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Magazine PROF n°53

 

Focus 

Erasmus+ à hauteur d'enfant

Article publié le 17 / 03 / 2022.

Comment rendre les élèves plus autonomes dans leurs apprentissages, même les plus jeunes ? Visite à l’école fondamentale annexée à l’Athénée Royal de Couvin, qui termine un Erasmus+ sur le sujet.

Le mot au coeur de l’attention de toute l’école, ce jour-là, est « carnaval ». Annonçant les vacances de détente qui
approchent, mais aussi, dans une des implantations du niveau maternel de l’école, en M1, la poursuite de l’exploration du mot « clown ».

Au fur et à mesure de l’accompagnement, l’élève gagne en autonomie.
Au fur et à mesure de l’accompagnement, l’élève gagne en autonomie.
© PROF/FWB

Un mot au lettrage un peu compliqué, dit-on à l’institutrice titulaire, Nathalie Verelst, qui répond que non, à son avis :
« C’est un mot très rond, facilement mémorisable ». Dès la classe d’accueil, les enfants sont en effet déjà familiarisés,
comme ailleurs, à l’écriture de leur propre prénom et à d’autres mots, par l’usage de « la différentiation visuelle ».

À l’arrivée, accompagnés de l’assistante maternelle, Sylvie Timmermans, les petits auront rangé leurs veste, bonnet, cartable et doudou dans les endroits prévus pour. À 8h30 succède aux jeux libres le premier rendez-vous commun du groupe-classe :  « Rassemblement météo ! », etc.

L’école, qui participe aux projets Erasmus+ depuis 35 ans, termine un projet centré sur l’autonomie des élèves dans leurs apprentissages. Avec quels effets, en maternel et en primaire, dans chacune des trois implantations ?

Tout le monde s’implique

Laurent Beuze, son directeur : « Le projet, commencé en septembre 2019, a associé en consortium cinq écoles fondamentales de Wallonie-Bruxelles Enseignement (1) (sous la coordination de notre Centre d’Autoformation
et de Formation continuée et de la cellule de coordination européenne) et quatre écoles du même niveau en France, en Espagne et en Suède.
»

« Dès le départ, tout le monde est impliqué, notamment pour la rédaction de fiches d’observation de bonnes pratiques,
dans les trois pays partenaires ». Le projet concernait aussi au départ le Portugal et la Serbie, ce que la crise sanitaire n’a pas permis.

Les « mobilités » se sont réparties entre les cinq écoles de WBE pour remplir les grilles d’observation. « Je suis revenu de ma semaine de mobilité à Luleå, en Suède, le vendredi 13 mars, et le lundi, on confinait. J’étais dans l’avion pendant que mes collègues rédigeaient les courriers, et idem pour l’enseignante de l’école qui avait passé une semaine dans une école en Espagne. »

Si les circonstances ont chamboulé le projet, qui disposera d’une année supplémentaire pour se développer (autorisation exceptionnelle accordée par Erasmus+), son implémentation s’effectuera pourtant dès septembre 2020. Et cette année, l’école couvinoise reçoit des collègues espagnols fin mars, tandis que le projet se clôture en mai.

Bonnes pratiques et tâches-problèmes

Mais revenons dans l’école, en M3 cette fois. Les élèves de Fabienne Lenoir sont assis en cercle devant l’écran où elle explique le sujet de l’atelier auquel ses élèves vont s’atteler. Une « tâche-problème » qui consistera à reproduire le dessin d’une mosaïque de figures géométriques sur une feuille, en travaillant par duos. Questions/réponses : les élèves interagissent autour de l’exposé, le devinent, l’interprètent, se le reprécisent les uns avec les autres. Bref, la consigne est investie avant d’être reformulée.

Ce travail collaboratif est un des paris sur lesquels repose le projet d’autonomisation de leurs apprentissages par les élèves. Un document du réseau range les stratégies « collaboratives et argumentatives » au côté de celles « de compréhension, d’organisation, d’oralisation et d’écoute ».

Quant à la tâche-problème, M. Beuze précise qu’il s’agit d’une activité pédagogique « dont la situation de départ proposée aux élèves est complexe et concrète. Elle a pour but de susciter leur curiosité, leur intérêt et de les mettre en recherche, seuls ou en groupes. » En lien, tant dans la classe de Mme Lenoir que dans les M1 et M2 de Stéphanie Levèque, avec le référentiel des compétences initiales. Mais aussi avec les compétences ultérieures, puisque la tâche-problème intitulée Empreintes, mosaïques et bâtonnets, est exploitée en primaire également.

Avant que les élèves ne s’installent en binôme autour de leur mosaïque, Mme Lenoir rappelle les règles d’or de la classe : on se respecte, on est solidaire, on a le droit à l’erreur, etc.

Après les maths (les élèves auront réalisé leur autoévaluation à la fin de l’atelier), place aux lettres. Le héros est un petit cheval nommé Carnaval. Mais comment nomme-t-on le cheval en néerlandais, en lingala ou encore en japonais ? Les élèves se livrent de bon coeur à ce genre d’exercice, « qui ouvre des horizons », commente leur institutrice.

On change d’implantation pour observer le travail d’élèves de P1. On est ici en enseignement différentié. Deux enseignantes, Alison Verdure et Marie Depraetere, y oeuvrent ensemble à raison de deux périodes, dans le cadre du dispositif de remédiation immédiate.

Augmenter les résultats moyens au CEB est un des objectifs du plan de pilotage de l’école. Et cet objectif (notamment) se poursuit à travers un travail collaboratif, inter-niveaux et inter-implantations, mené par les équipes pédagogiques.

C’est une des bonnes pratiques que M. Beuze a introduit au retour de sa mobilité en Suède. « Les enseignants y prennent vraiment le temps pour les élèves. Autant pour les questions générales que particulières aux uns et aux autres. Et les élèves sont vraiment très autonomes ».

Il a pu aussi observer l’aspect épuré des classes suédoises. « Pas d’armoires, pas d’étagères : seulement des tables, chaises et un petit bac avec le matériel à utiliser directement ». Ce qui, estime-t-il, est propice à la concentration des élèves. La suggestion d’épurer les classes a d’ailleurs fait mouche dans sa propre école.

Autre sujet de réflexion : les « cours de vie ». « Ils portent sur l’utilisation d’une machine à coudre, le ménage, le travail du bois… On scie, on construit, on réalise. » Un peu à la manière dont se présentera le futur tronc commun allongé en secondaire ? « Oui, sourit M. Beuze. Mais là, dès le plus jeune âge ».

Monica GLINEUR


(1) Outre l’école de Couvin, l'École fondamentale annexée à l'AR Victor Horta, Bruxelles ; l'École fondamentale annexée à l'AR René Magritte, à Lessines; l’École fondamentale spécialisée de Lessines, et l’École fondamentale autonome de Martelange.

35 ans d'Erasmus+

Un double anniversaire sera bientôt fêté à l’Athénée Royal Jean Rey à Couvin : celui de ses 35 ans de participation au programme européen Erasmus+… qui lui-même fêtera ses 35 ans d’existence en octobre.

Les archives de l’école contiennent de multiples traces de ce qui s’appelait Comenius jadis…

Rappelons qu’Erasmus+ soutient les écoles et autres organisations actives dans le domaine de l'éducation scolaire et de l’éducation et formation professionnelle qui souhaitent organiser des activités de mobilité axées sur l'apprentissage pour les élèves/apprenants et le personnel des écoles.

Un appel à candidatures pour participer au programme est publié annuellement (voir http://www.erasmusplus-fr.be).
Les festivités autour des 35 ans se tiendront à l’automne. Les écoles peuvent commander un kit de communication avec des affiches et un drapeau (commandes à communication@aef-europe.be).

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