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Magazine PROF n°24

 

Dossier Écoles & CPMS, partenaires privilégiés

Partenariats autour de l’élève : la donne change

Article publié le 01 / 12 / 2014.

En application depuis la rentrée, des décrets et circulaires donnent un cadre nouveau à l’accompagnement des élèves. Le CPMS y devient la plaque tournante.

Deux décrets relatifs à l’accompagnement des élèves sont entrés en vigueur en septembre 2014. Le premier (sectoriel) (1) (ré)organise des dispositifs d’enseignement ; le deuxième (intersectoriel) (2) met en place des politiques conjointes entre Enseignement et Aide à la jeunesse.

Ces deux textes (re)positionnent les CPMS comme intervenants de première ligne, à l’interface entre les ressources de l’école, des élèves, des familles, et celles du monde extrascolaire. Le CPMS est invité à les « mobiliser » au besoin.

Michèle Demeuse, coordinatrice du Service d’inspection des CPMS : « Il s’agit d’inviter, en concertation, et pas de contraindre ». Le remaniement du décret de 2006 relatif aux missions des CPMS confirme d’ailleurs ce rôle de plateforme.

Le décret sectoriel instaure une rencontre annuelle organisée par le chef d’établissement, avec les délégués de l’équipe éducative, du CPMS et du service de Promotion de la santé. Il permet aux écoles secondaires ordinaires de créer un dispositif interne d’accrochage scolaire (lire « Le projet Odyssée accroche les élèves »). Il prévoit plusieurs mesures pour favoriser le retour à l’école d’élèves qui sont passés par un service (externe) d’accrochage scolaire. Il considère l’orientation comme un processus continu, positif, global, mettant l’élève au centre du projet et lui ouvrant le champ des possibles.

Les termes « absentéisme », « décrochage scolaire », « abandon scolaire précoce » sont redéfinis. De même que les rôles des services de médiation scolaire et des équipes mobiles, et leur collaboration avec les CPMS. Les récentes circulaires 4961 et 5051 expliquent cette articulation. Les médiateurs se recentrent sur la médiation en tant que tiers neutres.

Dans le secondaire, ils contribuent, en travaillant les relations, à prévenir la violence, le décrochage scolaire, l’absentéisme et à sensibiliser à la gestion de conflits. Les équipes mobiles se concentrent sur la prévention et la gestion de situations de crise, partout, et sur l’absentéisme dans le fondamental. Tous sont dorénavant soumis au secret professionnel, comme les Services d’accrochage scolaire.

Une coordination entre Enseignement et Aide à la jeunesse

Le décret intersectoriel, lui, initie une coordination entre Enseignement et Aide à la jeunesse, à trois niveaux.

Au niveau local, le chef d’établissement peut créer une cellule de concertation locale, en y intégrant la réunion annuelle citée plus haut et en ajoutant aux premiers invités des délégués de l’Aide à la jeunesse.

Au niveau intermédiaire, une plateforme de concertation se met en place dans chacune des dix zones d’enseignement.

Au niveau global, le dispositif est mené par un Comité de pilotage et une Commission de concertation.

De plus, une équipe de six facilitateurs appuie ces différents niveaux et fait circuler l’information entre eux. Quelles sont les réactions ? Le Conseil supérieur des CPMS estime que cette nouvelle articulation a plus de sens et de cohérence. Les centres, en solo ou en association avec d’autres centres, ont entamé la réflexion sur le nouveau cadre.

Du côté des chefs d’établissement ou de leurs associations, selon quelques coups de sonde, qui n’ont pas de valeur générale, certains ont lu les décrets ; beaucoup travaillent activement à de nombreuses collaborations avec des partenaires extérieurs à l’école ; peu sont sensibles à la formalisation de ces collaborations.

Plus particulièrement, que deviendront les initiatives qui ne s’inscrivent plus dans le nouveau cadre ? À Mouscron, par exemple, avec onze institutions partenaires, le médiateur Christophe Bourgois organisait un rallye-découverte pour les élèves de cinquième secondaire. Ce rôle ne rentre plus dans ses nouvelles missions. Les partenaires doivent se chercher un nouveau moteur. Autre exemple : la Cellule mixte locale d’Ourthe-Amblève, qui fait se rencontrer et dialoguer en inter-réseaux des délégués des écoles, des Centres PMS, de la promotion de la santé, de l’Aide à la jeunesse. Elle n’est ni une cellule de concertation locale, ni une plateforme zonale…

(1) Décret (sectoriel), organisant divers dispositifs scolaires favorisant le bien-être des jeunes à l'école, l'accrochage scolaire, la prévention de la violence à l'école et l'accompagnement des démarches d'orientation scolaire, 21 novembre 2014. http://www.gallilex.cfwb.be/document/pdf/39909_002.pdf
(2) Décret (intersectoriel) organisant des politiques conjointes de l'Enseignement obligatoire et de l'Aide à la Jeunesse en faveur du bien-être des jeunes à l'école, de l'accrochage scolaire, de la prévention de la violence et de l'accompagnement des démarches d'orientation, 21 novembre 2014. http://www.gallilex.cfwb.be/document/pdf/39910_001.pdf

 

Du sens, de la cohésion

De récents décrets changent la donne de l’accompagnement des élèves et des parents. Pour le Conseil supérieur des CPMS (CSCPMS), ces textes lui donnent davantage de cohésion et de sens.

Myriam Gabriel, présidente du CSCPMS : « Ces textes formalisent, donnent un cadre, décrivent une méthodologie, basée sur la collaboration entre école, CPMS, partenaires internes et externes ». Cette collaboration préexistait. Mais les nouveaux textes incitent encore davantage au travail en partenariat.

Selon Mme Gabriel, certains y verront l’opportunité de réfléchir à leurs pratiques, en termes de projet, de planification, de fonctionnement. D’autres en profiteront pour stimuler et imaginer de nouvelles collaborations. Le CSCPMS souligne un autre bénéfice : ces textes définissent et clarifient les rôles des acteurs qui entourent l’école et montrent comment ils peuvent s’articuler.

« Ils citent une liste explicite de participants aux réunions annuelles ou cellules de concertation, ajoute Mme Gabriel. Rien n’interdit d’inviter d’autres partenaires. C’est le cas, par exemple, dans les secteurs de la culture (et notamment les bibliothèques, les espaces publiques numériques…) et de la santé, où écoles et CPMS ont déjà une belle tradition de collaboration. Le CSCPMS est aussi conscient que la mise en place prendra du temps ».

« Même à la rentrée, le partenariat ne se décrète pas mais se réfléchit et se construit. Une série de collaborations pré-existaient, multiformes. Et la structure intersectorielle doit engranger ces autres structures, actions, programmes déjà initiés ». Au-delà, le CSCPMS espère un bénéfice mutuel dans le secteur de l’enseignement et en intersectoriel. Une condition ? « Il faut investir, créer d’autres liens. Et, pour lancer cette tâche, les chefs d’établissements scolaires seront les premiers à la manœuvre ».

Des facilitateurs !

Six facilitateurs et un coordonnateur vont aider à mettre en place trois niveaux de rencontre entre Enseignement et Aide à la jeunesse.

« Nous terminons les engagements, prenons nos marques pour définir une stratégie en fonction de nos missions, explique l’une d’entre eux, Françoise De Boeck. Vu la souplesse du décret intersectoriel, les commissions mixtes locales, mises en place par la recherche-action de Ghislain Plunus, pourraient facilement s’intégrer dans la structure. Les cellules bien-être aussi, en s’élargissant vers l’Aide à la jeunesse ».

La décision de créer une cellule de concertation revient au chef d’établissement, en fonction de ses besoins. « Là où il y a des attentes, les facilitateurs peuvent proposer des ressources dont un canevas de base, explique Pascal Germy, responsable du dossier à la Direction générale de l’Enseignement obligatoire. Des premières initiatives se mettent en place. Mais le démarrage prend du temps ».

Au niveau global, le comité de pilotage démarre en décembre. Les dix plateformes zonales viendraient compléter la structure vers février-mars. « Ces lieux de concertation seraient fonctionels pour la rentrée prochaine », précise M. Germy.