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Magazine PROF n°9

 

Dossier PISA n’est pas le bulletin des enseignants

Se mobiliser autour des maths ?

Article publié le 01 / 03 / 2011.

L’hypothèse qui prévaut pour expliquer le léger mieux en compréhension de l’écrit à PISA 2009 serait celle d’une mobilisation générale après l’électrochoc de 2000. Mobilisation qui a pris appui sur un discours cohérent à propos de la lecture. Au tour des maths ?

L’avenir dira si le progrès en lecture se confirmera, et si on peut donc l’attribuer aux changements structurels (décret Missions, école de la réussite, compétences…) doublés d’une mobilisation générale. Ce qui est sûr, c’est que ça a pris du temps. « Au moins 10-15 ans, souligne Dominique Lafontaine, qui dirige l’Unité d’analyse des systèmes et des pratiques d’enseignement (aSPe), à l’ULg. En maths, je crains que ça prenne plus de temps et que ce soit plus complexe. La lecture, c’est consensuel, c’est une évidence pour le citoyen, qui relie ce qui est fait à l’école et dans la vie. En maths, cette évidence-là est impalpable, sauf pour la numératie ».

© Fotolia/Lightpoep

Par ailleurs, en lecture, la mobilisation s’est effectuée autour d’un message cohérent. En math, si le débat devait s’ouvrir, il révélerait des lignes de fracture. Dans son dernier rapport, le Service général de l’Inspection relève une focalisation sur certains domaines (algèbre au secondaire et surtout numérique au primaire) et estime que «le problème de la planification des activités se pose assurément avec acuité en mathématiques » alors que « là où cette planification est assurée, l’équilibre entre les différents domaines est présent » (1).

Un enseignement en spirale

Plus largement, « quand, sur la base des constats posés par l’inspection, on veut décrire la planification des apprentissages mathématiques au long du cursus, c’est la métaphore du mur qui vient à l’esprit, un mur constitué de briques, chaque année d’études ayant à contribuer à l’édification de ce mur en apportant (…) un certain nombre de briques ». Or, « on sait pourtant que cette métaphore du mur ne correspond pas à un réel apprentissage mathématique qui est fait de l’enrichissement (…) et l’abstraction progressive des concepts mathématiques. Plutôt que la métaphore du mur, c’est celle de la spirale qui devrait être de mise ici ».

Si le rapport pointe maints aspects positifs, il juge indispensable « le travail sur la continuité et la progressivité dans les apprentissages », sans lequel  « le discours sur la mobilisation de compétences mathématiques au service de la résolution de situations complexes [serait] un discours creux et même générateur de plus d’échecs encore. Les mathématiques, d’outil d’émancipation qu’elles peuvent et doivent être, resteraient dès lors confinées à une fonction de sélection ».

Sélection : le mot est lâché. Il repose sur plusieurs observations. Un : l’échec. « Tous niveaux confondus, les maths sont la principale cause du redoublement », observe Roger Godet, Inspecteur général coordinateur. Deux : le niveau d’exigence en maths s’établirait en regard du sommet à atteindre, identifiable entre autres par les examens d’entrée dans certaines sections du supérieur.

Se mobiliser. Sur quoi?

Se mobiliser, donc. Mais autour de quel consensus ? On admettra aisément qu’il est plus difficile à définir dans une discipline qui mobilise certains élèves jusqu’à huit heures/semaine au 3e degré du secondaire là où d’autres n’ont plus de maths. Se mobiliser, peut-être. Mais pour PISA ? Alors que le test n’a que très peu à voir avec ce qui se pratique en classe ? « En lecture, nos cadres de références et l’enquête PISA sont assez convergents. Par contre, en sciences et en maths, ils sont plus éloignés, commente Ariane Baye (aSPe). En math, par exemple, il n’y a pas d’équation du 2e degré dans PISA ». Certains vont jusqu’à dire que le niveau mathématique de PISA ne dépasse pas ce qui s’enseigne chez nous en primaire, et que les piètres résultats s’expliquent d’abord par un défaut de compréhension ou même de lecture des énoncés ! Améliorer la lecture pour redresser la barre en maths ? Certes, mais cela suffira-t-il ?

(1) Rapport établi par le Service général de l’Inspection au terme de l’année scolaire 2009-2010, disponible sur http://www.enseignement.be/inspection