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Magazine PROF n°52

 

L'info 

Où en est l’ÉVRAS ?

Article publié le 10 / 12 / 2021.

Il y a bientôt 10 ans, l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle est entrée dans les missions de l’école. Sa nécessité étant reconnue, c’est maintenant la question de sa généralisation qui occupe le débat.

L’ÉVRAS, pour éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle, est entrée dans le vocabulaire des écoles en juillet 2012 par une modification du décret Missions, qui l’a rangée parmi les missions prioritaires de l’enseignement (1).

© © AdobeStock/Monkey Business

Un chemin parcouru

Durant de nombreuses années, des initiatives de type ÉVRAS ont eu lieu dans les écoles, sans être pour autant instituées.

En 2002‑2003, une étude (2) a mis en évidence leurs disparités, quant aux thématiquesabordées, au temps octroyé, aux profils des intervenants, ainsi qu’entre écoles. Avec une lacune importante pointée dans les écoles professionnelles, « alors que les jeunes qui suivent cet enseignement semblent cumuler plusieurs facteurs de risques ». Une occasion manquée, l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle ayant, à l’image de l’école, des visées d’émancipation et d’accès à celle-ci pour tous les élèves.

Une expérience-pilote a ensuite été menée dans deux-cents écoles en Fédération Wallonie-Bruxelles, tous types d’enseignement confondus, et son évaluation positive a conforté la Fédération Wallonie-Bruxelles dans sa volonté de généraliser l’ÉVRAS à l’école.

Afin d’en coordonner la mise en oeuvre, Fédération, Région wallonne et COCOF ont conclu en 2013 un protocole d’accord (3), mobilisant leurs compétences respectives : enseignement, jeunesse, santé, planning familial…

Des points d’appui spécifiques ont été créés au sein des dix Centres locaux de Promotion de la santé. À la rentrée 2013, la circulaire 4550 a demandé aux établissements scolaires de prendre des initiatives en matière d’ÉVRAS, et recommandé de l’intégrer dans le projet d’établissement.

Chacune de ces étapes a souligné que les acteurs de l’ÉVRAS en milieu scolaire sont les écoles, en collaboration avec les Centres PMS et les Services PSE. Les services extérieurs inscrivent donc leurs interventions dans le cadre des projets initiés par les écoles.

Une nouvelle étape en cours

À l’heure actuelle, il est difficile de tirer un bilan des progrès en la matière. Un indicateur utilisé est le nombre d’animations ÉVRAS donné par les Centres de planning familial.

En Région bruxelloise, ceux-ci sont subventionnés par la COCOF pour mener des animations dans les écoles (4). Ils en tiennent un cadastre dont il ressort que moins de 20 % des élèves bruxellois ont bénéficié d’une formation durant leur scolarité.

Le financement des Centres de planning familial en Région wallonne est basé sur les consultations. Ils délivrent des animations à titre volontaire. Ils arrivent à saturation en termes de moyens humains et ne peuvent augmenter leur capacité d’assurer les animations (133 000 bénéficiaires en 2018, en milieu scolaire et hors scolaire).

Voilà pour le diagnostic. Et l’ambition ? La Fédération Wallonie-Bruxelles a énoncé deux objectifs dans sa Déclaration de politique communautaire 2019-2024 (5) : généraliser l’ÉVRAS et labelliser les opérateurs extérieurs intervenant dans les écoles, sur le modèle du label existant pour garantir la qualité des interventions sur ces thématiques dans le secteur de la Jeunesse.

Quant à la généralisation, elle suppose (notamment) de disposer d’une collecte complète de données permettant d’observer le programme suivi par chaque élève et la cohérence au fil du parcours scolaire. Pas une mince affaire, compte-tenu de la multiplicité des acteurs impliqués par l’ÉVRAS…

C’est un des aspects sur lesquels travaille la Plateforme des Stratégies concertées ÉVRAS. Créée en 2018, elle est bien sûr composée de représentants des Fédérations de Centres de planning familial, des pouvoirs organisateurs des écoles et du Conseil supérieur des Centres PMS, mais aussi des Organisations de jeunesse, des Fédérations de parents, des Centres et Services de Promotion de la santé…

SOS Planning ?

Lola Clavreul travaille dans une des quatre Fédérations de Centres de planning familial reconnues (et donc membre de la Plateforme), à savoir la Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial. Elle voit plusieurs possibilités pour généraliser l’ÉVRAS : « On peut augmenter le financement d’animations par les acteurs proactifs, donc les Centres de planning, ou réfléchir autrement :miser sur l’éducation par les pairs, sensibiliser tout le personnel éducatif, oeuvrer pour qu’il y ait toujours des adultes dans l’enceinte des écoles pour prendre le relais… »

« Quand on sait tout ce qui peut être vécu au long de l’année dans une école, ce n’est pas qu'en ajoutant des animations, ni en appelant en urgence un planning pour éteindre un incendie qu’on y arrivera. »

Elle ajoute, en accord avec son ancienne collègue Julie Henriet qui a récemment publié un essai sur son expérience dans le secteur du planning (6), que cette voie-là coûte. « En formations, initiale et continues ». Et qu’elle demande l’implication des directions. 
 

Monica GLINEUR

(1) Art.8, 9°, du décret Missions (enseignement.be/index.php?page=23827&do_id=401) et art. 1.4.1-2, 12°, du décret portant les livres 1er et 2 du Code de l'enseignement fondamental et de l'enseignement secondaire, et mettant en place le tronc commun (enseignement.be/index.php?page=23827&do_id=16032&do_check=IQJMXTWCSY).
(2) PROMES-ULB et FUNDP enseignement.be/index.php?page=27276&navi=4047&rank_page=27276.
(3) Téléchargeable via http://www.egalite.cfwb.be/index.php?id=17859.
(4) Le budget alloué à cette fin en 2020 était de 750 000 €.
(5) Lire notamment pages 16 et 37, via federation-wallonie-bruxelles.be/a-propos-de-la-federation/le-gouvernement/
(6) Sexualités, sentiments et stéréotypes. Oser en parler, Éditions Espace de Libertés, 2021 (laicite.be/publication/sexualites-sentiments-stereotypes/).

Accompagner chaque jeune

Le Protocole d’accord relatif à la généralisation de l’ÉVRAS, signé entre les trois Gouvernements francophones (Wallonie, Commission communautaire française et Fédération Wallonie-Bruxelles) définit « l’éducation la vie relationnelle, affective et sexuelle (en abrégé ÉVRAS) » comme « un processus éducatif qui implique notamment une réflexion en vue d’accroitre les aptitudes des jeunes à opérer des choix éclairés favorisant l’épanouissement de leur vie relationnelle, affective et sexuelle et le respect de soi et des autres. »

« Il s’agit d’accompagner chaque jeune vers l’âge adulte selon une approche globale dans laquelle la sexualité est entendue au sens large et inclut notamment les dimensions relationnelle, affective, sociale, culturelle, philosophique et éthique. »

« Partant [des représentations des jeunes], de leurs connaissances, de leurs acquis et de leurs besoins, les activités d’ÉVRAS tendent à accroitre auprès des jeunes leurs connaissances, leur capacité critique, leur savoir-faire et leur savoir être. »

Voir la page web consacrée à l'ÉVRAS sur le site web de la Direction de l'Egalité des Chances de la Fédération
Wallonie-Bruxelles : http://www.egalite.cfwb.be/index.php?id=17859.

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