’enseignement supérieur, et les sensibiliser à une démarche d’apprentissage tout au long de la vie.

Dans un autre avis, le CEF constate l’insuffisance de moyens financiers autant qu’humains pour soutenir l’orientation, à envisager comme un processus continu, depuis l’enseignement fondamental. Il souhaite voir au sein des écoles des personnes-relais compétentes. Voire même une équipe de professionnels de l’information et de l’orientation, soutenus par une formation de base et continue. Cela exigerait une structure d’appui pour faciliter le travail en réseau et la recherche d’une démarche « qualité » qui pourrait s’appuyer sur un site web unique (2). Tout cela sans négliger le rôle essentiel des enseignants et formateurs dans tout ce processus.

Pa. D.

(1) Article 32 du décret Missions du 24 juillet 1997
https://www.gallilex.cfwb.be/fr/leg_res_01.php?ncda=21557&
(2) Deux sites récents vont dans ce sens : http://www.monecolemonmetier.be/ et https://www.leforem.be/HE/former/horizonsemploi-index.html