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Mise en ligne le 11 août 2023

Coup d’œil vers la rentrée du Pacte pour un Enseignement d'excellence


Comme chaque année, depuis bientôt 5 ans, le Pacte prépare une rentrée riche en nouveautés.

Les années passent et le Pacte pour un Enseignement d’excellence continue sur sa lancée. Petit coup d’œil dans le rétro pour rappeler les objectifs poursuivis par cette réforme systémique et résumer une série de mesures déjà mises en place pour les atteindre.


Les grands objectifs du Pacte concernent de manière systémique la qualité de l’enseignement : un enseignement tendant vers une plus grande égalité entre les élèves, la création d’un bagage commun fondé sur des apprentissages renouvelés, l’autonomisation et la responsabilisation des équipes pédagogiques dans le cadre d’un nouveau pilotage des écoles, une école plus inclusive ou encore l’amélioration du climat scolaire et du bien-être des élèves.

Les élèves de P3-P4 poursuivent dans le tronc commun et découvrent de grandes nouveautés
Les élèves de P3-P4 poursuivent dans le tronc commun et découvrent de grandes nouveautés
© FWB

Quelques réalisations du Pacte

Depuis cinq années, bien des choses ont été mises en place au sein des écoles, que ce soit en termes de gouvernance, d’amélioration des apprentissages, de climat scolaire et d’égalité entre élèves.

Des ressources humaines

Depuis 2017, plus de 3100 équivalents temps plein ont été engagés pour encadrer, améliorer les apprentissages, renforcer l’accompagnement personnalisé et le suivi des élèves. Ainsi, en maternelle, le nombre moyen d’élèves par classe a diminué. Avant le Pacte, la moyenne était de 15,3 élèves alors qu’aujourd’hui elle est de 12,8.

Pour mener à bien ces différentes mesures, le Pacte pour un enseignement d’excellence a permis une augmentation de plus de 300 000 000 € du budget annuel consacré à l’enseignement.

Ce budget permet de financer l’augmentation des ressources humaines afin de mettre en place les diverses mesures de soutien et d’accompagnement des élèves, d’augmenter les moyens alloués à la formation continuée des membres des personnels (qui a été repensée), d’accompagner la nouvelle gouvernance des écoles, etc. Le renforcement des moyens vise à améliorer la qualité de l’enseignement et à tendre ainsi vers plus d’égalité entre les élèves.

Des mesures pour plus d'égalité

Parlons de ces mesures visant l’égalité entre élèves : la gratuité est déjà appliquée dans l’enseignement maternel et en P1-P2.

C’est aussi dans un souci d’égalité que d’importantes mesures mises en œuvre concernent l’accompagnement personnalisé, les aménagements raisonnables permettant une plus grande inclusion des élèves à besoins spécifiques, la création des Pôles territoriaux qui accompagnent les enseignants afin que cette inclusion soit la plus positive possible.

Améliorer l'accompagnement et les apprentissages

C’est pour améliorer le bien-être et donc la qualité des apprentissages que le Pacte a mis en place une réforme attendue depuis plus de 20 ans : les nouveaux rythmes scolaires en répartissant mieux les périodes d’apprentissage et de repos.

C’est aussi dans un souci d’amélioration des apprentissages et d'égalité des élèves que le nouveau tronc commun se met en place. Cette année, il sera mis en place en P3-P4 et son implémentation sera poursuivie jusqu’à la rentrée 2028-2029, année qui verra sortir les premiers élèves ayant effectué tout leur parcours scolaire au sein du tronc commun de la maternelle à la troisième secondaire.

Les référentiels des nouveaux domaines d’apprentissage accompagnent le déploiement de celui-ci. Ceux-ci visent une amélioration des savoirs, des savoir-faire et compétences, la création d’un bagage commun en collant aux challenges d’aujourd’hui et de demain.

Ces nouveaux référentiels nécessitent des outils pour enseigner. Le Pacte a donc développé différentes plateformes numériques :

  • e-classe : des ressources pédagogiques de qualité et validées répondant aux besoins des enseignant
  • Happi : la plateforme gratuite d’enseignement à distance pour les établissements de l’enseignement obligatoire

Depuis 2020, toujours dans ce souci d’égalité, d’amélioration des apprentissages et de création d’un bagage commun, le Pacte a mis en place le PECA – le Parcours d’Éducation Culturelle et Artistique -  dès la maternelle et jusqu’au terme du tronc commun, chaque enfant sera confronté à l’Art. Le PECA est un vecteur d’éducation «à» et «par» la Culture et les Arts.

Une rentrée 2023 riche en nouveautés...  

Le tronc commun arrive en P3-P4

Fin aout 2022, les petits élèves de P1-P2 poursuivaient leur scolarité dans le tronc commun. Ils découvraient de nouveaux domaines d’apprentissage et les enseignants les référentiels en lien avec ceux-ci. Ils continueront donc sur cette lancée à la rentrée 2023. En effet, ces élèves sont également ceux qui vont ouvrir le bal de grandes nouveautés aménées par les nouveaux référentiels.

Les langues modernes

Alors que précédemment, ils ont été confrontés aux langues du monde grâce aux activités en éveil aux langues, ils vont également être les premiers à bénéficier d’un cours de seconde langue obligatoire dès la P3 en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Si les petits élèves bruxellois et des communes à régime linguistique spécial, dans les établissements francophones, bénéficiaient déjà de 3 périodes d’apprentissage du néerlandais dans leur grille de cours, cela n’était pas une obligation pour les petits élèves wallons.

Désormais, deux périodes d’une première langue moderne seront obligatoires en P3-P4 en Wallonie. Cette première langue moderne peut être le néerlandais, l’anglais ou l’allemand selon le choix du pouvoir organisateur.

À Bruxelles et dans les communes à régime linguistique spécial, le choix n’est pas possible. Trois périodes de néerlandais ou d’allemand sont imposées dans la grille horaire des élèves dès la P3.

Cette obligation d’apprentissage d’une seconde langue moderne étendue à tous les élèves en Fédération Wallonie-Bruxelles est essentielle pour atteindre les objectifs du Pacte.

Tous les aspects liés aux cours de langues modernes seront approfondis dans un dossier que PROF prépare pour la rentrée scolaire.

Le numérique

Encore une nouveauté pour ces élèves de P3-P4 et leurs enseignants : les compétences numériques.

En effet, le référentiel du nouveau domaine d’apprentissage Formation manuelle, technique, technologique et numérique (FMTTN) fait entrer le numérique dans les classes.

Le numérique comme outil pour apprendre y a déjà très souvent sa place. Mais apprendre les compétences numériques  telles que définies dans les compétences européennes Digcomp 2.2 est une nouveauté indispensable pour armer les élèves aux challenges du monde d’aujourd’hui et de demain.

Une approche évolutive des difficultés d'apprentissage

Une des spécificités du Pacte pour un Enseignement d’excellence est l’attention particulière portée aux difficultés des élèves : améliorer notre système éducatif va de pair avec la lutte contre l’échec scolaire et le redoublement.

Ainsi, les moyens dédiés à l’accompagnement personnalisé seront étendus également aux élèves de P3-P4. Ces moyens permettent l’octroi aux écoles de périodes supplémentaires afin de leur permettre d’organiser des moments de différenciation et d’accompagnement personnalisé. Ce soutien pourra se concrétiser, par exemple, par l’organisation de périodes de co-enseignement, de remédiations spécifiques, etc.

S’il s’agit de mettre en place la différenciation et l’accompagnement personnalisé pour tous les élèves, ceux qui présentent des difficultés plus importantes doivent désormais pouvoir bénéficier d’un soutien renforcé et personnalisé grâce aux périodes d’accompagnement personnalisé : c’est l’approche évolutive des difficultés d’apprentissage, à travers la mise en place de dispositifs individualisés adaptés aux difficultés observées.

À trois moments de l’année, sur la base de ses observations, l’équipe fait le point sur le soutien apporté, sur ses effets et l’évolution du besoin de l’élève, et sur les ajustements à apporter. Le regard posé sur l’élève est plus collectif et peut aussi intégrer l’avis du CPMS.

Afin d’assurer la continuité des apprentissages, d’indiquer les actions de différenciation et d’accompagnement mises en place lorsque l’élève éprouve des difficultés persistantes, les équipes réalisent des « bilans de synthèse » (voir ci-dessous) qui sont numérisés dans le nouvel outil DAccE (Dossier d’accompagnement de l’élève).

Le DAccE est un outil numérique permettant de suivre le parcours des élèves tout au long de leur scolarité, même en cas de changement d’école. C’est un outil de dialogue entre professionnels de l’enseignement - il permet la communication directe entre les enseignants et l’équipe pluridisciplinaire du CPMS - et d’information aux parents. Les parents sont informés des actions mises en place pour leur enfant tout au long de l’année. Il s’agit donc d’un outil de communication utile pour suivre au mieux les besoins d’un élèves, les mesures d’accompagnement et de différenciation mises en place si ce dernier éprouve des difficultés, et les ajustements qui y sont apportés, pour lutter contre l’échec scolaire et donc limiter le redoublement.

Pour en savoir plus, relire l’article qui se penchait sur le Dossier d’Accompagnement de l’Élève (DAccE).

Approche évolutive et dispositifs d'accompagnent vont de pair pour lutter contre l'échec scolaire.
Approche évolutive et dispositifs d'accompagnent vont de pair pour lutter contre l'échec scolaire.
© PROF/FWB

Approche évolutive et procédure de maintien

L’objectif principal de cette approche évolutive est de porter une attention particulière aux difficultés des élèves et de mettre en œuvre tout ce qui est possible pour palier, au plus vite, celles-ci.

En effet, dès la rentrée 2023, les nouvelles procédures pour le maintien d’un élève sont mises en place. Si dans le cadre du tronc commun, le redoublement n’est plus interdit, il est rendu exceptionnel et conditionné à la mise en place préalable de dispositifs spécifiques et complémentaires de différenciation et d’accompagnement personnalisé.

Le maintien dans une année deviendra donc exceptionnel et conditionné par le fait que tout ce qui était possible de faire pour aider l’élève a été fait et n’a pas porté ses fruits.

Cela devra être consigné dans les bilans de synthèse. Les écoles pourront choisir de compléter les deux premiers bilans soit par l’intermédiaire de l’application informatique « DAccE », soit (de manière transitoire, jusqu’en 2025-2026 au plus tard) par l’intermédiaire de tout autre canal, numérique ou non, dénommé « DAccE format école ».

Toutefois le bilan de synthèse final sera obligatoirement encodé dans le volet « suivi de l’élève »  de l’application numérique DAccE, dans l’optique d’assurer la fluidité de la gestion des procédures de recours en cas de décision de maintien et afin de faciliter la transmission des informations aux équipes enseignantes de l’année suivante.

Si un maintien exceptionnel est envisagé, l’école devra télécharger les documents officiels et bilans dans le DAccE afin de garantir les mêmes droits à chaque enfant quelle que soit son école.  Plus de détails dans la circulaire 8986.

Pilotage et évaluation intermédiaire

En 2017, la Fédération Wallonie-Bruxelles mettait en place les premiers jalons de cette toute nouvelle gouvernance des écoles alliant autonomie et contractualisation avec le pouvoir régulateur dans le but d’améliorer notre système éducatif.

Aujourd’hui, tous les établissements en FW-B sont dans la mise en place d’actions pour atteindre les objectifs définis dans leur contrat d’objectifs.

Le travail collaboratif dans le cadre du pilotage

Le travail collaboratif dans le cadre du pilotage de l’école est la clé permettant l’organisation des actions à mettre en place au sein des écoles. Responsabilisation, autonomie et dialogue sont les mots clés de cette nouvelle gouvernance.

Ainsi, chaque équipe pédagogique prend les choses en main pour atteindre les objectifs qu’elle a elle-même définis. Si vous vous posez des questions quant à l’organisation de ce travail collaboratif voir la circulaire 8894 et le dossier que PROF lui consacrera à la rentrée.

Pourquoi une évaluation intermédiaire?

Si certains établissements viennent de contractualiser avec le pouvoir régulateur leur contrat d’objectifs, d’autres sont déjà dans la deuxième partie de leur contrat d’objectifs.

Après trois ans de mise en œuvre, le délégué au contrat d’objectifs  (DCO) vérifie la progression vers l’atteinte des objectifs spécifiques fixés par l’école au moment de la signature du contrat, à la lumière des indicateurs disponibles.

Ces établissements ont donc déjà pu évaluer la portée des actions mises en place par les équipes éducatives pendant ces trois premières années.

Cette évaluation intermédiaire est l’occasion d’ajuster les mesures prises pour atteindre les objectifs, de dresser le bilan de ce qui a été accompli, de ce qui est en cours et de ce qui reste à mettre en place.

Pour rappel, les rôles et missions des différents intervenants externes dans ce nouveau mode de gouvernance des écoles sont à relire dans cet article

Le qualifiant, vers un choix positif et axé sur la réussite de l'élève

Le nouveau parcours d’enseignement qualifiant (PEQ) organise la formation et la qualification de l’élève sur trois années, de la 4e à la 6e année secondaire.

L’une des ambitions du PEQ est d’harmoniser et de valoriser l’organisation de l’enseignement qualifiant dans les écoles en Fédération Wallonie-Bruxelles. Sa mise en œuvre sera progressive et commencera en 4TQ dès cette rentrée 2023-2024.

Cette réforme a pour ambition de redessiner le parcours des élèves, pour qu’il soit le résultat d’un choix positif posé par l’élève et sa famille.

Dorénavant, la formation qualifiante sera un enseignement modulaire découpé en unités d’apprentissages à valider progressivement et donc évaluée selon  le principe de la Certification par Unités d’Acquis d’Apprentissage (CPU).

Les élèves devront valider différents modules d’apprentissage sur 3 ans. Cela concerne tant les cours pratiques que les cours généraux.

Afin de soutenir au mieux les élèves dans leurs apprentissages, le PEQ se fonde sur la différenciation des apprentissages, qui se traduit en pratique par le recours à l’évaluation formative et à la remédiation immédiate et différée : il s’agit donc d’un suivi personnalisé visant à amener chaque élève à atteindre les compétences à acquérir aux termes de son parcours.

Afin de favoriser une meilleure orientation et faire du qualifiant un choix positif, en toute connaissance de cause pour l’élève, les établissements scolaires, qui en ont la possibilité, sont invités à développer une 3e polyvalente. Ainsi dans cet article, nous vous présentions les grandes lignes du PEQ ainsi qu’un reportage dans des écoles organisant une troisième polyvalente.

Comme chaque année, PROF consacrera ses dossiers spéciaux de rentrée aux réformes du Pacte. Celles-ci seront traitées au fur et à mesure de la mise en place de celles-ci au sein des établissements scolaires.

L'équipe PROF

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