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Magazine PROF n°47

 

Dossier Rentrée 2020

Éveil aux langues

Article publié le 12 / 09 / 2020.

La réforme du tronc commun consacre l’apprentissage d’une première langue moderne en 3e primaire. Entre la 1re maternelle et la 2e primaire, l’éveil aux langues ouvrira la voie.

Un document, intitulé Éveil aux langues. Balises de progression et ressources pédagogiques de M1 à P2 (1), est à la disposition des titulaires qui ont à intégrer l’éveil aux langues dans leur classe. Il a été dirigé par Wim De Grieve, inspecteur – aujourd’hui pensionné – de seconde langue pour le fondamental, ayant aussi contribué au référentiel des Langues modernes.

L’intérêt de M. De Grieve pour l’éveil aux langues remonte aux années 1980, notamment grâce aux travaux sur le Language Awareness (2), et il a participé à diverses initiatives de la Fédération Wallonie-Bruxelles tels que des projets-pilotes menés dans des écoles début des années 2000.

« Le soufflé est sans doute retombé ensuite, regrette-t-il, mais maintenant c’est une activité qui fait partie du tronc commun ». D’où l’intérêt d’un document proposant une didactique formalisée à la manière d’un référentiel, autour de savoirs, savoir-faire et compétences, avec des balises de progression, même si, M. De Grieve le souligne, « l’éveil aux langues n’est pas une discipline mais un ensemble d’activités pouvant préparer le terrain à l’apprentissage de la première langue moderne. On connait les yeux ronds que font nos enfants francophones unilingues quand arrive, en 3e ou 5e primaire, un professeur de néerlandais qui leur parle de ‘Het' worden… »

Il importe à M. De Grieve de dire qu’avec l’éveil aux langues, on ne demande pas aux enseignants de faire quelque chose en plus, mais de « travailler autrement, au profit de ce qu’ils font déjà ». Par exemple ? « Tous les matins, il y a un rituel en maternel, pour se dire bonjour notamment. » Et justement il se fait 
qu’il existe un livre multilingue intitulé Bonjour, tortue !… « Ou encore, l’enseignant peut demander aux enfants comment on se salue chez eux, ce qui peut donner lieu à des hola ou à des salut. »

Est-il plus facile de mener des activités d’éveil aux langues dans des classes multiculturelles, comme c’est le cas dans les grandes villes ? « Sans doute, répond-il, mais c’est possible partout. Vous et moi, parlons français avec des accents différents… Et l’enseignant qui y prête attention peut être étonné que, dans des classes apparemment très homogènes, certains ont des parents ou des grands-parents qui n’étaient pas francophones ». Et quelle fierté pour un enfant de pouvoir dire à ses condisciples qu’il connait quelques mots d’une autre langue…

L’ancien inspecteur souligne aussi qu’on ne demande pas aux enseignants d’avoir des connaissances linguistiques, le document sur l’éveil aux langues contenant une diversité de ressources sur lesquelles s’appuyer.

Enfin, il insiste particulièrement sur les bénéfices des pratiques d’éveil aux langues pour la maitrise du français et le développement de la curiosité d’esprit : « la découverte, l’exploration et la comparaison d’une variété de langues apprennent aux élèves à se décentrer ». Et il fournit une précision : la période de 50 minutes d’éveil aux langues visée par la circulaire de rentrée peut être sécable.

M. G.

(1) Le document intitulé Éveil aux langues. Balises de progression et ressources pédagogiques de M1 à P2 est à lire (après création de son compte et connexion) sur www.e-classe.be/article/tronc-commun-eveil-aux-langues-19534

(2)  Titre générique des travaux du Britannique E. Hawkins pour favoriser la mutualisation des apprentissages linguistiques réalisés dans les différents cours.