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Magazine PROF n°9

 

Dossier L'art à l'école

Une partition très variée

Article publié le 01 / 03 / 2011.

Quelle place pour la formation et l’enseignement artistiques à l’école ? Et quels sont les objectifs poursuivis ?

À quelles doses sert-on l’art dans l’enseignement obligatoire ? Dans les classes maternelles, c’est le libre choix du nombre de périodes à consacrer aux activités artistiques. Tout comme dans les classes primaires où elles font partie de la formation commune obligatoire. Chaque école a donc le champ libre pour atteindre les compétences transversales (s’approprier un langage sensoriel, collaborer, se reconnaitre dans sa culture et celle des autres,…) et disciplinaires (percevoir des langages sonores et visuels, créer) définies pour l’enseignement fondamental et le premier degré du secondaire (1). Précisons que les élèves sont généralement évalués sur la base de leurs progrès et que l’éducation artistique ne figure pas dans les matières obligatoires de l’épreuve externe commune.

© PROF/FWB

Les chiffres entrent en scène

Cela se précise au premier degré secondaire, où l’éducation artistique (musique et arts plastiques) occupe une période hebdomadaire dans la formation obligatoire des élèves. Dans le cadre des activités complémentaires (4 périodes), chaque école a le loisir d’y ajouter 4 périodes d’enseignement spécifique à un domaine artistique : arts plastiques, musique,…

En 1re et 2e différenciée et en 3e de différenciation et d’orientation (SDO), l’horaire prévoit de une à cinq périodes d’activités artistiques. Et ce nombre est laissé au choix de l’école en 1re et 2e complémentaire (2).  

Dans les 2e et 3e degrés, la part de l’éducation artistique varie selon la forme d’enseignement (général, technique, artistique ou professionnel). L’enseignement général y propose des options « éducation artistique » ou « éducation artistique/arts d’expression » (4h) mais le « menu artistique » peut grimper à neuf ou dix périodes pour autant que les grilles-horaires le permettent… (3) . « Entre le menu et le choix, il y a une marge qu’aucune école ne franchit, commente Roland Gertsmans, ancien inspecteur des cours d’éducation musicale. La plupart des écoles mettent l’accent sur des matières de base comme les mathématiques ou les langues ».

Dans l’enseignement technique de transition, un élève peut avoir sept à onze périodes d’options de base groupées « arts », « arts graphiques », « audiovisuel » ou « humanités artistiques » (musique, danse ou théâtre, arts de la parole et transdisciplinaire). Ces dernières sont organisées dans sept écoles dites « académies » en partenariat avec des établissements d’enseignement secondaire (4).

L’enseignement technique de qualification, lui, prévoit au minimum 16 périodes d’options groupées « arts plastiques »,… et jusqu’à 3 périodes d’activités au choix.

Enseignement secondaire artistique ? Connais pas

Il existe également un grand méconnu : l’enseignement secondaire artistique de plein exercice, le secteur « beaux-arts », organisé dans quatre établissements (5) qui proposent, en transition, les options de base groupées « arts-sciences » et « danse » (13-14 h) et, en qualification, de 16 à26 heures pour l’option de base groupée « arts plastiques ». « Si toutes ces options peuvent déboucher sur un certificat d’enseignement secondaire supérieur (CESS) ouvrant la porte vers l’enseignement supérieur (notamment artistique), les finalités diffèrent, explique l’inspectrice Hélène Martiat. Humanités artistiques et options de base groupées ‘arts-sciences’ et ‘danse’ proposent des cours classés « artistiques » où des questions telles que la créativité, l’intelligence artistique, la maitrise technique et l’autonomie sont abordées par le biais de l’apprentissage et la pratique d’un art. Les options ‘arts’, en technique de transition, et ‘arts plastiques’, en qualification, relèvent quant à elles, du secteur des «arts appliqués » et mettent davantage l’accent sur l’apprentissage d’une technique artistique ».

Ajoutons que dans l’enseignement professionnel, quelques périodes d’éducation plastique ou d’éducation musicale sont prévues dans certaines options (puériculture,…). Et que les élèves ayant obtenu le CESS peuvent faire, dans certaines écoles, une 7e préparatoire à l’enseignement supérieur des Arts du spectacle et des techniques de diffusion.

Enfin, dans le cadre des dispositions « jeunes talents » prises par l’enseignement supérieur artistique dans le domaine de la musique, il est possible, sous certaines conditions, que des élèves de secondaire général suivent des cours artistiques dans l’enseignement supérieur artistique (un Conservatoire royal, par exemple). Une convention lie les établissements concernés qui fixent ensemble les conditions d’horaires et de cours pour chaque élève.

(1) Les socles de compétences - Éducation artistique, consultable sur http://www.enseignement.be (> Ressources pédagogiques > Référentiels de compétences).
(2) Enseignement secondaire ordinaire de plein exercice, directive pour 2010-2011, circulaire n°3179 (consultable via http://www.enseignement.be, > Documentation > Circulaires)
(3) Si on ajoute, au 2e degré, 2 h d’éducation artistique et de 1 à 3 périodes d’activités liées au projet spécifique de l’école ; et, au 3e degré, 4 h d’histoire de l’art et 1 ou 2 h d’activités au choix.
(4) Décret du 2 juin 1998, consultable sur https://www.gallilex.cfwb.be/document/pdf/45920_000.pdf
(5) L’Académie royale des Beaux-Arts à Bruxelles, le Centre d’enseignement secondaire Léonard Defrance à Liège, l’École des Beaux-Arts à Namur et l’Institut provincial d’enseignement secondaire à Tournai.

Culture-Enseignement

La cellule Culture-Enseignement finance cette année 173 projets menés pendant un semestre ou une année scolaire, entre une école et un opérateur culturel (pouvant être une académie). La subvention peut couvrir la rémunération et les frais de déplacement des animateurs culturels, le transport des élèves et des enseignants, les visites guidées,… L’appel à projets pour 2011-2012 a fait l’objet de la circulaire 3472 du 22 février 2011 (http://www.culture-enseignement.cfwb.be, < Décret culture-école). On trouvera d’autres possibilités de collaboration avec des associations ou des artistes dans la version en ligne de ce magazine.

« Peut faire mieux »

On a lu (voir "Une partition très variée") que tant dans le fondamental que dans le secondaire, les programmes permettent déjà d’emmener les élèves sur les voies de la créativité, et que la cellule Culture-Enseignement soutient quantité de projets.

En 2010, cette même cellule a contacté tous les établissements scolaires afin d’établir un « cadastre des activités culturelles ». L’objectif est de repérer les zones géographiques moins favorisées (notamment en raison de l’éloignement de centres urbains, du manque de transports en commun,…), d’y sensibiliser les directions, et de mieux cibler son action.

Suffisant pour faire souffler le vent artistique à l’école ? « Malgré les recommandations du décret Missions, les jeunes qui sortent de l’enseignement obligatoire et de l’enseignement supérieur pédagogique ont une formation artistique très lacunaire », regrette Sabine de Ville, vice-présidente de Culture et Démocratie (1).

Après avoir organisé six tables-rondes liées à la question de la culture à l’école, cette association d’artistes, d’enseignants, de responsables culturels défendant, comme ingrédients démocratiques essentiels, l’éducation et la formation à la/les culture(s) et à toutes les formes de création, se prépare à présenter, à la rentrée 2011, un nouveau contrat culturel pour l’enseignement.

Elle réclame que le système éducatif garantisse un socle commun de savoirs et de compétences artistiques et culturelles, à développer progressivement des maternelles à la fin du secondaire. Et que soit revue fondamentalement la formation artistique des futurs enseignants. Pour Culture et Démocratie, toutes les disciplines enseignées à l’école doivent être replacées dans leur fondement historique et culturel, tous les élèves doivent avoir accès à l’art et le pratiquer à l’école.

(1) http://www.cultureetdemocratie.be (> Axes de travail > Culture et école). On lira aussi La culture au cœur de l’enseignement, actes du colloque du 17 novembre 2008, dans Les cahiers de Culture et démocratie, n°2. http://www.cultureetdemocratie.be/documents/Productions/Cahiers/Cahier_2.pdf

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