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Magazine PROF n°13

 

L'info 

La dernière guerre, vue d’ici et d’ailleurs

Article publié le 01 / 03 / 2012.

Offrir aux élèves des deux dernières années du secondaire une vision plurielle de la seconde guerre mondiale, voilà l’objectif d’un projet mené à l’Institut Jean Jaurès, à Charleroi.

Interviewé par les élèves de la classe d’immersion linguistique, le témoin du jour, un Allemand qui vivait en Angleterre en 1940, fait revivre un pan du passé. Il évoque l’arrestation de sa famille par la police, sous les huées et les gestes menaçants des voisins, puis leur enfermement dans des conditions difficiles dans un camp de l’île de Man, en mer d’Irlande. « Après la guerre, étiquetés comme nazis, nous n’avons pas pu retrouver du travail», raconte-t-il.

L’objectif d’Émilie Dupuis et Nicole Van Issum ? « Aiguiser le sens critique des élèves ».
L’objectif d’Émilie Dupuis et Nicole Van Issum ? « Aiguiser le sens critique des élèves ».
© PROF/FWB

Des regards différents

Française, Émilie Dupuis enseigne l’histoire en cinquième et sixième secondaire dans les sections transition; Nicole Van Issum, anglaise de père allemand, donne le même cours dans la langue de Shakespeare aux classes en immersion linguistique. « À nous deux, nous représentons une bonne partie de l’Europe, plaisantent-elle en citant des aïeux russes et polonais. Cela nous a sans doute sensibilisées au fait qu’à propos de la Seconde Guerre mondiale inscrite au programme d’histoire des classes terminales, les manuels présentent la seule vision franco-belge. D’où ce désir d’aiguiser le sens critique de nos élèves en leur présentant des regards différents et de les impliquer dans la construction de la matière ».

Ce désir-là s’est aiguisé encore après la vision de l’exposition-animation Pour la mémoire proposée par le Service provincial de la Jeunesse. Les deux enseignantes ont décidé de construire ensemble un projet baptisé Une guerre, plusieurs nations, plusieurs visions et de rassembler avec leurs élèves un ensemble de témoignages. « Pour sortir des sentiers battus, nous n’avons pas fait appel à des associations patriotiques ou à des centres d’histoire spécialisés, mais puisé parmi nos connaissances ou les suggestions des classes », précisent-elles. Les élèves en immersion y trouvent aussi des occasions bien concrètes de tester leurs aptitudes linguistiques et leurs talents de traducteurs.

En excursion à Cologne, il y a quelques semaines, les historiens en herbe ont pu rencontrer un Allemand qui a vécu la guerre dans la ville rhénane. Ils feront de même avec un Français qui a connu la déportation et des personnes ayant apporté une aide à des Juifs. Certains témoignages seront recueillis ici en Belgique, d’autres dans les pays voisins, par courriers ou courriels. « Chaque fois, derrière des visions différentes, le même constat : l’ennemi, c’était le système, non les personnes, observe Alicia, en rhéto. Ces témoignages directs nous marquent durablement et nuancent nos opinions. Je suis émue et impressionnée de me rendre compte que je fais partie de la dernière génération qui pourra les entendre ».

... à diffuser

Au terme de chaque entretien, les élèves ont réalisé un power point en français et en anglais, travaillé au cours d’informatique. « Notre souhait, c’est de rassembler l’ensemble de ces témoignages et de les diffuser très largement auprès de toutes les classes qui le souhaitent, y compris celles qui sont en immersion », ajoutent les deux enseignantes.

Catherine MOREAU

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