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Mise en ligne le 08 septembre 2023

Les nouveautés du tronc commun

 

En septembre 2020, dans le cadre du Pacte pour un enseignement d’excellence, les élèves de 1ère maternelle entraient de plein pied, non seulement à l’école, mais aussi dans le tronc commun. Depuis, il poursuit son implémentation avec eux. Cette année, le tronc commun fait sa rentrée en P3-P4.

Comme le rappelle Marc Romainville dans l’entretien qu’il nous a accordé concernant le répertoire « Des livres à explorer au sein du tronc commun » P1-P2 : «Les objectifs  du tronc commun sont nombreux : assurer chez tous les élèves un bagage de connaissances et de compétences un peu plus ambitieux, reculer un peu le choix d’orientation pour que ce choix soit moins lié à l’origine sociale et culturelle des élèves. Mais il y a aussi l’idée de construire une citoyenneté commune, acquérir un socle culturel en partie commun, variant selon les gouts et les intérêts particuliers ».

Pour atteindre ceux-ci, ainsi que réduire l’échec scolaire et le redoublement renommé « maintien », le Pacte pour un enseignement d’excellence met en place toute une série de réformes et d’outils. 

Échec scolaire et maintien sont deux phénomènes souvent liés à des difficultés d'apprentissage qui ne sont pas détectées ou traitées suffisamment tôt. 

En permettant aux enseignants de mieux identifier les difficultés des élèves et de mettre en place des mesures de remédiation efficaces, le Pacte vise à réduire le nombre d'élèves qui échouent ou qui sont maintenus dans une année.

A la rentrée 2022, Geoffroy Leclercq, coordinateur du chantier 2 concernant la mise en œuvre du tronc commun (TC), avait répondu à nos questions portant sur la mise en place du TC en P1-P2, la rentrée des nouveaux référentiels des nouveaux domaines d’apprentissage, l’entrée progressive dans les dispositifs d’Accompagnement Personnalisé (AP).  Qu'en est-il de ces mesures cette année?

Approche évolutive des apprentissages

On peut résumer l’approche évolutive par ANTICIPER  et ADAPTER les apprentissages aux élèves. 

Il s'agit d'identifier rapidement les difficultés d'apprentissage des élèves grâce à des observations et des évaluations (diagnostiques et formatives). Sur cette base, les stratégies pédagogiques et didactiques sont planifiées et ajustées régulièrement pour répondre au mieux aux besoins de chacun.

Cette démarche pédagogique a pour objectif de soutenir les élèves en difficulté, ou pas, mais aussi de les aider à consolider et à dépasser leurs apprentissages en pratiquant par exemple la différenciation. 

L'approche évolutive est une approche dynamique, qui s'adapte aux besoins des élèves au fil du temps.

Elle nécessite une collaboration étroite entre les différents acteurs de l'éducation, notamment les enseignants, les parents et les professionnels de l'aide à l'apprentissage.

En pratiquant ainsi, on peut pointer là où les élèves ont des difficultés et y remédier le plus rapidement possible. Ou faire du dépassement avec ceux qui n’éprouvent pas de difficultés.

Mais parfois, cela ne suffit pas et d’autres mesures spécifiques doivent être mises en place via un suivi et un accompagnement personnalisé.

Des périodes pour renforcer l’encadrement personnalisé

À partir de  cette rentrée scolaire et suivant le rythme d’entrée en vigueur du tronc commun, 4 périodes AP hebdomadaires sont octroyées en P1-P2, et 2 périodes AP hebdomadaires en P3-P4. Ces 2 périodes AP seront encore octroyées dans le cadre du tronc commun aux élèves jusqu’à la P6.

Les périodes AP sont utilisées pour soutenir les élèves en difficulté, quelle que soit la cause de cette difficulté.

Elles peuvent être utilisées pour mettre en place des dispositifs variés, adaptés aux besoins des élèves. Comme le co-enseignement. Ou la création d’activités en petits groupes selon les besoins des élèves de manière ponctuelle et circonscrite dans le temps. Pour en savoir plus, PROF a traité de la thématique du co-enseignement dans ses pages comme le Prix de l’éducation 2022  ou Co-enseignement : « L’essayer, c’est l’adopter ! »

Toutes les mesures prises pour pallier les difficultés des élèves et leurs résultats doivent être notifiées dans le DAccE selon les procédures autorisées. Pour en savoir plus, lire L'article spécifiique à l’outil DAccE ou l'article de PROF 56.
Les objectifs visés par ces périodes AP sont de remédier le plus vite possible aux difficultés des élèves, de soutenir les apprentissages et éviter ainsi le maintien dans une année.

La nouvelle procédure de maintien

On entend souvent : « On ne peut plus doubler», pourtant  dans la circulaire 8986, il est écrit « le redoublement dans une année du tronc commun ne sera plus interdit, mais il ne pourra être envisagé que dans le cas d’un élève dont les difficultés persistent et uniquement si tous les dispositifs d’accompagnement personnalisés ont été mis en place. » 

C’est là tout l’intérêt de cette nouvelle manière d’organiser les apprentissages et la remédiation. Le maintien reste possible, mais conditionné à la mise en place de l’approche évolutive. Il faudra rendre compte de l’historique des actions menées pour pallier les difficultés de l’élève et de leurs résultats. 

La décision de maintenir l’élève dans une année est le fruit d’une décision prise par l’équipe pédagogique. Elle sera concertée non seulement entre l’équipe pédagogique, mais aussi entre l’équipe pédagogique et les parents qui peuvent ne pas valider cette décision. Toute une procédure spécifique concernant la décision des parents est à respecter. Elle vise à offrir à tous les élèves les mêmes droits (voir p. 45 de la circulaire 8936). 

Si l’élève est maintenu, cette année complémentaire est une solution exceptionnelle lors de laquelle un suivi et un accompagnement personnalisé devront être mis en place.  Seront notifiés dans le DAccE, les points de difficultés identifiés ainsi que les actions de soutien à poursuivre.

On peut donc conclure que l’approche évolutive et la nouvelle procédure de maintien visent à garantir que le  maintien soit une solution de dernier recours, mis en place uniquement lorsque tous les autres dispositifs d'accompagnement ont échoué tout en accordant une place importante à la concertation avec les parents.

Hedwige D'HOINE

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