Magazine PROF n°27

L'info 

Une Maison des Maths

Article publié le 01 / 09 / 2015.
Article paru en ligne uniquement.

La Maison des Maths = lieu d’animat(h)ion + jeux et outils pour changer la vision des maths + encadrement professionnel.

Waouuw ! Les élèves de la 1-2-3^e maternelle de l’École communale de Gottignies font glisser des lapins et des vaches sur un tableau blanc interactif pour obtenir un groupe de deux ou trois éléments. Ils visitent la Maison des Maths (MDM), à Mons ⁽¹⁾. « J’ai déjà deux vaches. Pour en avoir trois, j’en mets encore combien ? », lance l’animateur-coordonnateur, Grégory Klimczak. Plus loin, avec d’autres enfants de la classe, Laura Lewahert, régente en maths, construit un pont à l’aide de trapèzes en bois. D’autres endroits sont consacrés à des jeux d’emboitement, à une expérience de mouvement,…

La séduction du jeu

« Les enfants s’amusent », explique Inès Planque, une des institutrices. « Nous avons du matériel dans nos classes, enchaine sa collègue Cathy Brogniet. Mais pas dans ces dimensions, ni avec la même mise en scène. Et nous n’avons pas de TBI ».

« Notre but ? Transformer la vision des maths, généralement négative, chez les élèves et chez les adultes qui la leur transmettent, indique M. Klimczak. Pour le fondamental, nos animat(h)ions sont assez ludiques. Pour le secondaire, le ludique fait place à de surprenantes découvertes ». Le Fractionary, par exemple se compose d’un hexagone et de ses équivalents coupés en deux, trois, quatre, cinq,… dix-huit pièces. « Nous visualisons les fractions et nous pouvons les additionner ».

Fondée en 2003 par Emmanuel Houdart, l’ASBL Entraide accompagne les élèves de secondaire dans plusieurs matières. « Statistiquement, 70 % des demandes concernent les maths », explique M. Klimczak. Entraide a donc décidé de faire de la prévention. « Sept-cents élèves en trois mois, de la 1^re maternelle jusqu’au 2^e bac, des invitations à aller former des enseignants dans leur écoles, des demandes pour exporter le concept montois dans d’autres villes : cela semble fonctionner », se réjouit M. Klimczak.

Une journée mathématique

La MdM va plus loin. « Pour le moment, les animat(h)ions durent environ deux heures ⁽²⁾. Mais nous disposerons en septembre 2015 d’une MdM plus grande (1500 m²) à Quaregnon, avec un jardin, des univers, et deux laboratoires où se dérouleront les matheliers ».

Pour ceux-ci, la MdM collabore avec l’ASBL parisienne Plaisir Math et Nicolas Pelay, docteur en didactique du jeu mathématique. Ce seront des découvertes de chapitres, en lien avec les programmes, développées dans des fiches pédagogiques à exploiter par la suite en classe. Ils s’organisent en trois tranches d’âge : 3-8, 9-14, 15-18 ans. Et selon quatre thèmes dans chacun de ces niveaux : découverte des formes (jusqu’à la trigonométrie), les nombres en action (jusqu’à l’algèbre), le sens des proportions (jusqu’aux fonctions), les jeux et le raisonnement (jusqu’aux statistiques).

Des firmes privées soutiennent le projet qui n’a pas (encore) de subventions publiques. De plus, « comme moi, des enseignants en mathématiques ont répondu présents, pour faire des animations, bénévolement, explique M^me Lewahert. J’espère ainsi communiquer mon plaisir, tant aux jeunes qu’aux adultes. Et je rêve qu’un jour chaque école dispose d’un labo de maths qui s’inspire de la MdM ».

Patrick DELMÉE

⁽¹⁾ http://www.maisondesmaths.be
⁽²⁾ 2 € par élève