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Mise en ligne le 08 septembre 2023

Évaluer le contrat d'objectifs pour redonner du sens aux actions

 

En 2018 se mettait en place en Fédération Wallonie-Bruxelles, dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d’excellence, les premiers jalons du nouveau pilotage des écoles. Ce nouveau dispositif de gouvernance renforce l’autonomie et la responsabilisation des écoles, et s’inscrit dans le cadre d’une contractualisation entre chaque école et la FW-B.

Depuis toujours, les objectifs des équipes éducatives sont d’amener les élèves au maximum de leurs capacités, de les amener à s’améliorer, à devenir des citoyens responsables, à s’épanouir et à atteindre leurs objectifs personnels.

Toutefois, les différents diagnostics réalisés en Fédération Wallonie-Bruxelles le montrent depuis de nombreuses années : il y a trop de différences entre les résultats des élèves, des résultats trop faibles, trop de redoublement, pas assez d’attention portée aux élèves à besoins spécifiques… Fort de ce constat, les acteurs du Pacte pour un Enseignement d’excellence ont estimé indispensable de repenser notre système d’enseignement.

Sept objectifs d’amélioration du système éducatif ont été fixés : améliorer les savoirs, les savoir-faire et les compétences des élèves, augmenter la diplomation d’élèves du secondaire supérieur, réduire les inégalités, réduire le redoublement et le décrochage, limiter les changements d’école au sein du tronc commun, augmenter l’inclusion des élèves à besoins spécifiques dans l’ordinaire, améliorer le bien-être à l’école et le climat scolaire.

Pour réussir cette réforme systémique, il fallait revoir les liens entre le pouvoir régulateur (le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles) et les pouvoirs organisateurs (PO) des établissements scolaires, entrer dans une logique d’autonomie et de responsabilisation des PO et des équipes éducatives. Cette réforme allait se matérialiser notamment à travers les plans de pilotage et les contrats d’objectifs.

L’amélioration de notre système éducatif n’est en effet possible que si chaque équipe éducative se mobilise en se fixant collectivement des objectifs atteignables, des défis réalistes, en tenant compte des réalités de son terrain. En prenant en compte les ressources et les compétences qu’elle peut mobiliser. Voilà en résumé ce que sont les contrats d’objectifs, pour chaque école et chaque équipe : dresser un constat, faire mieux, tous ensembles, en mobilisant les ressources dont on dispose, selon ses particularités.

Partir de sa réalité, se fixer un cap

C’est en 2018 que l’on entend pour la première fois résonner dans les salles des profs de nouveaux mots comme plan de pilotage, contrat d’objectifs, DCO, DZ….

Une première vague d’établissements scolaires se porte volontaire pour entrer dans cette réforme de la gouvernance. Afin de réaliser leur plan de pilotage, les écoles se basent sur les indicateurs fournis par les services du Gouvernement. Ce qui permet à celles-ci de se situer par rapport aux autres écoles du même type de la FWB.

Certaines écoles ont également réalisé une enquête miroir. L’essentiel étant que toutes les équipes éducatives réfléchissent à leur situation partant d’une série d’indicateurs, de leur expérience, et définissent ainsi leurs priorités. En d’autres termes, elles se posent les questions suivantes : « où sommes-nous ? Où voulons-nous aller ? » La rédaction de PROF en a largement fait écho dans son dossier de décembre 2018.

© FWB/PROF

Près de 97% des écoles ont leur contrat d’objectifs

Les temps de travail sur le plan de pilotage réunissant les acteurs de l’école et leur direction sont des moments-clés pour se fixer des objectifs, partager avec les autres, planifier les actions à mener… 

Le plan de pilotage élaboré en toute autonomie par l’école et le pouvoir organisateur auquel elle appartient est alors proposé au pouvoir régulateur et son administration, via les délégués au contrat d’objectifs (DCO) qui sont des agents de terrain, et qui vont à la rencontre des acteurs dans les écoles, avec lesquelles ils entretiennent un dialogue constructif. Une fois validé par l’Administration, ce plan de pilotage devient un contrat d’objectifs.

En ce mois de septembre 2023, près de 96 % des écoles ont désormais un contrat d’objectifs. Ces écoles vont chacune le mettre en œuvre pendant six années, au cours desquelles elles feront régulièrement le point, avec ou sans leur DCO : le point sur leurs actions et sur leur portée, afin de s’ajuster si nécessaire, pour se donner le plus de chances d’atteindre leurs objectifs.

Un dialogue constructif avec « son » DCO

De nouvelles fonctions ont été créées pour assister les écoles dans ce nouveau système de pilotage : celle de délégué au contrat d’objectifs (DCO) et  les cellules de soutien et d’accompagnement (CSA).

Les missions du DCO peuvent être résumées en quelques verbes : ANALYSER  - DIALOGUER -  CONTRACTUALISER - ÉVALUER.

En septembre 2022, PROF avait dressé les Cartes d’identité des intervenants externes à l’école. Cet article rappelait les nouvelles missions de ceux-ci dans le cadre de la nouvelle gouvernance des écoles.

Le DCO, membre du pouvoir régulateur, doit  assister et soutenir les équipes éducatives tant dans l’élaboration de leur plan de pilotage que lors de la mise en œuvre de leur contrat d’objectifs et lors des différents moments d’évaluation de ceux-ci. 

Le DCO est donc l’interlocuteur privilégié et expérimenté qui représente l’Administration au sein des écoles. Ce dialogue, pour porter ses fruits, se fait dans la bienveillance, la reconnaissance et dans le respect de l’autonomie des écoles. Le DCO est à l’écoute des difficultés du terrain afin de trouver, avec les équipes éducatives, les solutions à apporter pour répondre aux problèmes qui se posent et atteindre les objectifs. Il est là pour collaborer avec les équipes pédagogiques et les aider à atteindre les objectifs que celles-ci se sont fixés. 

D’autant qu’un des éléments essentiels de ce nouveau système de pilotage des écoles est le travail collaboratif. Travail collaboratif avec le DCO, le pouvoir régulateur, mais surtout le travail collaboratif au sein de chaque école.

Pour assister le DCO et les écoles, les cellules de soutien et d’accompagnement (CSA), organisées par les Fédérations de pouvoirs organisateurs, ont pour mission d’accompagner, de conseiller, de soutenir les équipes éducatives à toutes les étapes du pilotage. 

Équipes éducatives, DCO, CSA ont tous à cœur une même mission : une vie scolaire positive et l’amélioration des apprentissages.

Collaborer, c'est la clé!

Le travail collaboratif dans le cadre du pilotage de l’école est la clé permettant l’organisation des actions à mettre en place au sein des écoles. 
En effet, chaque équipe éducative prend les choses en main pour atteindre les objectifs qu’elle a elle-même définis. Si vous vous posez des questions quant à l’organisation de ce travail collaboratif, voir la circulaire 8894. 

Début juillet, à l’école Notre-Dame d’Anderlecht, se tenait une réunion « arrêt sur image » concernant le travail collaboratif dans le cadre du pilotage de l’école. PROF a assisté à celle-ci.
Comment est organisé le travail collaboratif dans le cadre du pilotage ? Quel est le rôle des directions dans ce cadre ?
Comment les enseignants collaborent-ils et gèrent-ils leurs projets ?
L’évaluation intermédiaire permet-elle d’indiquer si les contrats d’objectifs portent leurs fruits ?

© FWB/PROF

Évaluer puis poursuivre ou adapter ses actions

Le pilotage des écoles étant organisé en cycle, il n’y a donc ni un début ni une fin. À l’élaboration des plans de pilotage, les équipes éducatives ont pris en compte ce qui existait déjà au sein de leur école. Ils ont fixé des objectifs pour les poursuivre et améliorer ce qui devait l’être.  

Tous les trois ans, une évaluation est réalisée par le délégué au contrat d’objectifs  (DCO). C’est l’occasion de faire le point, ensemble, sur l’évolution de la situation de l’école, des élèves et des équipes pédagogiques depuis la mise en œuvre des actions reprises dans le contrat.

Ce moment est l’occasion de redonner du sens aux actions menées, de vérifier leur pertinence, de les ajuster si besoin, voire d’en abandonner certaines et d’en fixer d’autres plus judicieuses. Un webinaire ayant pour objectif d'expliquer les principes de l'évaluation intermédiaire des contrats d'objectifs, son processus et le rôle des différents acteurs est à consulter ici.

Alors que certains établissements viennent de contractualiser avec le pouvoir régulateur leur contrat d’objectifs, d’autres entament la deuxième partie de leur contrat d’objectifs.

Accompagner quand c’est plus compliqué

Mais il ne faut pas se leurrer, il n’est pas toujours facile d’aboutir à un contrat d’objectifs ou de le mettre en œuvre. 
Dans certains cas, un suivi rapproché de l’école est mis en place soit pendant la phase d’élaboration du plan de pilotage, soit après l’évaluation intermédiaire. 

Tout un processus d’accompagnement est alors organisé  tant via le pouvoir organisateur que via la cellule de soutien et d’accompagnement au pilotage de sa Fédération de pouvoirs organisateurs. L’objectif n’est pas de punir, mais de mobiliser les équipes éducatives et de les accompagner en leur proposant des pistes d’amélioration, des outils à utiliser, des projets auxquels participer…

Responsabilisation, autonomie et dialogue sont les mots clés de cette nouvelle gouvernance et de ce nouveau pilotage des écoles. 

Et après ?

Dans 3 ans, les écoles de la première vague devront réaliser l’évaluation finale de ce premier contrat d’objectifs. 

À la suite de celle-ci, l’école élaborera un nouveau plan de pilotage pour poursuivre ce travail collectif sur les améliorations qu’elle souhaitera pour elle-même, pour ses équipes et pour ses élèves.

Hedwige D’HOINE

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