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Magazine PROF n°27

 

L'acteur 

« Madame livres » en son local perché

Article publié le 01 / 09 / 2015.

Logopède de formation, Dominique Desmed accompagne tous les élèves de l’École fondamentale Saint-Antoine, à Forest, dans leurs apprentissages du langage oral et écrit.

Ce choix de la logopédie, Dominique Desmed le fait remonter à son propre parcours scolaire : des remarques fleurissaient régulièrement dans son bulletin… Réservée ou Ne parle pas beaucoup… À un graduat en logopédie, elle a ajouté un certificat d’aptitudes pédagogiques.

PROF: Avez-vous tout de suite travaillé dans une école ?
Dominique Desmed :
Oui, pendant une dizaine d’années à l’Association Pédagogique d’Accueil aux Jeunes, une école secondaire professionnelle schaerbeekoise. Avec des élèves de 1re accueil, en grande difficulté en lecture et en écriture, j’ai fait du suivi individuel et des activités de groupe. Peu à peu est née l’envie d’aller au départ du parcours scolaire des enfants, pour comprendre et intervenir de manière précoce.

Dominique Desmed : « Dans mon local, il n’y a pas d’évaluation des enfants. Je suggère même qu’ils se trompent pour pouvoir rebondir, comprendre l’erreur et trouver le moyen d’y remédier ».
Dominique Desmed : « Dans mon local, il n’y a pas d’évaluation des enfants. Je suggère même qu’ils se trompent pour pouvoir rebondir, comprendre l’erreur et trouver le moyen d’y remédier ».
© PROF/FWB

C’est ainsi qu’à la fin des années ’90, j’ai débarqué, à l’École Saint-Antoine, à Forest, qui compte quelque cinq-cents élèves. J’y ai été engagée à plein temps dans le cadre de la zone d’éducation prioritaire, puis de la D+, puis de l’encadrement différencié. J’y ai construit un projet centré sur la prévention des difficultés des élèves.

Quel projet ?
Il se base sur les trois niveaux de prévention définis par l’Organisation mondiale de la santé : primaire (avant l’apparition d’un symptôme), secondaire (quand des difficultés laissent présager un trouble du langage et/ou de l’apprentissage) et tertiaire (quand le trouble est apparu).

Le niveau primaire englobe les contacts avec les parents, le CPMS, les services de santé ; la sensibilisation des enseignants ; et des activités de stimulation des élèves. Ainsi, en 1re et 2e maternelle, j’observe les enfants découvrant des livres. Durant une heure, chaque semaine, de petits groupes grimpent jusqu’au local de Madame livres, haut perché dans l’école. En 1re et 2e primaire, chaque classe participe à une activité dictionnaire. En 5e et 6e, je travaille la lecture à haute voix et la compréhension à partir d’un livre d’un auteur belge que j’invite en classe en fin d’année.

Que faites-vous quand des difficultés pourraient déboucher sur un trouble de l’apprentissage ?
Là, je forme des groupes de besoins, définis à partir de tests. Par exemple, je travaille des difficultés spécifiques pendant deux heures par semaine avec des enfants de 2e, de 3e et de 4e primaire. Cela peut être la confusion sourdes-sonores, les inversions de lettres en 2e; la fluidité de lecture, l’orthographe, en 3e. J’ai créé des outils progressifs pour que les élèves gravissent les échelons sans trop trébucher.

Et si le trouble est apparu ?
Je cède le relai à une logopède qui proposera un suivi individuel. J’assure donc une aide précoce, pas une thérapie dans le cas de difficultés spécifiques et persistantes.

Cela suppose un travail en concertation ?
Bien sûr ! J’assiste aux conseils de classe, parfois aux rencontres entre un enseignant et une logopède extérieure à l’école. Avec des enseignants, j’ai créé un référentiel pour aider des enfants dyslexiques et dysorthographiques.

Ce qui vous plait dans ce métier ?
Dans mon local, il n’y a pas d’évaluation des enfants. Je suggère même qu’ils se trompent pour pouvoir rebondir, comprendre l’erreur et trouver le moyen d’y remédier.

Voir évoluer les enfants de la 2e maternelle à la 6e primaire, c’est un atout formidable ! Je peux apporter des réponses préventives au plus près de leurs besoins. Et éviter, parfois, la médicalisation des difficultés et un envoi trop rapide dans l’enseignement spécialisé. Les voir réussir le CEB, c’est très valorisant. C’est un travail qui a du sens pour les enfants et pour moi.

Propos recueillis par
Catherine MOREAU

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