Magazine PROF n°26

Lectures 

D’un programme de connaissances à un curriculum de compétences

Article publié le 01 / 06 / 2015.
Article paru en ligne uniquement.

Michel Develay développe ici une réflexion destinée à baliser la construction de curricula de compétences, en lieu et place de programmes de connaissances. Dans ces derniers, le cloisonnement disciplinaire l’emporte sur la perméabilité, estime l’auteur pour qui la fonction des disciplines « n’est peut-être pas tant dans leur légitimité scientifique que dans leur fonction anthropologique »: nous relier à l’histoire de l’humanité.

Ensuite, Michel Develay interroge la notion de compétence, qui se serait installée (malgré la suspicion liée à son origine managériale) parce qu’elle convient au discours pragmatique d’efficacité comme au discours pédagogique centré sur le transfert comme but de tout apprentissage. « Pour continuer à cheminer dans les systèmes éducatifs », l’idée de compétence devra s’adjoindre celle de culture, « qui déborde le pragmatisme au penchant libéral pour s’intéresser à l’universel et au symbolique ».

Selon l’auteur, la culture scolaire ne peut être la juxtaposition des contenus disciplinaires, et a « le devoir de revenir sur des questions non résolues au cœur de chacune des disciplines enseignées ». Une opinion rejoignant l’idée que l’épistémologie des disciplines est aussi capitale que les savoirs.

Le quatrième chapitre développe la logique curriculaire et propose une démarche d’écriture d’un curriculum de compétences à partir des logiques disciplinaires ou à partir des « éducations à… ». Pour l’auteur, « entre sanctuariser les savoirs dans les forteresses disciplinaires et former des citoyens du monde en nous rendant attentifs uniquement à l’actualité et aux savoirs construits à partir d’elle », il existe une troisième voie…

D. C.

DEVELAY M., D’un programme de connaissances à un curriculum de compétences, éd. De Boeck Supérieur (coll. Pédagogies en développement), Louvain-la-Neuve, 2015.