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Magazine PROF n°6

 

Dossier Europe et enseignement

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Article publié le 01 / 06 / 2010.

L’éducation et la formation sont au cœur du projet européen pour améliorer la croissance et l’emploi. L’implication de l’Europe dans nos systèmes éducatifs, c’est la formidable impulsion d’une stratégie favorisant la connaissance, la recherche et l’innovation.

À partir du 1er juillet 2010, la Belgique présidera le Conseil de l'Union européenne pour six mois. C’est l’occasion pour nous de faire brièvement le point sur quelques-uns des axes stratégiques guidant nos systèmes éducatifs en Europe.

Dans le respect des compétences des États membres en ce qui concerne l’enseignement, le Conseil a adopté en mai 2009 un nouveau cadre stratégique pour la coopération européenne dans le domaine de l’éducation et de la formation (1). Succédant à la stratégie de Lisbonne, il fixe quatre objectifs majeurs pour les dix prochaines années. Outre l’apprentissage tout au long de la vie et la mobilité (objectif 1), ce nouveau plan collectif vise à améliorer la qualité et l’efficacité de l’éducation et de la formation en Europe (objectif 2). Par ailleurs, il entend contribuer à l’équité, à la cohésion sociale et à la citoyenneté active au sein de la société européenne (objectif 3). Enfin, il encourage l’innovation et la créativité, y compris l’esprit d’initiative à tous les niveaux de l’enseignement et de la formation professionnelle (objectif 4). Voyons brièvement quelques-uns de ces points.

Améliorer les compétences de tous

L’Europe a mis l’éducation et la formation professionnelle au cœur de son projet de société. Dans sa stratégie visant à créer une économie de marché compétitive, elle privilégie l’amélioration des compétences de tous les citoyens. Un des principaux enjeux, c’est que les apprenants de toutes conditions et de tous âges bénéficient de pédagogies innovantes. L’apprentissage tout au long de la vie constitue l’un des leitmotivs de sa politique en matière d’éducation et de formation. C’est que nous sommes plus que jamais amenés à vivre un « vieillissement actif ». Et comme la vieillesse se fait de plus en plus longue…

De nouveaux défis nous attendent. Avec la crise économique, la mondialisation et les avancées technologiques, nous assistons à une mutation rapide des marchés du travail, en Europe comme dans le monde entier. Avec la révolution numérique et le passage à une société de services à faibles émissions de carbone en plus, de nouveaux emplois se créent dans l’économie « blanche » (liée au vieillissement des populations) et « verte  » (liée au développement durable). Plus que jamais, ils requièrent une main-d’œuvre hautement qualifiée.

Nous avons donc besoin de « nouvelles compétences pour de nouveaux emplois » (2). Une recommandation européenne invite les États membres à promouvoir, dans leurs systèmes éducatifs, huit compétences clés pour soutenir la croissance et l’emploi : il s’agit de la langue maternelle, des langues étrangères, des mathématiques et de la technologie, de la capacité à apprendre à apprendre, de l’esprit d’initiative et d’entreprise, de la sensibilité et de l’expression culturelle, des compétences numériques, ainsi que des compétences sociales et civiques.

Un autre enjeu consiste à développer les passerelles entre tous les types d’enseignement. À cet égard, l’Europe invite les États à valoriser dans leurs systèmes éducatifs tous les types d’apprentissages, y compris non formels et informels. Rappelons qu’en Communauté française l’enseignement de promotion sociale reconnait depuis longtemps déjà la valorisation des acquis de l’expérience.

L'enseignement qualifiant: un gros chantier

Un des gros chantiers à venir concerne l’enseignement qualifiant. Depuis le processus de Copenhague, en 2002 déjà, l’Europe veut augmenter l’attractivité et la qualité des systèmes d’éducation et de formation professionnelles. Les moyens mis en œuvre sont divers : flexibilité, modularisation, adaptation aux besoins des apprenants et à l’évolution du marché du travail, passerelles, meilleur soutien aux apprenants, etc. On le voit, il y a du boulot mais il est temps de revaloriser ce type d’enseignement qui en a bien besoin.

Par ailleurs, avec le cadre européen des certifications (EQF), il devient possible de comparer les qualifications, qui sont classées selon huit niveaux de référence européens (3). Voilà qui devrait permettre une meilleure lisibilité des qualifications au niveau européen et, donc, une plus grande mobilité des apprenants. Afin de faciliter celle-ci, la Commission européenne est en train de mettre au point un tout nouveau système européen de transfert et d’accumulation de crédits (ECVET) comparable aux crédits ECTS pour le supérieur (lire Électrique et décoiffant).

En outre, un nouvel outil commun de gestion de la qualité dans les systèmes d’enseignement et de formation professionnels, le cadre européen pour l’assurance de la qualité (CERAQ), devrait permettre d’améliorer notre enseignement qualifiant.

Mais les nouveaux emplois nécessitent aussi des compétences de pointe. À cette fin, l’Europe entend favoriser la participation des citoyens à l’enseignement supérieur, notamment en l’ouvrant davantage aux étudiants issus des milieux défavorisés. Aux États-Unis et au Japon, 40 % des personnes de 25 à 64 ans possèdent un diplôme de l’enseignement supérieur, pour seulement 24 % en Europe. Nous pouvons donc faire mieux ! (4) Toutefois, deux éléments restent problématiques : la mise en place effective d’un apprentissage tout au long de la vie d’une part, et le financement d’autre part.

Des synergies nouvelles

En ce qui concerne l’apprentissage des adultes, l’UE recommande une plus grande flexibilité dans les programmes et dans les modalités de fréquentation des cours. Pas toujours facile, mais nécessaire. Quant au financement, il constitue l’un des grands enjeux pour le supérieur. Nous invitant à mobiliser plus de fonds, l’UE préconise une plus grande diversification des sources de financement, notamment par le renforcement de la participation financière des entreprises.

Au-delà du « simple » financement, l’UE encourage la création de pôles d’excellence en synergie avec les entreprises. À cette fin, la Commission européenne a fondé un Institut européen d’innovation et de technologie (EIT), réunissant les mondes « de l’éducation, de la recherche et des affaires », pour stimuler la créativité (5). Aujourd’hui, des universités se retrouvent, avec des groupes industriels au sein de « Communautés de la connaissance et de l’innovation » (les « KICs »). Celles-ci portent sur des thèmes d’une importance cruciale comme le réchauffement climatique ou les énergies renouvelables.

Enfin, l’Europe entend promouvoir également le dialogue interculturel, la citoyenneté active et la cohésion sociale (6). Mais avec la montée de nouvelles puissances émergentes, la concurrence internationale sur un marché globalisé, la lutte pour la vie devient plus dure que jamais. Développer nos systèmes d’éducation en Europe n’est pas un luxe mais une nécessité.

É. G.

(1) Voir le Journal officiel de l’UE, C119/2 du 28 mai2009, consultable sur http://bit.ly/c5ziSW.
(2) Voir le site http://bit.ly/azrrVC.
(3) Ainsi, par exemple, les coiffeurs (CQ6P) ou les électriciens automaticiens (CQ6T) ont, dans ce cadre de référence commun, le niveau EQF4.
(4) Source : Les compétences clés dans un monde en mutation, consultable sur http://bit.ly/bbVgiB.
(5) D’après Odile Quintin, « L’Union européenne à l’horizon de 2020 », texte d’une conférence tenue à l’ESCP de Paris le 21 janvier 2010.
(6) 0bjectif stratégique 3 des conclusions du Conseil du 12 mai 2009 (2009/C 119/02).

La stratégie « Europe 2020 »

Le Conseil européen de juin 2010 a dû adopter la stratégie Europe 2020, qui définit les grands objectifs communs guidant l'action des États membres et de l'Union européenne. Parmi ces objectifs figure l’amélioration des « niveaux d'éducation, en particulier en s'attachant à réduire le taux de décrochage scolaire et en augmentant la part des personnes diplômées de l'enseignement supérieur ou ayant un niveau d'études équivalent » (1).

À la lumière de ces grands objectifs, les États membres définiront leurs objectifs nationaux. Une fois par an, le Conseil européen procédera à une évaluation globale des progrès réalisés, sur le plan européen et aux niveaux nationaux.

En matière d’éducation, Europe 2020 invite les États membres à mener des actions en vue d’atteindre cinq critères de référence : participation d’au moins 15% des adultes à l’éducation et à la formation tout au long de la vie ; moins de 15% de la population ne maitrisant pas suffisamment les compétences de base ; au moins 40% de diplômés de l’enseignement supérieur ; moins de 10 % de jeunes en décrochage scolaire dans le cadre de l’éducation et de la formation ; participation d’au moins 95 % des enfants de 4 ans à l’enseignement préscolaire.

D. C.

(1) Lire les conclusions du Conseil européen du 26 mars 2010 : http://bit.ly/dAKuNj. Europe 2020. Une stratégie pour une croissance intelligente, durable et inclusive. Accessible via http://bit.ly/9hltIe

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