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Magazine PROF n°30

 

Focus 

Une formation basée sur l’intelligence collective

Article publié le 01 / 06 / 2016.

L’Institut de la Formation en cours de Carrière a lancé il y a trois ans Travcoll (pour travail collégial), un module destiné à des équipes représentant des écoles volontaires qui co-construisent des projets autour des enfants en difficultés.

Couvin, lundi 15 février 2016. Une équipe de l’École communale Arthur Grumiaux, de Les Bons Villers, participe à une des trois journées Travcoll de l’année. Organisée par l’Institut de Formation en cours de carrière (IFC), cette formation a pour but d’inciter des groupes à élaborer de nouvelles solutions d’accompagnement des enfants en difficultés. En 2015-2016, elle a concerné 52 écoles, dans une dimension inter-professionnelle, interréseaux, inter-niveaux.

Trois équipes mixtes…

Ainsi, le directeur d’Arthur Grumiaux, Bernard Verhaeghe, est entouré de Fiona Pasin, institutrice de 1re année, Françoise Dejean, institutrice d’adaptation, Stéphanie Bauduin, institutrice maternelle et Marilyn Garcet, infirmière du CPMS. Des partenaires locaux les accompagnent. Carine Beukens, enseignante détachée, a diverses missions de suivi des écoles du village. Institutrice de formation, Muriel Albert, aujourd’hui indépendante et formatrice en Brain Gym, est engagée par le pouvoir organisateur à raison de deux heures semaine pour soutenir divers projets et formations. Nathalie Dujardin est logopède indépendante.

Une équipe de l’École communale Arthur Grumiaux, de Les Bons Villers, participe à la formation Travcoll, avec un impact sur toute l'équipe éducative lors de la journée pédagogique de mai.
Une équipe de l’École communale Arthur Grumiaux, de Les Bons Villers, participe à la formation Travcoll, avec un impact sur toute l'équipe éducative lors de la journée pédagogique de mai.
© PROF/FWB

Ils ont rejoint deux autres groupes de six ou sept personnes construits de la même façon pour représenter l’Athénée royal de Couvin (fondamental) et celui de Chimay (fondamental, secondaire et internat).

« La première année, explique M. Verhaeghe, nous n’avons pas trouvé ce que nous voulions. La 2e, nous avons formé un bon trio avec nos écoles partenaires, sur des thèmes de notre choix. L’accompagnement est devenu du sur-mesure. Pour continuer le travail non abouti, ce trio a rempilé cette année ».

… et motivées

Ces équipes n’ont donc pas que des enseignants. « Cela permet d’avoir des points de vue différents et de nous appuyer sur nos partenaires locaux quand nous rentrons dans nos bases ». Elles sont formées de pairs qui mènent une action réflexive sur leurs projets propres et ceux des autres équipes. « Ce travail exige de la motivation, commente Muriel Albert. Mais il nous booste énormément, notamment parce que nous nous apportons de la reconnaissance ». « Cela nous donne un degré de professionnalisme supplémentaire », ajoute Carine Beukens.

Autour de l’enfant en difficulté

Pourquoi s’inscrire à cette formation ? « Nous avons découvert assez tard qu’un élève était dyspraxique, explique M. Verhaeghe, et nous nous sommes demandés comment découvrir plus tôt les problématiques de certains enfants et leur permettre d’apprendre comme les autres ».

Concrètement, depuis deux ans, son école travaille, à raison de trois journées pédagogiques par an, sur le développement d’un Plan individuel d’apprentissage (PIA). « Cette démarche nous a amenés à reformuler le projet d’établissement d’une part, et à chercher et adapter des grilles d’observation des difficultés. Nos équipes partenaires Travcoll nous y aident ». Mme Albert : « De façon réciproque, nos questions, nos réflexions donnent des pistes à nos collègues ». Même si les projets sont différents. Celui de l’Athénée de Chimay, par exemple, tourne autour de l’identité et de la communication, pour relier davantage les différentes sections.

Des ressources externes

Si cette co-construction s’effectue, elle le doit aussi à la coordination et aux ressources apportées par des formateurs de l’IFC. « Isabelle Petit et Pol Bollen accompagnent le travail des trois équipes sur leur projet, la réflexion commune, et nous donnent des outils de travail de groupe », commente Mme Albert.

Par exemple, ils lancent la journée avec un « Quoi de neuf ». Mme Petit : « Vous êtes dans un état (in)satisfaisant et voulez aller vers un état futur souhaité. Que feriez-vous si vous aviez une baguette magique ? » Chaque équipe fait ainsi le point sur son projet. « Mais votre formulation, continue M. Bollen, vise-t-elle le problème, la solution ou les moyens ? ». Et les équipes de repréciser.

Pendant la journée, les participants observeront leur projet notamment à travers quatre éléments parmi les six de la grille d’Ardoino : les individus, la classe, l’école, les institutions. Ils feront également un jeu de puzzle : trois groupes reçoivent comme outil une notice pour gouter le vin à travers la vue, l’odorat ou le gout. Après avoir comparé un Sancerre et un Vin jaune, les participants reforment des groupes différents et mettent en commun les premiers résultats, avant un bilan général. Pol Bollen : « Une technique qui stimule la créativité ».

En conclusion de la journée, les participants listent leurs attentes pour la prochaine car Travcoll est tout sauf une formation figée : ils décident de faire le point sur leurs projets respectifs, de retravailler sur des techniques de travail en équipe, de recevoir un expert sur l’identité, pour le projet chimacien et d’expérimenter des outils d’évaluation de projets.

Des transferts concrets

Retour à Les Bons Villers où le personnel de l’École Arthur Grumiaux se retrouve à sa journée pédagogique du 3 mai. En guise d’introduction, Mme Albert retrace le travail réalisé depuis deux ans dans cet aller-retour entre Travcoll et le terrain : « Nous mettons la touche finale à notre PIA et au projet d’établissement ».

Et lorsque, un peu plus tard, une institutrice présente un retour d’une formation au mindmapping, on sent l’intérêt du directeur : « Nous pourrions utiliser ce support pour communiquer prochainement sur le PIA et le projet d’établissement vers les élèves et leurs parents ».

Et il poursuit : « Pour prolonger la démarche, je vais proposer au personnel de répondre à deux appels à projet. Le premier concerne l’aménagement de la cour de récréation pour lutter contre la violence. Le second vise à proposer des moyens pour aider en classe des élèves diagnostiqués à besoins spécifiques et pour aider les familles lorsqu’elles vont en consultation ».

Dans cette démarche, les techniques apportées par les formateurs ont été, elles aussi bien utiles. « Par exemple, explique Mme Albert nous avons construit notre projet d’établissement autour de douze mots-clés définis à l’aide du Circept, pour CIRculaire et conCEPT, une méthode qui sert à valider des actions liées à un projet d’entreprise  ».

Bref, lors de la dernière journée Travcoll, les Bonsvillersois rejoindront leurs homologues avec un bilan positif. Et, sans vouloir généraliser, « notre expérience montre que le concept de Travcoll fonctionne, explique M.  Verhaeghe, peut-être mieux que les formations de deux ou trois jours consécutifs, avec expert et retour en classe sans suivi ». De là à se réinscrire l’an prochain ? Pour l’équipe, c’est déjà décidé.

Patrick DELMÉE

Pour en savoir plus

• On trouve des des développements sur Travcoll dans les rapports d’activités et les rapports d’évaluation des formations de l’IFS : http://www.ifc.cfwb.be (>docs réf.). Inscriptions : 081 / 83 03 28 ou francesco.dellaquila@cfwb.be.

• Depuis 2014, la Fédération de l’Enseignement fondamental catholique a lancé le programme Prof’Essor dans plusieurs écoles bruxelloises. La philosophie ? Mettre en place une culture de l’échange et de la transparence de ses pratiques, au sein de son école et en partenariat avec d’autres. Lire GÉRARD B. « Prof’Essor : partager pour améliorer ses pratiques », dans Entrées libres, n° 96, février 2015, p. 14-15.

• Nicole Priou, ex-professeure de collège et lycée et ex-formatrice a coordonné un dossier sur « Le pari du collectif » dans Les cahiers pédagogiques, n°524, de novembre 2015 : « La dimension collective du travail n’est pas celle qui apparait le plus lorsqu'on évoque le métier d'enseignant... Mais du travail collectif se réalise et des professionnels y trouvent de l'intérêt et du plaisir ». Sommaire sur http://bit.ly/1U4fVG3

 

 

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