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Magazine PROF n°57

 

Focus 

Et pourquoi pas une 3e polyvalente ?

Article publié le 06 / 03 / 2023.

Dans la Cité Ardente, ce projet est mis en place dans les écoles secondaires communales. Rencontre avec les inspecteurs Claudia Lancia, Frédéric Ruth et Florie Burnay coordinatrice de la poly.

Les élèves peuvent choisir trois OBG différentes et ainsi tester différentes formations possibles.
Les élèves peuvent choisir trois OBG différentes et ainsi tester différentes formations possibles.
© Florie Burnay

Depuis la rentrée 2022, les écoles secondaires dépendant du pouvoir organisateur de la ville de Liège ont mis sur pied un projet innovant : une 3e polyvalente (poly) est offerte aux élèves de 3e professionnelle et 3e technique.

Polyvalente ?

Les élèves ont la possibilité de s’essayer à deux autres options bases groupées (OBG) en plus de la principale choisie. Ainsi, l’année est divisée en 3 modules de 5 à 6 semaines.

Lors de son inscription en poly, l’élève choisit 3 options qui l’intéressent. Pour chaque module, il est sorti de son école du choix principal et suit, avec les autres élèves de la classe qui l’accueille les cours, en totale immersion. Il suit non seulement les cours pratiques, mais aussi les cours généraux. Chaque module peut se trouver dans des écoles différentes. Dans ce cas-ci, 5 écoles sur 14 implantations sont concernées.

Par exemple, l’élève peut suivre en module 1 « Coiffure », au module 2 « Peinture-chauffage » et en module 3 « Boucherie-charcuterie ».

Pourquoi une poly ?

Les raisons sont multiples : la perspective de l’arrivée du tronc commun, la mise en place du parcours de l’enseignement qualifiant et le besoin d’apporter un soutien à des élèves arrivant en 3e TQ ou professionnelle après un parcours scolaire parfois cabossé. Il fallait trouver un moyen d’aider ces jeunes à poser des choix positifs, réfléchis.

En organisant une poly, les jeunes s’essayent de manière concrète à des métiers qu’ils ignoraient, idéalisés ou au contraire dévalorisés, souvent d’ailleurs porteurs d’emploi.

Ce projet permet d’aider les élèves à s’orienter en toute connaissance de cause et de manière positive.

Module d’orientation

Il est évident qu’un tel projet nécessite réflexion et coordination. Toutes les forces vives ont été rassemblées en amont du projet afin de répondre à la question : « Comment joindre nos forces, les mettre ensemble afin d’aider les élèves à s’orienter ? »

Le projet est possible car les écoles dépendent du même PO, sont proches géographiquement les unes des autres. Cette mise en commun a permis de libérer des heures permettant l’organisation du module d’orientation indispensable pour le bon fonctionnement de la poly.

Florie Burnay est en charge de ce module. Dans celui-ci, un mercredi sur deux, les élèves inscrits en poly viennent pour échanger, mais aussi participer à des visites d’école ou partager avec des professionnels qui témoignent de leur métier.

Ce module est l’occasion pour chacun de réfléchir à ses talents, ses qualités, ses envies ou ses désillusions. C’est le moment où l’élève est amené, seul, avec les autres, avec la responsable, à réfléchir sur son projet de vie. Florie Burnay fait avec chaque élève un travail personnalisé. Le CPMS est bien entendu complètement partenaire de ce projet.

C’est aussi l’occasion d’informer les élèves sur les métiers existants, les démarches à suivre, à apprendre à se connaitre comme personne mais aussi comme citoyen en devenir. Comme l’exprime ce témoignage d’élève : « Je conseille la Poly aux personnes qui hésitent. C’est une année très chouette à vivre. On découvre des métiers. On fait de chouettes activités. Le mercredi, c’est un jour de rassemblement de tous les élèves de Poly. On est à EC2. Là-bas, on discute de notre semaine, nos écoles, nos ressentis. On a droit à 3 choix. On teste nos choix pendant 4 semaines. Si on est satisfaits, on arrête la Poly. Sinon, on continue notre chemin et on teste autre chose. »

Premiers résultats

Bien que proposée depuis la rentrée, elle connait un certain succès. Les retours des parents et des élèves sont positifs. À ce stade, sur les 40 élèves inscrits au début du projet, 26 ont posé un choix fixe d’option. Ils ne sont donc plus en poly puisqu’ils ont trouvé la formation qui leur correspond.

Cette poly attire de nombreux parents inquiets par le décrochage de leur enfant. Beaucoup de jeunes sont perdus et ne savent pas vers quoi se diriger. Cette opportunité permet à chacun de découvrir des métiers inconnus comme armurier, graveur. Mais aussi à ne pas choisir par défaut, par crainte de changer, par ignorance. « Avoir pu essayer différentes options a vraiment permis à mon fils de se rendre compte de tout ce qu’il n’aimait pas faire. S’il avait été contraint de faire telle ou telle option, cela n’aurait jamais fonctionné. Avoir pu se rendre compte de ce qu’il n’aimait pas, lui a permis de trouver ce qu’il aimait. Nous avons été très contents du suivi personnalisé et des efforts de tous. » Parents d’Adam, 3P arts appliqués.

La poly est également une possibilité qui peut être proposée par le conseil de classe lorsque celui-ci constate qu’un jeune n’est, peut-être pas, dans l’option qui lui convient. Pouvoir s’essayer à autre chose est une véritable aubaine.

Il ne faut pas perdre de vue que les élèves ne sont jamais obligés ni à choisir la poly ni à y rester.

Florie Burnay constate également que ces élèves acquièrent une plus grande maturité. Devoir s’intégrer à un nouveau groupe-classe, dans un autre lieu, réfléchir sur soi, cela fait grandir.

Mais comme tout projet, des ajustements ont été ou seront faits comme une révision du calendrier des modules, le passage à une semaine sur deux du module d’orientation. Un groupe de travail suit le projet de près afin d’y apporter les adaptations nécessaires.

Mettre en place une poly

Il est évident qu’un tel projet nécessite certains éléments incontournables comme la proximité géographique des différentes écoles, que toutes les parties impliquées adhèrent au projet en oubliant l’aspect « Mon école », mais oeuvrent en commun pour le bien de l’élève. Cela nécessite un certain nombre de partenariats et donc de réunions.

Par exemple, les enseignants des cours généraux des différentes écoles doivent collaborer et planifier ensemble le contenu de leurs cours. Il faut donc bien expliquer le projet en amont afin d’y faire adhérer le plus grand nombre.

Il est aussi essentiel de choisir la bonne personne pour la gestion de ce projet et organiser le module d’orientation. En effet, il faut une personne dynamique, motivée et convaincue par le projet, à l’écoute tant des élèves, des parents, des directions et des enseignants car elle est le lien entre tous.

Laissons le mot de la fin à une élève : « J’aime bien la Polyvalente parce que cela m’a permis de trouver ce que je voulais faire dans le futur. Cela m’a permis de beaucoup réfléchir sur mon année et à plus me concentrer sur mes études. »

Hedwige D'HOINE

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