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Mise en ligne le 08 septembre 2023

À quoi ressemble la vie d'enseignant dans une école belge à l'étranger ?

Plusieurs écoles belges sont implantées sur le continent africain. À quoi y ressemble la vie d’enseignant ? Fanny Pawecz, installée au Maroc, livre son expérience.

Fanny Pawecz, institutrice maternelle, enseigne à l’école belge de Casablanca.
Fanny Pawecz, institutrice maternelle, enseigne à l’école belge de Casablanca.
© Fanny Pawecz

L’enseignement belge rayonne au-delà des frontières du plat pays. Six écoles ont traversé la Méditerranée pour s’installer en République démocratique du Congo (Kinshasa et Lubumbashi), au Burundi (Bujumbura), au Rwanda (Kigali) et au Maroc (Rabat et Casablanca).

Presque comme en Belgique

Le Maroc a rapidement été une évidence : le mari de Fanny Pawecz y travaillait déjà. Et c’est lui qui l’a informée de l’existence d’une école belge à Casablanca. « Je suis venue visiter l’école et je suis tombée sous le charme. Elle est située juste en face de la mer. Je me suis dit : pourquoi pas ? J’ai envoyé mon CV, une lettre de motivation et j'ai reçu une réponse positive », se remémore-t-elle.

L’école a des allures de carte postale avec, sur un de ses deux sites, vue sur l’Océan Atlantique. Si l’environnement est paradisiaque, l’organisation de l’établissement se calque le plus possible sur celle de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les programmes suivis sont ceux de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE). Les vacances scolaires sont les mêmes, à l’exception des jours fériés légaux adaptés au calendrier local (marocain en l’occurrence).

Les deux écoles belges situées au Maroc ont tout de même une particularité de taille : de la troisième maternelle à la sixième secondaire, des cours d’arabe obligatoire sont dispensés. L’histoire et la géographie du pays sont également enseignées.

La majorité des élèves sont marocains et les autres sont des expatriés de différentes nationalités. Une école multiculturelle. « On a des enfants qui parlent très bien avec un niveau de langage très élevé. Le niveau est peut-être même plus élevé au Maroc », estime Fanny Pawecz.

Les enseignants sont quant à eux tous belges. Une des conditions pour postuler dans ces écoles est d’être détenteur d’un diplôme de la Fédération Wallonie-Bruxelles sauf dans le cas (plutôt rare) où un poste à pourvoir ne représente pas un temps plein. Par contre, certains collègues à d’autres postes, tels que les éducateurs ou les aides maternelles, sont marocains.

Situation instable

Contrairement aux enseignants en Belgique, les années prestées à l'étranger ne sont ni comptabilisées en vue d’une nomination, ni valorisée pour la pension. De plus, un contrat a une durée de maximum deux ans. C’est le cas de Fanny Pawecz. À la différence qu’elle est nommée en Belgique et renouvelle annuellement son congé de mise en disponibilité pour mission spéciale lui permettant de préserver sa nomination dans le temps. Dans ces épais nuages, une éclaircie : l’opportunité de décrocher un contrat à durée indéterminée dans son école. Le graal pour l’institutrice.

À noter que les écoles belges à l’étranger prennent financièrement en charge le logement de leurs enseignants et leur « offrent », ainsi qu’au reste de son foyer familial, un billet d’avion aller-retour par an.

La durée des contrats et la relative instabilité induisent des départs et de nouvelles arrivées fréquents au sein de l’équipe pédagogique. Un va-et-vient dont l’impact semble limité. « Je pense que les enfants ne sont pas trop perturbés à ce niveau-là parce qu’ils sont habitués. Nous aussi nous avons l'habitude de voir des nouvelles têtes. Et ça peut être bénéfique. Ce sont des personnes qui apportent des nouvelles pédagogies et des nouveaux apprentissages. »

Au Maroc, Fanny Pawecz a trouvé son coin de paradis. « Je ne compte pas revenir, quoi qu'il arrive, confie-t-elle. Lorsque je quitte le travail, je passe par la mer et je décompresse. Et on reste proche de la Belgique. »

Aux curieux qui seraient tentés par une aventure similaire, elle conseille de « foncer » avant d’ajouter : « Si ça ne va pas, il y a toujours un moyen de revenir en arrière. Si la personne est nommée, qu’elle a sa place, pourquoi ne pas essayer ? »

 

Loïs DENIS

 

Comment postuler ?

L’Afrique vous fait de l’œil ? La procédure pour rejoindre une des six écoles belges à l’étranger est simple. Vous transmettez votre candidature à l’Association des Écoles à programme Belge à l'Etranger (AEBE) ou directement aux établissements. L’AEBE demande un CV complet (incluant vos éventuelles formations supplémentaires) et une lettre de motivation. Si votre profil est retenu, vos premiers entretiens peuvent se dérouler en Belgique avec l’administrateur de l’AEBE en charge du recrutement.

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