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Magazine PROF n°17

 

Dossier LeTBI, un tableau blanc, informatisé, intelligent ou interactif?

Projecteur, rideau tiré, exercices variés

Article publié le 01 / 04 / 2013.

À Heure-le-Romain, dans une école fondamentale en immersion, un enseignant néerlandophone a succombé au virus du TBI : une épidémie qui contamine ses collègues.

L’École communale Jules Brouwir pratique l’immersion. À la suite d’une interpellation d’un parent, l’équipe éducative a décidé de s’impliquer aussi dans les TIC, ordinateurs et TBI compris.

Briers Maarten : « Notre projet TBI est un projet d’école réfléchi ».
Briers Maarten : « Notre projet TBI est un projet d’école réfléchi ».
© PROF/FWB

Un projet École numérique

Cette décision prise, celle-ci a rentré un projet École numérique (1), qui fut retenu. L’équipe éducative y explique vouloir travailler notamment avec un TBI, pour améliorer ses pratiques pédagogiques et avoir un impact positif sur le cheminement socioprofessionnel de ses élèves. Elle a privilégié un tableau mobile pour « transformer tous les tableaux de classe en TBI, faciliter tous les apprentissages - notamment en néerlandais - et éviter les déplacements inutiles des enfants en les laissant parmi leurs référentiels et leurs outils ».

Briers Maarten y enseigne en néerlandais en 1re et 2e primaires. Lorsqu’il entre en classe retentit un « Goeie morgen, Meester Maarten ». Dans un cours de lecture en néerlandais, l’instituteur utilise le TBI pour une palette variée d’activités. Avec un projecteur qui dévoile une parcelle du tableau caché, il découvre les nouveaux mots un par un, puis les lit avec toute la classe. Clic. Une liste de mots et deux colonnes invitent les élèves à trier les mots comprenant « a » ou « aa ». Puis les élèves viennent encercler avec le stylet ces sons dans des couleurs différentes. M. Maarten demande à tous de noter les mots dans le cahier de brouillon, avant de les relire en les épelant.

Dans le cours de math qui suit, via la fonctionnalité du rideau tiré, il dévoile un nouveau tableau avec onze multiples de 4. Il prie un élève de les replacer dans un ordre croissant pour former la table de multiplication. Une erreur de celui-ci et retentit un « Nooon» général. Cet exercice terminé, le groupe classe lit la table en chœur. Rideau retiré, la classe la récite à l’aveugle, puis en sens inverse.

M. Maarten projette ensuite un énoncé avec des multiplications d’un côté et des réponses de l’autre. L’élève qui vient au tableau fait correspondre un nombre et un calcul. Sur le tableau suivant, un élève vient déplacer douze cubes dans quatre cases de couleurs différentes. Pour synthétiser, l’instit annote la formule (4 x 3 = 12) au tableau. Clic. Dans une autre série de cubes, un élève les entoure au stylet par bloc de quatre. Un autre cite la formule de la division (20 :4 = 5), notée par M. Maarten. Puis il demande aux élèves d’ouvrir leur manuel à telle page, qui se retrouve au TBI. Il surligne certains éléments de l’énoncé. Les élèves font les exercices, seuls, et viennent les corriger un par un auprès du « meester ».

Des TIC intégrées aux cours

« Toutes les classes sont équipées d’ordinateurs fixes, d’une connexion et ont accès à une armoire mobile de laptops et à une plateforme, commente M. Maarten. Chaque degré a un TBI. Je ne donne pas un cours de TIC : je les intègre dans les cours, sans problème pour les élèves. Pourquoi étudier quelque chose sans l’utiliser tout de suite ? Le TBI n’est pas omniprésent : pas pour les manipulations par exemple. Mais je n’écris plus les énoncés, je varie mes exercices. Je privilégie le visuel. Lorsque le manuel est projeté, plus de problèmes d’orientation spatiale : l’élève sait exactement où travailler sur sa feuille ».

« Le TBI connecté me donne une ouverture sur le monde, plus grande, plus facile, plus attrayante pour les élèves. Je peux leur montrer des choses que je ne pouvais pas avant : la TV en néerlandais, Google Earth ,… Par la plateforme, le lien se fait aussi avec la maison. J’ai moins de papiers perdus avec les parents, moins de soucis, moins d’énervement ».

Cela exige une formation technique, de la part du fournisseur, et pédagogique, en l’occurrence de deux jours à l’IFC (2). Cela exige du temps, regagné par après. Cela exige aussi d’appréhender sa peur : « Une fois passé au-dessus, on fonce ».

Cet outil et le projet École numérique ont aussi un impact sur l’équipe éducative où coexistent deux cultures de formation initiale différentes. « Elle se motive pour le projet, s’investit, collabore, utilise les TIC pour les concertations et offre une cohésion plus profonde qu’avant, explique la directrice, Marie-Paule Fiévez. L’épidémie positive touche même les maternelles. Cela sera plus difficile lorsque nous n’aurons plus les heures de coordination du projet École numérique ».

(1) http://www.ecolenumerique.be
(2) L’IFC a des modules d’initiation, de perfectionnement, dans certaines matières. Les réseaux disposent également d’une belle offre.