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Magazine PROF n°28

 

L'info 

La tête et les mains pour découvrir le patrimoine

Article publié le 01 / 12 / 2015.

Utiliser la pédagogie de la découverte pour sensibiliser élèves et étudiants au patrimoine. C’est le pari d’animations proposées en Wallonie et à Bruxelles.

Les murs de l’ancienne abbaye cistercienne de la Paix-Dieu, à Amay,  frissonnent encore sous une pluie automnale. Un groupe d’élèves de 2e secondaire complémentaire de l’Institut Notre-Dame, à Charleroi, observent le porche du Quartier des hôtes. « Nous avons cherché cet endroit grâce à une photo, explique Étienne. Maintenant, nous devons encore trouver quels sont les matériaux utilisés à cet endroit et quels sont les métiers de ceux qui les ont employés ».

Les élèves manient marteau, scie ou équerre sous l’oeil de Dominique Gustin, artisan menuisier.
Les élèves manient marteau, scie ou équerre sous l’oeil de Dominique Gustin, artisan menuisier.
© PROF/FWB

Dans la cour, de futurs instituteurs primaires, venus de la Haute École libre mosane, à Huy, esquissent sur papier le plan du site abbatial.

Tous participent aux activités pédagogiques proposées par le Centre des Métiers du Patrimoine, à Amay (1). Pour les élèves du premier degré secondaire, ce département de l’Institut du Patrimoine wallon organise les classes d'éveil au patrimoine et à ses métiers.

Ce programme de quatre jours est rythmé par des actions-découvertes de l'ancienne abbaye animées par une historienne de l'art, et par des travaux d'atelier sous la houlette d'un artisan (menuisier, tailleur de pierre, maçon, peintre en décoration...). Le programme des futurs enseignants est similaire. L’accent est mis, en particulier, sur le décloisonnement des matières scolaires (mathématiques, français, histoire, géographie, géologie…) et sur la possibilité de transposer à des classes ces contenus et méthodes.

Vrais outils et vrais matériaux

Dans l’ancienne brasserie transformée en menuiserie, une dizaine de garçons et filles de 2e complémentaire manient marteau, burin, scie, lime ou équerre sous l’œil attentif de Dominique Gustin, artisan-menuisier. L’objectif : réaliser une mangeoire pour oiseaux, chef-d'œuvre qu'ils emporteront avec eux. Dans l’esprit du compagnonnage, les jeunes abordent ainsi différentes facettes du métier.

« C'est gai de travailler avec de vrais outils et de vrais matériaux, de faire quelque chose soi-même », confient Drycile et Myriam. L'artisan enchaine : « En plus du plaisir de transmettre des savoirs, il y a l’occasion de leur faire découvrir les rudiments d’un métier. Si certains se révèlent, je peux évaluer, après deux heures, que d'autres ont intérêt à ne pas choisir une profession manuelle ».

Patricia Goffin, professeure de mathématiques, précise que « l’objectif de ces classes d’éveil est de faire découvrir des métiers à ces élèves avant l’heure du choix, et de souder le groupe en début d’année ».

Pour les futurs instituteurs, l'heure est venue de passer des plans esquissés sur papier à la troisième dimension. Dans un bac rempli de sable, ils disposent les bâtiments à échelle réduite de l'ancienne abbaye, puis les clôtures, les cours d’eau, les routes, la végétation… Puis ils façonnent le relief du site.

« C'est très parlant de construire ainsi, réagissent-ils. En manipulant les divers éléments, on peut vraiment s'approprier le site ». Restera, comme pour les jeunes du secondaire, à découvrir, par d'autres activités ludiques, les occupants des anciens bâtiments (moniales, convers, forgeron, meunier...) et à comprendre comment ils s’organisaient autrefois pour vivre en autarcie.

Catherine MOREAU

(1) http://www.bit.ly/1OBJbGw

Finalement, les bureaux, ce n’est pas ennuyeux !

Les Classes du Patrimoine et de la Citoyenneté, créées par la Région de Bruxelles–Capitale, proposent des activités d’un jour, à la carte, et se rendent le plus souvent dans les écoles. Quartier en Vue, pour les jeunes Bruxellois de 5-6e primaire, et Quartier en jeu, pour le 1er degré secondaire, invitent à découvrir quelques rues autour de l’école. Ils mènent l’enquête le matin, munis d’un carnet de bord, avant de rassembler le fruit de leurs découvertes en classe, l’après-midi.

Une 6e primaire de l’école La Source, à Evere,découvre le bâtiment Shell, entre la rue Ravenstein et le Cantersteen, à Bruxelles.
Une 6e primaire de l’école La Source, à Evere,découvre le bâtiment Shell, entre la rue Ravenstein et le Cantersteen, à Bruxelles.
© PROF/FWB/Jean Poucet

Plusieurs formules sont proposées aux autres élèves du secondaire. Comme l’observation des traces façonnant l'identité du quartier de l’école, suivie de recherches documentaires puis de la réalisation d’un film (pour les élèves de 5e, 6e et 7e année). Ou, pour les 4e et 5e, une reconstitution de l’histoire du relief, de l'architecture et des activités du quartier du Mont des Arts. Ou encore, grâce à un parcours interactif sur tablette proposé de la 3e à la 6e, une chasse aux traces de la vie quotidienne à Bruxelles durant la Première Guerre mondiale.

Ces animations sont gratuites et des dossiers pédagogiques sont disponibles pour les enseignants.

S’ajoutent des initiatives ponctuelles, comme le Lundi du Patrimoine, dans la foulée des Journées du Patrimoine. Cette classe de 6e primaire de l’école La Source, à Evere, a pu ainsi découvrir le bâtiment Shell, dans l’ilot entre la rue Ravenstein et le Cantersteen, à Bruxelles. Bâti entre 1931 et 1934 par l’architecte Alexis Dumont, cet immeuble témoigne du Modernisme de l’Entre-deux guerres. « Ici, il y a un coin arrondi, c’est beaucoup moins décoré, les fenêtres sont horizontales et les étages supérieurs forment un escalier par rapport à ceux du dessous », notaient  Assala, Lara et Ayoub, comparant la façade Shell avec celle d’un immeuble proche.

Sous la houlette d’Isabelle Ledoux et Catherine Balau, collaboratrices pédagogiques des Classes du Patrimoine et de la Citoyenneté, la classe a aussi exploré de manière ludique l’intérieur du bâtiment qui comprenait bureaux, parkings et commerces de luxe. L’occasion d’apprendre qu’à cette époque, la société pétrolière employait une armada de dactylos et de téléphonistes. Et qu’un gratte-ciel prévu à l’arrière ne vit jamais le jour car il aurait coupé la vue depuis le Palais royal vers le bas de la ville. De quoi faire conclure à plusieurs élèves au terme de la visite : « Finalement, les bureaux, ce n’est pas ennuyeux ! ».

C. M.

http://www.classesdupatrimoine.be

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