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Magazine PROF n°10

 

Dossier École et écran

Un JT a-j-t

Article publié le 01 / 06 / 2011.

L’éducation à l’image télévisée travaille l’esprit critique. Et on peut apprendre en produisant. Des enseignants passionnés s’y lancent avec leurs élèves. Au besoin, ils peuvent compter sur l’aide d’opérateurs extérieurs.

Un vent agité souffle sur l’École communale d’Ittre, depuis que la classe de 6e primaire de Sophie Albert prépare un journal télévisé. Parmi les pré-requis pour un tel projet, il y a un pas à franchir. « On se demande où on met les pieds, explique l’institutrice. Je n’ai pas été formée à l’éducation à l’image. Une collègue de 3e année, intéressée, a renoncé au projet car elle le trouvait trop lourd à assumer. Moi, mes élèves sont beaucoup plus autonomes et je bénéficie de l’aide de la professeure de remédiation ».

Sophie Albert : « Si l’enseignant hésite, il peut se tourner vers un partenaire. En l’occurrence, Action Ciné Médias Jeunes ».
Sophie Albert : « Si l’enseignant hésite, il peut se tourner vers un partenaire. En l’occurrence, Action Ciné Médias Jeunes ».
© PROF/FWB/Olivier Papegnies

Si l’enseignant hésite, il peut se tourner vers un partenaire. En l’occurrence, Action Ciné Médias Jeunes, qui anime le volet « esprit critique » et encadre la production. Dans un premier module, les élèves comparent les JT de RTL et de la RTBF : contenus, ordre des sujets,… Ils apprennent du vocabulaire : le plateau, in situ, chapeau, voix off, plan de coupe,… Le second est consacré aux reportages dans la commune. Le troisième, c’est le travail en studio pour réaliser l’émission de la classe : le « JT A JT ». Présentation, interview d’invités, météo, tournage, prise de son, enregistrement des voix off, éclairage, production de décors,… On commence même le montage.

Mais éduquer à l’image, c’est respecter le programme : « L’éducation aux médias fait partie des socles de compétences, explique l’institutrice. Le projet de JT est la suite d’un parcours d’analyse de la presse, grâce à Ouvrir mon quotidien, et de la réalisation d’un petit journal. Tout cela développe les expressions écrite et orale, les contenus disciplinaires, le travail de groupe et l’autonomie ». En ce qui concerne l’évaluation, « je n’ai pas formellement systématisé tous les objectifs et le projet ne compte pas pour le bulletin. Mais les élèves sont en auto-évaluation et en esprit critique permanents et ils tireront des grands yeux entre leur travail et le produit finalisé par ACMJ. De plus, rechercher et produire sur des supports très variés, cela les prépare très bien à l’épreuve du CEB ».

Une Semaine sans télé

Un tel projet a plus ou moins d’envergure, et exige des moyens et du temps. Lorsque le Centre culturel du Brabant wallon et le Centre de loisirs et d’informations d’Ittre ont lancé un appel à réaliser une émission, la classe de Mme Albert et d’autres de la région ont sauté sur l’occasion. Avec en point de mire une diffusion dans le cadre des animations d’une Semaine sans télé en octobre, ainsi que sur les sites des partenaires. Pour éviter toute inflation, ACMJ vient avec le matériel nécessaire et les décors sont réalisés avec les moyens du bord. « En temps, cela nous a demandé trois semaines, à raison globalement d’une journée par semaine », ajoute l’institutrice.

Pour Yves Collard (Média Animation), l’éducation aux médias sera meilleure encore si elle va au plus près de son public et des producteurs médiatiques. Une dimension présente ici : les élèves maitrisent la caméra et le logiciel de montage aussi bien ou mieux que l’enseignante (ce qui n’enlève rien à son rôle pédagogique). D’autre part, le recours à ACMJ permet de fonctionner en direct avec un professionnel des médias.
« L’association a d’ailleurs attiré notre attention sur les droits d’auteur pour la bande son. Cela me permet d’aborder les droits d’auteur et à la vie privée sur les réseaux sociaux ».

Cerise sur le gâteau, les Ittrois ont même récolté un scoop pour leur JT. Au cours du reportage sur la rive d’un ancien bras du canal Charleroi-Bruxelles, ils ont vu apparaitre des soldats du génie : la rupture d’une digue et la baisse du niveau de l’eau avaient mis en évidence une bombe de la 2e guerre mondiale. Mais chuuut ! : « Silence ! Moteur ! On tourne ! »