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Magazine PROF n°3

 

Dossier L'intégration, une lame de fond

Quatre heures par élève

Article publié le 01 / 09 / 2009.

Un décret de 2004 sur l’enseignement spécialisé organisait l’intégration. Celui de février 2009 l’ouvre à un public plus large et la simplifie.

L’intégration permet de ramener des élèves du spécialisé vers l’ordinaire, où ils bénéficient d’un encadrement, défini au cas par cas par les partenaires du projet : les deux écoles, leurs CPMS, les parents ou le jeune majeur.

Chaque élève « intégré » dans l’ordinaire bénéficie de quatre heures d’encadrement, défini au cas par cas.
Chaque élève « intégré » dans l’ordinaire bénéficie de quatre heures d’encadrement, défini au cas par cas.
© PROF/FWB/Olivier Papegnies

Reconnaissant l’expertise du spécialisé, le décret prévoit que l’école spécialisée désigne l’accompagnateur pédagogique ou paramédical (ils peuvent être plusieurs). L’intégration peut être totale (l’ensemble des cours) ou partielle (certains cours seulement), permanente ou temporaire. Pour entrer dans un projet d’intégration permanente totale, l’enfant est inscrit dans l’enseignement ordinaire. Du moins si le 15 janvier précédent il était scolarisé - et donc comptabilisé - dans l’enseignement spécialisé. Il bénéficiera alors de quatre heures d’accompagnement (1) organisées par l’école spécialisée partenaire du projet, et « comptera » pour le calcul des périodes dans l’école ordinaire qu’il fréquente. Pour un enfant non inscrit dans le spécialisé au 15 janvier précédent, l’intégration sera d’abord temporaire ou partielle, et passera par une inscription dans une école spécialisée partenaire du projet.

L’intégration concernait auparavant les enfants des types 4, 6 et 7 ; elle s’applique dorénavant à tous les types sauf le 5.   « Les enfants du type 5 restent inscrits dans leur école d’origine, commente Patrick Beaufort, qui était conseiller du ministre Dupont pour le spécialisé. Cela n’entre pas dans le cadre du décret ». L’Association des pédagogues hospitaliers le regrette, estimant faire face à de plus en plus de cas psychiatriques qui nécessiteraient un accompagnement plus large au retour vers l’école d’origine.

L’intégration se simplifie

L’intégration est élargie, mais aussi simplifiée. Avant d’aller dans l’ordinaire, l’enfant ne doit plus avoir fréquenté le spécialisé durant trois mois ; le protocole d’accord – projet écrit signé par tous les partenaires – ne doit plus être approuvé par le gouvernement ni transmis à l’Administration, qui recevra la liste des élèves en intégration permanente totale pour le 15 septembre. Pour les autres, l’Administration doit être avertie dans les dix jours suivant le début de l’intégration. Dans le maternel, si un enfant ne trouve pas une école qui organise son type à une distance raisonnable de son domicile, ses parents pourront faire appel à tout établissement plus proche.

Mais le texte à peine voté, des acteurs de terrain souhaitent en revoir certains points. Pour l’intégration partielle ou temporaire (qui précède souvent la totale), l’école spécialisée doit avancer les heures d’encadrement sur fonds propres. Cette disposition existait déjà en 2004, mais « pour la première fois, huit écoles de tous réseaux demandent une dérogation à cette mesure qui, selon moi, devrait disparaitre », estime Jean-François Delsarte, du Secrétariat général de l’enseignement catholique et membre du Bureau du Conseil supérieur de l’enseignement spécialisé. Une demande qui semble être le signe de l’arrivée d’un nouveau public dans ce processus.

Par ailleurs, selon Rosanna Delussu, conseillère au Conseil de l’enseignement des communes et provinces, « ces quatre périodes sont insuff santes pour certaines typologies. Il faudrait être plus souple. Et la dérogation du maternel (NDLR : pour le choix de l’école) pourrait s’appliquer aussi aux autres niveaux ».

Le type 8 en secondaire?

Certains se demandent aussi si les enfants à haut potentiel ou atteints de troubles de l’attention pourront profiter du mécanisme. Pour Patrick Beaufort, « ils relèvent davantage de la capacité de l’école ordinaire à trouver des solutions internes d’enseignement différencié ». Et les élèves présentant des troubles instrumentaux ? Actuellement, à la fin du primaire, ces élèves du type 8 sont orientés vers l’ordinaire, ou vers des écoles spécialisées de type 1 ou 3, le type 8 n’existant pas en secondaire. Pourront-ils, à l’avenir, bénéficier des moyens de l’intégration ? Pas simple. « Le Conseil supérieur de l’enseignement spécialisé va réfl échir à la création d’un type 8 en forme 3 et 4, précise Jean-François Delsarte, seulement pour les projets d’intégration ».

Pa. D.

(1) Au 3e degré, l’école ordinaire et l’école spécialisée reçoivent chacune huit heures pour un projet.