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Mise en ligne le 2 mai 2024

ChatGPT et remédiation font-ils bon ménage ?

Karl Musick, lauréat du Prix Éducation 2023, a réalisé son TFE sur l’un des sujets les plus actuels : ChatGPT. Cette intelligence artificielle peut-elle être un outil de remédiation efficace ?

© iStock

Karl Musick, ex-étudiant à la haute école Charlemagne, est le lauréat du Prix Éducation 2023 pour son travail de fin d’études intitulé ChatGPT peut-il être intégré dans un processus de remédiation au cours de sciences ?

ChatGPT comme professeur particulier

C’est dans son cours de sciences à l’Athénée royal d’Evere que l’enseignant a expérimenté l’intégration de ChatGPT dans sa pratique pédagogique. Cette application utilise l'intelligence artificielle (IA) pour répondre à des questions, tenir des conversations, générer du code informatique et écrire, traduire ou synthétiser des textes.

Pour étayer sa question de recherche, Karl Musick a exploré deux hypothèses. La première prenait la forme d’une conversation libre. L’élève posait des questions à ChatGPT pour qu’il lui explique des concepts scientifiques. « Il va pouvoir bénéficier de métaphores ou de mises en parallèle qui vont faciliter sa compréhension », explique le lauréat.

Dans la seconde, plus orientée, l’élève demandait à ChatGPT de lui proposer des exercices ou de le questionner. Par exemple, il demandait : « ChatGPT, propose-moi un exercice sur la masse et le poids ». L'élève fournissait une réponse et le logiciel lui offrait un feedback en repérant et corrigeant les éventuelles erreurs.

« Cela permet à des élèves qui n'ont pas les moyens d'avoir un professeur particulier d'avoir une interaction individuelle et de qualité. Cependant, il y a des erreurs de temps en temps, mais les gains sont plus importants. » De plus, au fil des interactions et des améliorations successives du logiciel, l’outil génère de moins en moins d’erreurs.

De meilleurs résultats

Pour les deux hypothèses, l’expérience s’est déroulée en plusieurs phases. La première visait à identifier les difficultés des élèves. La deuxième était consacrée à la théorie (points forts et points faibles de l'IA, questions éthiques et morales…) et à la gestion de la logistique (connexion Internet fonctionnelle, création de comptes…). La troisième phase portait sur l’interaction des élèves avec l’IA. Les élèves étaient questionnés sur leur perception du dispositif. L’analyse se terminait par une évaluation des gains potentiels.

« En moyenne, on observe une augmentation de 10% dans les points des élèves dans les deux hypothèses. L’amélioration des points est encore plus parlante lorsqu’on combine les deux, l’une à la suite de l'autre. »

À noter que les résultats sont hétérogènes : certains élèves progressaient de moins de 10%, d'autres de beaucoup plus.

Il faut garder à l'esprit que ChatGPT reste un générateur de vraisemblance. Son fonctionnement est basé entre autres sur des statistiques. Il génère du contenu qui semble vrai, mais cela ne signifie pas qu’il est vrai. « En tant que professeur, on a une certaine expertise qui nous permet de juger de la qualité du contenu. » L’enseignant doit conserver son esprit critique et travailler celui des élèves.

Même si Karl Musick ne reconduit pas ce format de remédiation, il a toujours recours à ChatGPT et accompagne ses élèves et collègues qui souhaitent exploiter cet outil. Parallèlement, il se lance dans de nouveaux projets en lien avec l'intelligence artificielle, en offrant des formations et en se consacrant à la rédaction d'un ouvrage sur le sujet.

Loïs DENIS
 

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