Magazine PROF n°0
L’Adeps, un accueil professionnel
Article publié le 25 / 06 / 2018.
L’offre pédagogique de l’Adeps veut se rapprocher davantage des écoles.
Dimitri Haid est chef d'activités au sein de l’équipe pédagogique du Centre Adeps de La Fraineuse à Spa (1). Il le souligne : le projet pédagogique des Centres Adeps a été revu. Il se décline en trois offres. La journée sportive permet d’initier les élèves à quelques sports. Durant le séjour résidentiel du mi-temps sportif, la journée se partage entre étude, découverte de l’environnement et pratique du sport. La dernière formule, le séjour sportif en résidence, permet de pratiquer six heures de sport par jour. Les découvertes des sports se font par tranches d’une heure trente, avec des groupes de quinze jeunes. En internat, les élèves sont logés et nourris à des prix accessibles.
L’encadrement sportif est réalisé par des bacheliers ou des masters en éducation physique (à Spa, ils sont sept). « Nous pouvons initier à toutes les activités sportives en-dehors des activités nautiques. Mais nous avons quand même du kayak, explique M. Haid. Nos pédagogues sont généralistes. Si la demande est plus spécifique, nous faisons appel à des moniteurs occasionnels ou à des partenaires des fédérations sportives ». Lors des séjours, l’enseignant accompagnateur est responsable des activités scolaires et du fonctionnement de son groupe en-dehors des activités sportives.
Un projet adapté aux compétences
Mais les acteurs de l’Adeps tiennent à aller plus loin vers de l’enseignement. M. Haid : « Récemment, nous avons fait évoluer notre projet pédagogique en l’adaptant aux socles de compétence et aux compétences terminales. Par exemple, nous travaillons la condition physique dans toutes les activités ; la cohésion socio-motrice dans les sports collectifs, comme le mini-hockey, le base-ball ; l’habileté gestuelle et motrice dans les sports de raquette, de tir, d’éducation physique ».
« Nous sommes ouverts aux attentes des enseignants, pour combler davantage leurs attentes et affiner l’approche des élèves. Notre offre est déjà très aiguisée. Mais en collaborant davantage, nous pouvons être encore plus professionnels. L’idéal serait d’ailleurs que le professeur d’éducation physique soit présent à chaque fois et que le partenariat s’étale sur plusieurs séjours ».
Des enseignantes satisfaites
Anne-Sohie Lailly et Patricia Maugeais enseignent au lycée français Jean Monnet, à Bruxelles. « Nous venons à Spa pour trois jours de mi-temps sportif, explique Mme Lailly. Pour découvrir des sports tournés vers la nature, comme la course d’orientation, et que nous n’avons pas la possibilité de faire chez nous, comme l’escalade. Ici, l’encadrement est de qualité sur le plan des infrastructure, de la variété des sports et des activités, de la sécurité ».
« De plus, un séjour comme celui-ci permet d’apprendre à vivre ensemble et à être plus autonomes, ajoute sa collègue. Notre public est assez favorisé, nos élèves ne sont pas nécessairement habitués à faire leurs lits, manger et dormir en groupe, faire la vaisselle, trier leurs déchets… »
Quant à l’offre, elles la jugent variée et bien adaptée : « Lors de notre premier séjour, nous étions décidées à réagir en cas d’inquiétude. Nous n’avons pas eu à le faire. Le personnel est très professionnel ».
Pa. D.
(1) http://www.sport-adeps.be/index.php?id=cs_spa
Un protocole d’accord entre l’Enseignement et le Sport
L’Administration générale de l’Enseignement et l’Administration générale du sport ont rédigé un Protocole de collaboration, pour encadrer la mise en œuvre de différents projets sportifs en relation avec le milieu scolaire.
Nadine Michaux, Directrice du Centre Adeps de La Fraineuse à Spa, participe activement à la mise en œuvre de ce Protocole.
PROF : Qu’est-ce que ce Protocole de collaboration ?
Nadine Michaux : À l’instar du rapprochement entre l’Administration de l’Enseignement et de l’Aide à la Jeunesse, s’opère aujourd’hui un même mouvement entre la première et celle du Sport. Il se traduit dans un document. Au-delà du rappel de leurs missions respectives, il institue une Commission permanente où nous pouvons dialoguer, différents groupes de travail thématiques, et des objectifs et domaines de collaboration prioritaires. C’est donc l’ouverture d’un chantier énorme.
Quel est le but des acteurs du sport ?
La mission des Centres Adeps et des Centres de Conseil du sport est notamment d’amener un maximum d’enfants à toucher à des sports moins accessibles et à aider les enseignants à réaliser des activités difficiles à organiser à l’école. Mais nous ne voyons ces enfants et ces enseignants la plupart du temps qu’une fois par an et ce ne sont que les plus motivés qui viennent vers nous. Nous ne touchons pas assez l’école.
Auparavant, nous étions davantage tournés vers l’élite sportive et le relais vers les fédérations sportives. Aujourd’hui, nous nous sommes rapprochés de l’Enseignement. La qualité de la condition physique des enfants baisse de façon dramatique et cela devient un problème de société. Les Centres Adeps ne peuvent résoudre, seuls, ce problème. À plusieurs, on est plus forts.
Quels sont les changements concrets ?
Nous avons adapté notre offre pédagogique. Elle est souple, professionnelle et permet de répondre à toute demande des écoles. Elle est plus généraliste qu’avant. Pour avoir une bonne condition physique, les jeunes doivent pouvoir tâter de nombreux sports. Et peu de sports, sauf la gymnastique et la nage, sont liés à une maturité précoce. Notre projet pédagogique s’est adapté aux socles de compétences et aux compétences terminales. Et nous pouvons prêter gratuitement du matériel pour les enseignants.
De plus, nous sommes demandeurs de dialogues avec les professionnels de terrain de l’éducation physique, les enseignants et ceux qui les forment, pour échanger sur nos méthodes de travail, sur nos contraintes respectives. Nous savons déjà qu’un professeur d’éducation physique exerce souvent sur plusieurs écoles et que l’accompagnement en Centres Adeps avec une classe dépend souvent d’un accord entre plusieurs établissements. Mais de grâce, envoyez-nous vos professionnels. Nous deviendrons tous plus performants.
Enfin, le Pacte pour un Enseignement d’excellence amène les écoles à réaliser des plans de pilotage. Nous sommes à leur disposition en tant que partenaires pour les aider à développer et à mettre en œuvre tout projet lié à l’éducation physique.
Propos recueillis par
Patrick DELMÉE
Journée du sport 2018
Dans son offre aux écoles, l’Adeps a organisé pour la première fois une Journée du sport ouverte aux écoles.
Fin juin 2018, les dix-sept Centres sportifs de l’Adeps ont ouvert leurs portes aux écoles en Wallonie et à Bruxelles. À Spa, « La Fraineuse a accueilli 300 élèves de 5e et 6e primaire de Spa et sa région, explique Dimitri Haid, qui dirige l’équipe pédagogique du Centre. Cette journée du sport remplace l’ancien Défi 10-12 et répond à une large demande des écoles primaires ».
Les classes sont divisées en trois groupes. Ceux-ci ont tous découvert cinq activités sportives dans des initiations de 45 minutes. « L’encadrement est assuré par le personnel de l’Adeps, mais aussi par des partenaires de certaines fédérations sportives ».
À Spa, les élèves ont pu entre autres s’exercer à l’escalade, au tir sportif et au biathlon (tir laser et ski à roulettes). « Vu le succès et la demande, cette Journée du sport devrait être reconduite les années prochaines ».
De plus, le dimanche 24 juin 2018, les Centres Adeps, auxquels se sont ajoutés les Centres sportifs locaux, ont organisé une Journée du sport en visant cette fois le grand public (1).
Pa. D.
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