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Magazine PROF n°52

 

L'info 

Se former à l’ÉVRAS

Article publié le 10 / 12 / 2021.

L’école peut contribuer à une évolution heureuse de l’élève en tant qu’être sexué. L’affirmation ne fait plus de doute, mais le domaine reste sensible. Des formations viennent bien à point.

Des formations à l’ÉVRAS pour les membres des équipes pédagogiques et des PMS sont proposées par les Fédérations de pouvoirs organisateurs et par l’Institut de la Formation en cours de Carrière (IFC) (1). Annick Faniel, sociologue travaillant au Centre d’expertise et de ressources pour l’enfance (ASBL CERE), est l’une des intervenants assurant les formations de l’IFC et collabore, aussi et notamment, avec l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE). Elle met ici en évidence le rôle de l’école et l’importance de faire entrer les élèves dans le processus de l’ÉVRAS dès le plus jeune âge. Elle interviendra lors d'une journée d’étude sur ce thème le 19 mars 2022.

Les formations d’Annick Faniel s’appuient sur des analyses de situation avec les participants.
Les formations d’Annick Faniel s’appuient sur des analyses de situation avec les participants.
© A. Faniel

PROF : Vous insistez sur la sexualité comme aspect essentiel de l’être humain…

Annick Faniel : Dès la naissance, la sexualité va intervenir, influencer, participer à la construction identitaire d’un individu. L’enfant est un être sexué dès sa naissance, même si sa sexualité est différente de celle des adultes à de nombreux égards, notamment dans son expression, ses contenus et ses objectifs. L’entrée à l’école maternelle est souvent synonyme pour les enfants de l’entrée dans la collectivité et de la fin du port des couches. Ils-elles ont donc accès à leur sexe. L’école est dès lors un cadre d’une multiplicité d’apprentissages où tous leurs sens interviendront pour observer, explorer, tester, comprendre…, et apprendre par le jeu. Les jeux d’exploration sexuelle, comme « jouer au docteur », en font partie, au même titre que tous autres les jeux. Il n’y a pas lieu de s’en inquiéter, mais la frontière entre les comportements dits « normaux » et « anormaux » requière une réflexion et des conditions qui sont notamment abordées dans la formation. Par ailleurs, face à la question classique « Comment fait-on les bébés ? », souvent déjà posée en maternelle, il n’est pas rare que les enseignants expriment des questions quant à la manière de réagir.

Par crainte des parents ?

Oui, par crainte de la réaction de parents, mais aussi vis-à-vis de l’enfant. Qu’est-ce que je peux dire ? Quelles informations puis-je donner ? Jusqu’où aller, et avec quels mots, pour qu’ils ne soient pas choqués ? Il y a vraiment un besoin d’aborder la question de la communication dans les groupes de formation. Ils sont d’ailleurs limités à 20 personnes, ce qui est important pour favoriser les interactions. Les enfants ont besoin de réponses à leurs questions. Nous préconisons de ne pas parler de la sexualité en « bien » ou en « mal », juste en termes de ce qui est permis et pas permis.

Vos formations touchent un public intervenant auprès d’élèves du fondamental. Il est important de leur apprendre à exprimer leurs émotions ?

Oui, et j’entends dans les groupes que l’animation sur les émotions se généralise. C’estune très bonne nouvelle, parce que c’est aussi ça la sexualité. Cette approche permet à l’enfant de mieux se connaitre et de savoir qu’on ne ressent pas tous les mêmes émotions, ni au même moment. C’est tout l’enjeu de l’apprentissage du vivre ensemble et du rapport à l’autre, dont la notion de consentement.

Vous interrogez aussi les stéréotypes de genre…

Dès le maternel, on voit que les enfants, comme ils ont un besoin d’appartenance, vont faire « comme il faut », et vite voir que les garçons ne se comportent pas comme ceci ou cela et les filles comme ceci et cela. Notre histoire de la sexualité est très genrée et hétéronormée. Cela se transmet notamment par les parents, mais parfois aussi, de façon inconsciente, par des enseignants. Comme cela va normer le regard des enfants sur l’amour et la relation, cela mérite d’être interrogé. 

Propos recueillis par
Monica GLINEUR

(1) Plusieurs sessions des formations IFC 413002101 (fondamental et secondaire) et 413002103 (de la maternelle à la fin du primaire, par Annick Faniel) ont encore lieu cette année (www.ifc.cfwb.be).

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