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Magazine PROF n°51

 

L'acteur 

Un centre de documentation et d’information pour quoi faire ?

Article publié le 13 / 09 / 2021.

Bibliothécaire-documentaliste, Stéphanie Fort organise et gère le centre de documentation et d’information de la section secondaire ordinaire du Collège Saint-Pierre, à Jette, qui compte plus de 1 400 élèves.

Le soleil est radieux en cette fin juin lorsque je pousse la porte du local où se terre le « dragon ». D’ailleurs, il est là un peu partout, en petites touches : en poster sur la porte, une statuette sur le comptoir et sur la page dédiée au centre de documentation et d’information (CDI) du site internet de l’école.

Le CDI est un lieu de  découvertes et de recherche.
Le CDI est un lieu de découvertes et de recherche.
© PROF/FWB

PROF : Qui est ce dragon ?

Stéphanie Fort : Le dragon, c’est moi (sourire). Il y a 20 ans, quand je suis arrivée dans l’école, j’étais le stéréotype même de la bibliothécaire : sévère et réclamant le silence avec de nombreux « chuuuuut ». C’est ainsi que les élèves m’ont surnommée le « dragon ». J’en ai fait un atout.

Quelle est la différence entre un CDI et une bibliothèque ?

La différence tient dans les objectifs de l’un et de l’autre. La bibliothèque a pour vocation principale de mettre à la disposition de son public des livres variés. Essentiellement dans un but de « lecture plaisir ».

Le CDI, lui, est un lieu où l’on apprend à effectuer des recherches. Ici, nous apprenons aux élèves à faire de la recherche documentaire dans différents supports. Ils apprennent à utiliser un catalogue numérique de recherche, à comprendre et utiliser les nomenclatures qu’ils rencontreront lors de leurs études supérieures. Je fais aussi de l’éducation aux médias et je tente de leur faire acquérir des compétences numériques. Je manque de temps hélas pour pouvoir en faire plus. Il est pourtant essentiel de leur apprendre à faire preuve d’esprit critique, à détricoter les fake news…

Pour acquérir le plaisir de lire, nous comptons sur d’autres moyens (à la maison, dans les bibliothèques publiques, aux cours…). Par contre, apprendre à chercher de l’information est beaucoup plus difficile. Notre CDI n’est pas en concurrence avec les bibliothèques publiques. Nous sommes complémentaires et nous menons des projets communs avec la bibliothèque publique voisine.

Quelle est votre formation et sous quel statut êtes-vous employée ?

J’ai un graduat de bibliothécaire-documentaliste, mais je suis reprise dans les statuts de la Fédération Wallonie-Bruxelles comme secrétaire-bibliothécaire. Selon le décret de 2009, les écoles ayant plus de 800 élèves peuvent engager soit un-e secrétaire-bibliothécaire, soit un-e éducateur-trice supplémentaire. La plupart des écoles choisissent d’engager un-e éducateur-trice.

Quels arguments pouvez-vous avancer pour convaincre les chefs d’établissement de préférer un-e secrétaire-bibliothécaire ?

Je comprends très bien qu’ils fassent le choix d’un-e éducateur-trice. Il est dommage d’ailleurs qu’ils doivent choisir. Cela devrait être une généralité. À partir de X élèves, l’école devrait bénéficier d’un CDI encadré par un professionnel. De nombreux établissements scolaires ont pris conscience que la présence d’un CDI est un facteur d’égalité, et l’ont intégré dans leurs plans de pilotage et contrats d’objectifs. Plus tôt les enfants sont au contact des livres, apprennent à effectuer des recherches, moins ils sont perdus lorsqu’ils seront dans les études supérieures. Ils augmentent donc leur chance de réussite.

Il est important également que la personne gérant le CDI soit un professionnel. En effet, très souvent les écoles emploient un-e enseignant-e pour organiser et gérer le CDI ou la bibliothèque. Sans oublier tous ceux qui font cela en plus de leurs cours, de manière bénévole. Heureusement qu’ils sont là d’ailleurs, mais un professionnel amène son expertise. Ainsi, j’utilise les normes standards de classification, d’indexation et mon expertise fait la différence.

Comment s’organise votre journée ?

Le CDI est ouvert tous les jours de 8 à 16h30, sauf le mercredi après-midi. Il est accessible à tous les élèves et à tous les professeurs. C’est d’ailleurs le seul lieu où élèves et profs « se mélangent ». Ainsi, aux récréations et le temps de midi, on peut voir des élèves dévorer des livres d’un côté et des profs prendre un petit café de l’autre.

Il arrive qu’un-e enseignant-e vienne donner son cours dans le CDI et que j’intervienne dans l’aspect « Comment effectuer une recherche, utiliser des outils, rédiger des références… » Il est arrivé également que nous participions au projet Un auteur dans ma classe http://objectifplumes.be/complex/inviter-un-auteur-en-classe/#YMxyvp0zY2w.

Je gère bien évidemment la partie « prêt », mais il y a aussi l’aspect indexation. Sans oublier la recherche d’ouvrages de références, d’achats de livres, revues.

Quels sont les indispensables à avoir dans un CDI ?

Les incontournables sont les dictionnaires, les encyclopédies. Il y a également la partie lecture-plaisir « marketing » avec son lot de romans, (des classiques, des nouveautés), de littérature jeunesse, de bandes dessinées (qui ne sont pas prêtées, mais lues in situ). Et bien sûr, les revues d’information jeunesse auxquelles l’école est abonnée. L’avantage des revues c’est que les dossiers sont attractifs, adaptés et mis à jour régulièrement en termes de tons et de connaissance. Évidemment tout cela a un cout. J’ai la chance de travailler dans une école qui investit pour ce CDI.

Des trucs et astuces pour celles et ceux qui voudraient monter un CDI dans leur école avec peu de moyens ?

Il faut éviter les dons sauvages, car on risque vite d’être débordé par des livres dépassés, peu adaptés. Si vous souhaitez accepter les dons, il faut structurer ces dons en demandant une liste des livres proposés.

Ensuite, les boutiques de seconde main sont un bon filon. S’abonner à quelques revues est aussi une excellente chose. Participer à des projets permet également d’obtenir des livres. Collaborer avec les bibliothèques publiques est aussi à privilégier. De plus, il y a des possibilités d’acquérir des livres, des logiciels via l’application Manolo http://enseignement.be/index.php?page=25137.

Débarrassez-vous des livres vieillots qui ne donnent pas envie. Proposez des livres accrocheurs (comme les BD, mais ici on évite les mangas faute de place). J’aimerais également, dans le futur, proposer des livres numériques. À ce stade, c’est non seulement compliqué, mais surtout très cher.

N’ayez pas peur de désacraliser le lieu. Ici, nous décorons le local selon la saison (Noël, Halloween, l’été…). Comme vous le constatez, notre CDI est loin d’être à l’image du lieu poussiéreux et froid tel que présenté dans les films… Cependant, il faut un cadre et des règles à respecter. Le règlement est sur le site de l’école. C’est essentiel pour que le lieu reste un lieu de travail.

Propos recueillis par
Hedwige D’HOINE

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