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Magazine PROF n°13

 

Focus 

Une 7e qualification prépare aux métiers de la sécurité

Article publié le 01 / 03 / 2012.

Depuis trois ans, un projet expérimental permet à douze écoles de trois réseaux différents de préparer des élèves aux métiers de la sécurité.

L'Athénée Riva-Bella est une des 12 écoles qui ont ouvert en 2009 une 7e TQ Assistant(e) aux métiers de la prévention et de la sécurité
L'Athénée Riva-Bella est une des 12 écoles qui ont ouvert en 2009 une 7e TQ Assistant(e) aux métiers de la prévention et de la sécurité
© PROF/FWB/Olivier Papegnies

Douze écoles ont ouvert en 2009 une 7e technique de qualification Assistant(e) aux métiers de la prévention et de la sécurité (1). Au travers des cours de psychologie, de législation, de langues, mais aussi de techniques physiques d’esquive ou d’éducation physique, cette formation ouvre une panoplie de portes, vers la fonction de steward football, les professions de gardien de la paix et d’agent de gardiennage privé, et la formation de policier. Des métiers en pénurie pour la plupart.

Cette formation permet de développer une bonne condition physique et morale ; d’avoir une connaissance de l’organisation et des missions de la police, de la sécurité civile et privée ; et de maitriser des éléments de législation (institutions, légitime défense,…). Elle vise aussi à acquérir le sens de la sécurité, la notion d’éthique professionnelle, le respect des droits individuels, le sens de l’analyse et de la synthèse.

Elle nécessite des compétences de départ : bonne condition physique, dynamisme, capacité à communiquer, sens des responsabilités et de l’initiative, résistance au stress. Pour y entrer, il faut avoir réussi une 6e technique, une 6e générale ou une 7e professionnelle ; fournir un certificat de bonne vie et mœurs ; et avoir réussi un test psychotechnique organisé par l’organisme de sélection et d’orientation de l’administration (SELOR), en début d’année scolaire.

Des débouchés

Des épreuves confèrent aux élèves des attestations spécifiques, indépendantes les unes des autres, pour devenir steward football, gardien de la paix ou agent de gardiennage privé. La réussite de la 7e débouche sur une dispense au test cognitif des épreuves de sélection à la Police fédérale, pour les formations d’inspecteur et d’agent de police. Elle octroie aussi un Brevet de secouriste. « Cela reste expérimental tant que le projet sera pilote, tant que son profil de formation n’aura pas été avalisé par le Service francophone des Métiers et des Qualifications, puis approuvé par le Gouvernement et confirmé par le Parlement », ajoute Joëlle Hougardy, chargée de mission à la cellule Enseignement qualifiant pour le réseau de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Selon Robert Grosch, du cabinet de la ministre de l’Enseignement obligatoire, « Ce profil devrait être approuvé par le Gouvernement avant la fin de l’année scolaire ».

Un bilan a été réalisé après la première année de fonctionnement. Il indique que les élèves inscrits n’ont pas un profil particulier. Par rapport aux écolages privés, cette formation a l’avantage d’offrir une panoplie de débouchés et d’être gratuite. De plus, selon la chargée de mission, « le filtre de l’école donne une formation générale en plus, très prisée à l’embauche ». Les douze classes programmées connaissent un succès de fréquentation : 224 inscrits la première année (environ 300 la seconde et 270 cette année), dont 159 ont réussi leur année et obtenu les attestations. Bruxelles connait moins ce succès. Selon Mme Hougardy, « On n’a pas de vraie explication. Est-ce dû au paysage culturel ? Et cela, malgré une forte demande du terrain ? »

En 2008, le Ministère de l’Intérieur était – il l’est toujours – demandeur d’une formation intégrée aux métiers de la sécurité et de la prévention. À la suite de ses demandes répétées, un groupe de travail inter-réseaux se créa pour déterminer un cadre, expérimenté en septembre 2009, en collaboration avec le ministre de l’Enseignement obligatoire et le ministre de l’Intérieur. Il a élaboré des grilles ainsi que des partenariats avec divers organismes extérieurs : police, pompiers, Croix-Rouge, Union royale belge de football et divers de ses clubs.

Des obstacles surmontés 

« Pour réaliser une convention entre le SPF Intérieur et le Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, relative à l’agrément de cette formation, ce ne fut pas une mince affaire, explique Mme Hougardy. Chacun a ses règles, ses lois, sa chronologie spécifiques ». Nombre d’obstacles règlementaires et organisationnels ont dû être surmontés. « Les législations sont très fermées. Le gardiennage privé, par exemple, impose que l’école soit reconnue comme centre de formation, pour cinq ans ».

Cela crée des obligations : la présence d’un coordinateur formé et ayant réussi un examen, l’agrément des chargés de cours et la reconnaissance des programmes, l’organisation d’un test psychotechnique. Dans les programmes, 132 heures de cours correspondent à des intitulés spécifiques. Certains concordent avec les attributions dans l’enseignement. Mais d’autres doivent être données par des vacataires extérieurs (qui n’ont pas nécessairement besoin d’un diplôme pédagogique). Toutefois, les sections tournent. Pour y arriver, certaines écoles collaborent pour se refiler les bons tuyaux et les adresses des personnes ressources. Cela pourrait même déboucher sur une participation à l’écriture d’un programme commun.

Quel est l’avenir de ce projet ? Des équipes enthousiastes le continuent malgré les difficultés organisationnelles et des législations qui évoluent. Le nœud final à dénouer sera sans doute le financement structurel de cette formation, au-delà de la phase expérimentale. M. Grosch : « Pour créer la section et faire face aux frais, les écoles ont reçu une subvention extraordinaire de 10 000 € et une aide de 32 heures NTPP. Dans sa phase organique, envisagée pour la prochaine rentrée, compte-tenu du contexte de crise et du principe d’équité, les deux ministères auront des difficultés à continuer cette discrimination positive par rapport à d’autres sections ou aux opérateurs privés ».

Patrick DELMÉE

(1) Académie des métiers (Mons), École polytechnique de Seraing, Athénées royaux de Ganshoren et de Jupille, l’ITCF Renée Joffroy (Irchonwelz), les Instituts Émile Gryzon (Anderlecht), Enfant Jésus (Etterbeek), Notre-Dame (Fleurus) et de la Providence (Ciney), les Collèges Sainte-Véronique (Liège), Saint-Servais, technique des Aumôniers du travail (Charleroi).

À l’Athénée Riva Bella, « vingt-deux, les v’la »

En 2011, l’Athénée Riva-Bella, à Braine-l’Alleud, a repris l’agrément de celui de Ganshoren, qui avait participé en 2008 à l’élaboration du projet expérimental de formation aux métiers de la sécurité (lire ci-dessus). Celui-ci avait dû fermer sa section, faute de candidats. « Nous nous sommes décidés en avril, explique le préfet, René Dodeur. Rapidement, nous avons eu des demandes. Elles se sont réduites en raison d’échecs au CESS. Nous avons débuté avec sept élèves. Ils sont cinq aujourd’hui ».

Vinciane Puffet, chef d’atelier coordinatrice du projet, en explique le parcours d’obstacles : « Il faut trouver des chargés de cours répondant à la fois aux critères de la Fédération Wallonie-Bruxelles et du Service public fédéral Intérieur. Nous avons eu de la chance de trouver une licenciée en psychologie et en criminologie qui a accepté de passer du privé vers l’enseignement. L’attente des agréments peut durer. Nous venons juste d’obtenir tous les nôtres en décembre. Et l’organisation des modules de formation à l’extérieur doit se faire en perdant le moins d’heures de cours possible ».

L’organisation des stages n’est pas simple non plus : « Il est impossible d’obtenir des stages dans une zone de police ou un organisme de gardiennage. Nos élèves participeront à cinq matches de football : en échange de leur prestation, ils suivront un module de formation payé par un club. Et ils intègreront pendant quinze jours une équipe de gardiens de la paix ».

Il y a évidemment aussi du positif : « La formation débouche sur de l’emploi. À l’inverse du privé, elle ne coute rien aux élèves. De plus, elle se passe dans un climat propice à l’estime de soi et de son corps, chose importante pour ceux qui ont déjà connu des échecs. Et pour nos élèves, qui désirent tous devenir policiers, la réussite les dispensera du test cognitif d’entrée ».

Comment le préfet envisage-t-il l’avenir de cette section ? « Nous avons déjà des demandes pour l’an prochain. L’équipe est enthousiaste. Les moyens reçus compensent en partie les difficultés organisationnelles et financières. Si celles-ci deviennent trop importantes, nous devrons sans doute renégocier avec notre pouvoir organisateur ».

Pa. D.

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