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Magazine PROF n°10

 

Dossier Les défis de l’enseignement spécialisé

Ajuster ses méthodes

Article publié le 01 / 06 / 2011.

Souvent nommées « classes de langage », les classes à pédagogie adaptée pour les élèves aphasiques/dysphasiques sont reconnues officiellement depuis 2009.

Répondre aux besoins spécifiques des enfants aphasiques/dysphasiques requiert des méthodes et, de préférence, une formation particulières. Trois questions à Cindy Broekaert, institutrice à l’école primaire d’enseignement spécialisé Le Merlo, à Uccle.

© PROF/FWB/Jean-Michel Clajot

PROF : Quel a été votre cheminement sur le plan professionnel ?
Cindy Broekaert : Au cours de ma formation initiale à la haute école de Bruxelles, j’avais reçu des informations assez générales sur les différents types de handicaps, et participé à un stage d’observation. Or, je ne me voyais pas enseigner dans l’ordinaire en devant suivre un programme sans pouvoir donner à tous les enfants la possibilité d’évoluer à leur rythme.

J’ai donc ajouté une année de spécialisation en orthopédagogie durant laquelle j’ai fait deux stages avec des élèves de types 5 et 8. Cela m’a permis d’être invitée, dès la fin de mes études, à enseigner à des enfants dysphasiques à Uccle. D’abord dans une classe de maturité 1 (acquisition de l’autonomie, de la socialisation et des apprentissages préscolaires), puis à des élèves de 8 à 10 ans en maturité 2 (éveil aux apprentissages scolaires.

Un public très ciblé ?
Effectivement, la directrice m’a demandé de suivre, aux frais de l’école, une formation d’une semaine à la Maison du langage, créée à Auderghem par l’Association de parents d’enfants aphasiques et dysphasiques (APEAD). Pour mieux comprendre les caractéristiques des élèves atteints de ce trouble structurel et durable de l’apprentissage et du développement du langage oral. J’y ai appris des techniques pédagogiques particulières, notamment une méthode spécifique d’apprentissage de la lecture.

Le quotidien d’une classe à pédagogie adaptée de ce type ?
J’enseigne à treize enfants qu’il faut sans cesse rassurer, auxquels il faut donner un cadre. Cela signifie que chaque journée doit être ponctuée de rituels : préparation du matériel, distribution des charges, lecture de la date,… avant de débuter les apprentissages individuels ou en petits groupes. Une place prépondérante doit être accordée aux stimuli visuels et à la manipulation. J’utilise, par exemple, un code gestuel, la position des doigts et de la main correspondant à chacun des chiffres mis ensuite en correspondance avec des points sur des dominos. Les enfants apprennent en utilisant des jeux, en manipulant des bâtonnets, des capsules,…

Certains élèves dysphasiques sont atteints de troubles associés (dyspraxie, hyperkinétisme,…) qui prennent parfois le dessus. Des réunions bihebdomadaires en équipe (avec la direction, le CPMS, la logopède, la kiné, les autres enseignants) facilitent évidemment les choses. J’ai également suivi durant trois ans une formation en gestion mentale pour essayer de mieux comprendre le fonctionnement de chaque enfant et ajuster mes méthodes (1).

(1) À noter qu’un manuel pratique, Les besoins éducatifs des enfants dysphasiques, est disponible sur http://www.enseignement.be/index.php?page=24886.