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Magazine PROF n°45

 

Dossier Leadership partagé : le retour du collectif ?

« Coacher les directions d’école pour les aider à mieux déléguer »

Article publié le 24 / 03 / 2020.

La Fondation Roi Baudouin poursuit, depuis quelques années, un programme visant à renforcer le leadership des directions par le coaching.

En 2014, la Fondation Roi Baudouin a lancé un projet pour soutenir le leadership des directions (1). D’abord en proposant du coaching à une vingtaine d’entre elles dans le cadre d’un projet pilote, et, depuis 2017, afin d’en faire bénéficier un plus grand nombre, en formant des conseillers des différents réseaux aux méthodologies du coaching afin qu’ils puissent à leur tour coacher les directions demandeuses.

Lucy Van Hove, coach, formatrice et superviseur de coach et professeur en leadership à l’ULB assure le support du projet depuis son début.

Pour Lucy Van Hove, le coaching aide à dégager les ressources et les compétences du coaché.
Pour Lucy Van Hove, le coaching aide à dégager les ressources et les compétences du coaché.

PROF : Quelle a été la motivation de la Fondation Roi Baudouin à s’engager dans ce programme ?

Lucy Van Hove : La Fondation avait la volonté de contribuer à l’amélioration du système scolaire en Fédération Wallonie-Bruxelles, en termes de résultats et d’équité. Des études ont montré que parmi les facteurs pouvant jouer pour atteindre ces objectifs, le premier était la compétence et la motivation des enseignants et le second, la qualité du leadership des directions. Et ce, à travers trois canaux : la capacité des directions à motiver et développer les compétences de leurs enseignants ; la capacité à stimuler le travail collaboratif et le changement ; et enfin, l’établissement d’un climat d’apprentissage serein.

Et pourquoi le choix du coaching ? Parmi les méthodes de développement des compétences, c’est celle qui est la plus efficace pour renforcer le leadership et, de manière générale, les compétences interpersonnelles.

Le coaching est un accompagnement individuel, sur mesure et dans la durée. Il aide le coaché à prendre conscience de son propre fonctionnement, à s’auto-analyser. Et plutôt que de livrer des solutions clé-sur-porte ou des trucs et astuces, le principe est de partir des ressources et compétences du coaché pour l’aider à trouver ses propres réponses et à construire ses propres solutions. C’est donc un processus très responsabilisant et autonomisant, en ligne d’ailleurs avec la philosophie du Pacte.

Une part du coaching porte-t-elle sur le leadership partagé ? 

En forçant le trait, on pourrait décrire deux profils de direction extrêmes. Le directeur qui veut tout faire, tout contrôler, et a beaucoup de difficultés à déléguer. Ce qu’on travaille avec lui, c’est comment il peut déléguer progressivement, de manière constructive et faire confiance. Et à l’opposé, celui qui délègue, mais sans donner de balises, de suivi ou de retour aux équipes. La capacité à savoir bien déléguer est un élément clé du leadership, et on est donc souvent amenés à travailler cette compétence en coaching.

Un problème régulièrement pointé par les directions est le manque de temps.

Gérer son temps, son stress, fait très souvent partie des objectifs du coaching. Le coaching est d’ailleurs un moment-clé pour sortir le nez du guidon, adopter une « vue hélicoptère ». Le partage avec le coach permet de distinguer les choses les plus importantes, qui ne sont pas nécessairement les plus urgentes. Le plus important, c’est le soutien aux équipes et l’amélioration du service aux élèves.

Pour le directeur, le coaching est un levier pour développer le bien-être de son équipe ;l une meilleure intelligence relationnelle, une communication respectueuse, empathique et assertive, aura un impact positif, qui s’étendra ensuite aux élèves. Se faire coacher n’est donc pas un aveu de faiblesse, bien au contraire ; c’est un catalyseur pour relever les défis de sa fonction et de l’école.

Comment un directeur peut-il motiver au travail collaboratif ? 

Je ne pense pas qu’il y ait une « recette » qu’on puisse copier-coller ; tout est dans la finesse de comprendre, la spécificité de chaque situation ; la culture de l’établissement, les sensibilités des différents acteurs en présence…, et la manière de dégager du sens et du plaisir à travailler en équipe. Or, le sens que pourra y trouver un enseignant ne sera peut-être pas le même que pour un autre.

Surtout, élément important, le travail collaboratif ne s’impose pas d’en-haut, en décrétant : « Maintenant, vous allez collaborer ! » ; cela se co-construit main dans la main avec les équipes.


Propos recueillis par Monica GLINEUR

(1) www.kbs-frb.be/fr/Virtual-Library/2016/20160111DD et www.kbs-frb.be/fr/Activities/Publications/2019/20190514NT

Du neuf en formation initiale des directions

Le changement de gouvernance de l’enseignement introduit par le Pacte a amené à revoir le profil de fonction des directeurs et directrices, ainsi qu’à préciser les compétences et responsabilités qui y sont liées (1).

La formation initiale des candidats à des fonctions de direction a également été modifiée : sa durée est passée de 120 à 180 heures et les thèmes traités intègrent la nouvelle approche de pilotage, tant au niveau de la formation en inter-réseaux qu’à celui de chacun des réseaux.

En accordant aux notions de leadership et de leadership partagé une place particulière…

Ainsi, l’Institut de la Formation en cours de Carrière, dans la formation en inter-réseaux (programme disponible via www.ifc.cfwb.be/v5/dir_menu.asp) s’arrêtera sur deux questions, notamment : Comprendre les notions de leadership partagé et dynamique participative dans le cadre du plan de pilotage (…) et Le concept de leadership, en particulier celui de leadership partagé, ses enjeux, ses implications en lien avec la vision du pouvoir régulateur.

M. G.

(1) Décret modifiant diverses dispositions relatives aux fonctions de directeur et directrice.

Pourquoi du coaching ?

En 2017, une première vague de quelque 90 conseillers des différents réseaux entamaient une formation aux méthodologies du coaching, organisée sur deux ans par la Fondation Roi Baudouin, et conçue selon les standards des fédérations professionnelles de coaching.

Le parcours de ces conseillers s’étant terminé en janvier derniers, ils peuvent à présent assurer un coaching aux chefs d’établissement de leur réseau qui le souhaitent.

Une deuxième édition de cette formation de conseillers a été lancée en septembre 2019 pour une soixantaine de nouveaux conseillers. L’occasion de saisir, parmi des participants à la formation, le sens qu’ils lui accordent et la manière dont ils envisagent leur futur rôle de coach.

Selon l’une des participantes, « les directeurs et directrices sont assez seuls face à leur charge et rencontrent des problèmes communs et récurrents ». « Beaucoup de chefs d’établissement sont stressés, confirme une autre, d’où l’utilité d’une analyse des tensions vécues dans un espace à part et confidentiel, comme celui du face-à-face entre coach et coaché ».

Tous les participants s’accordent à souligner l’importance que la demande de bénéficier d’un coaching provienne de directeurs et directrices eux-mêmes…

M. G.

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