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Magazine PROF n°2

 

 

Un embryon de bassin à Charleroi

Article publié le 01 / 06 / 2009.

Depuis plus d’un an, les réseaux se parlent, à Charleroi, pour « redéployer » l’enseignement qualifiant. Sans tabous.

En 2010, un petit millier d’élèves du 1er degré secondaire suivront 18 heures d’éducation par la technologie hors de leurs classes, dans des écoles organisant des 2e et 3e degrés techniques et/ou professionnels. Objectif : leur faire découvrir un panel le plus large possible de métiers technologiques en pénurie, et contribuer à un choix d’orientation positif. Ce projet, ainsi qu’un second qui concerne le 3e degré du général option sciences fortes, constituent la partie visible de l’expérience- pilote de « bassin scolaire » menée à Charleroi.

Dans chacune des dix zones d’enseignement, une instance inter-réseaux gèrera des incitants financiers au redéploiement cohérent de l’enseignement qualifiant.
Dans chacune des dix zones d’enseignement, une instance inter-réseaux gèrera des incitants financiers au redéploiement cohérent de l’enseignement qualifiant.
© PROF/FWB/Olivier Stourme

Les écoles se concertent

Depuis plus d’un an, dument mandatés par leurs réseaux respectifs (Ville, Province, Communauté française et réseau libre), des représentants de trente-sept écoles et CEFA situés à Charleroi, Châtelet, Fleurus, Gerpinnes et Fontaine-l’Évêque, se réunissent au sein d’une Instance de concertation de l’espace scolaire de Charleroi (ICESC). L’objectif est ambitieux : « produire une dynamique de redéploiement progressif, cohérent et structuré, de l’offre d’enseignement qualifiant sur la zone de Charleroi ». Ce qui suppose de se concerter entre réseaux, sans tabous.

À Charleroi, les membres de l’Instance ont vite compris que ça ne marcherait que s’ils avaient un mandat de leurs réseaux pour discuter, le cas échéant, de « rationalisations ». Jean Coopmans, directeur du Collège technique des Aumôniers du Travail : « En se parlant comme on le fait, sans se tuer les uns les autres, il y a moyen d’harmoniser, pour que l’espace territorial de Charleroi présente une offre coordonnée ».

Mais comme nos autres interlocuteurs, Jean Coopmans insiste sur le redéploiement : « Ce qu’on gagne d’un côté, on doit pouvoir le réinvestir pour de nouvelles options ». Le travail réalisé à Charleroi repose sur une analyse du Comité subrégional de l’emploi et de la formation (CSEF), appelé à présider l’Instance de concertation, histoire notamment d’être au-dessus de la mêlée des réseaux, et d’impliquer les partenaires sociaux. À Charleroi comme ailleurs, le CSEF constate des pénuries de main-d’oeuvre d’un côté, et un sous-emploi des jeunes, de l’autre.

Banc d’essai du décret

Sur base de ces pénuries, l’Instance de concertation a défini quatre secteurs (agronomie, industrie, construction et alimentation) participant au projet centré sur le 1er degré. L’école qui fera circuler ses élèves garde son capital-périodes, reçoit une période pour coordonner le projet, et une partie des frais de déplacement. L’école qui accueillera des groupes recevra des périodes NTPP selon le nombre d’ateliers organisés, une subvention par élève et par atelier, et le cas échéant une période pour la coordination. Sur le plan pédagogique, les enseignants (celui du groupe et celui qui donnera l’atelier dans l’école accueillante) se concerteront. Les élèves seront évalués à l’issue de chaque atelier. La formule a rencontré un succès qui dépasse les capacités budgétaires de départ. Les moteurs du projet espèrent un rabiot, mais aussi que l’initiative sera financée au-delà de 2009-2010.

L’expérience carolo constituait aussi une forme de banc d’essai du décret Bassins scolaires voté fin avril (lire ci-dessous), et qui prévoit des instances inter-réseaux chargées de piloter un « redéploiement plus efficient de l’offre d’enseignement qualifiant ». À Charleroi, Paul Boland, chargé de mission au SéGEC, doit bien constater qu’il y a finalement peu d’options peu peuplées maintenues par dérogation. Pourra-t-on utiliser les incitants pour redéployer plutôt que rationaliser ? Ce n’est pas la seule interrogation par rapport au décret. À Charleroi, les gens de terrain ont pris les devants, et se parlent, évitant déjà certains doublons. En sera-t-il de même dans les neuf autres zones ? Si on s’y limite à partager le gâteau des incitants entre réseaux, « redéploiement » ne rimera pas avec « efficient »…

Didier CATTEAU

Le qualifiant piloté en inter-réseaux

Fin avril 2009, le Parlement communautaire a voté un décret créant dans chacune des dix zones d’enseignement secondaire (1) une instance de pilotage de l’enseignement qualifiant (technique, professionnel et en alternance). Cette instance sera notamment chargée de donner son aval aux projets de redéploiement de l’offre, ce qui leur permettra de solliciter les incitants financiers prévus par le décret. Proposés à l’intérieur d’un réseau ou en inter-réseaux, sur base volontaire, les projets concerneront soit le maintien d’options faiblement fréquentées (mais donnant accès à des métiers en pénurie), soit la concentration d’options dans un établissement de la zone (par souci de cohérence de l’offre d’enseignement), soit la création d’options nouvelles.

Les incitants pourront être, selon les situations, des périodes-professeurs supplémentaires, un statut prioritaire au projet déposé auprès du Fonds d’équipement, des subventions ou dotations complémentaires, une dérogation aux normes de création, ou la prise en charge de frais liés à des transferts d’équipements ou à des aménagements d’infrastructures.

Les budgets seront déterminés zone par zone en fonction du nombre d’élèves du qualifiant, mais aussi d’un facteur de zone lié à son indice socioéconomique. La sélection des projets financés se fera au regard de critères objectifs tels que la liste des métiers en pénurie (définis par le Forem ou Actiris).

(1) Bruxelles, Nivelles (Brabant wallon), Huy-Waremme, Liège, Verviers, Luxembourg, Namur, Charleroi-Hainaut, Mons-Centre et Hainaut occidental.

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