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Magazine PROF n°7

 

Focus 

Des écoles mettent en vitrine leurs projets scientifiques

Article publié le 01 / 09 / 2010.

La « Journée vitrine des projets scientifiques », qui a eu lieu en mai au Pass, à Frameries, a permis à vingt-deux écoles pilotes de montrer comment elles ont transformé la « leçon de choses » en véritable démarche scientifique. Mais l’exposition n’est que la pointe d’un iceberg initié par l’Agence spatiale européenne.

La « Journée vitrine des projets scientifiques », qui s’est tenue le 26 mai 2010 au Pass, à Frameries, n’est que la face visible d’un projet lancé en 2007, qui réunissait jusqu’à présent vingt-deux écoles fondamentales. Le projet vise à instaurer une dynamique d’éveil aux sciences, par la formation des enseignants à la démarche scientifique et à la production d’animations. Ses gestionnaires (Agence spatiale européenne, Direction générale de l’Enseignement obligatoire, partenaires scientifiques et inspection) ont décidé de poursuivre l’aventure, et même de l’élargir à soixante autres établissements maternels et/ou primaires, soit deux ou trois autour d’un parrain choisi parmi les vingt-deux pionniers.

La démarche scientifique

En 2007, les moteurs du projet ont proposé la démarche aux établissements hennuyers. Parmi les volontaires figure l’École communale de Montigny-le-Tilleul. Sur le terrain, l’équipe pédagogique travaille sur « la démarche scientifique » et transforme radicalement la « leçon de choses » en un véritable protocole : observation, hypothèses, vérification, synthèse.

A la
A la "vitrine des sciences", des élèves présentent une expérience.
© PROF/FWB

Nathalie Monnoyer, institutrice en 3e primaire : « Avant, nous faisions des expériences, mais pas liées aux questions des enfants. Cela a changé. Lorsque, par exemple, un élève a apporté des petites boules recueillies par un fermier, les enfants ont voulu savoir ce que c’était. Certains pensaient à des excréments. Ils ont observé, avec des loupes, des pinces à épiler. En les disséquant, ils ont découvert des restes d’os et de crânes de petits rongeurs et ont pu vérifier qu’il s’agissait de pelotes de réjection d’oiseaux ».

L’équipe participe aussi à une concertation mensuelle avec l’inspectrice. Un enseignant prépare une animation à laquelle assiste l’inspectrice, avant la supervision des collègues. Le stress de départ s’est vite transformé en confiance lorsque la discussion a enrichi chaque leçon ; l’ensemble forme aujourd’hui un stock d’animations disponibles pour chacun.

La formation

« Au départ, nous craignions de changer de méthode de travail pour l’enseignant et l’élève, explique Dominique Vandevelde, la directrice. De ne pas maitriser la matière, de ne pas avoir été formés, d’être jugés par les autres, de devoir prendre plus de temps ». Mais, après l’évocation du projet par l’inspection, treize enseignantes de primaire, et une de 3e maternelle (sur trois implantations), avec près de 60 \% des 450 élèves, décident de profiter de l’opportunité, de s’impliquer – même si certains sont moins mobilisés –, de se remettre en question et en apprentissage.

Avec sa 3e maternelle, Linda Andries s’est aussi lancée. « Plus tôt on commence, mieux c’est. Et l’éveil aux sciences correspond à la curiosité et l’émerveillement des 5-6 ans. Nous nous sommes formés, trois jours par an. Mes collègues sont satisfaits ; je suis plus réservée : l’apport visait plutôt les primaires. J’ai donc dû tout adapter pour mes élèves, ce en quoi mon expérience du cycle 5-8 m’a bien aidée ». Les partenaires scientifiques du projet sont aussi venus en classe : « Même bilan positif pour mes collègues. Moi, ils ne m’ont pas rassurée quant à la réalisation de ce travail ».

Des traces écrites ?

La démarche se prolonge concrètement sous la forme d’un carnet scientifique, qui, après plusieurs essais, est dorénavant imprimé. Tous les élèves, de la 3e maternelle à la 6e primaire, y construisent leurs grilles d’observation, de recherche. Ils y dessinent à chaque animation la façon dont ils voient le sujet, avant d’en débattre. Après l’expérience, ils redessinent et corrigent leur première représentation. Ils préparent ainsi la synthèse, à placer dans une autre farde, plus « scolaire ». Le cahier sert aussi à noter toutes les questions qui leur passent par la tête, sur lesquelles l’enseignant peut rebondir.

Un bilan

À la clef, une bonne note de Mme Andries: « Ma petite trentaine d’élèves est plus autonome, plus éveillée à l’expérience et à la démarche scientifique ». Même son de cloche chez Mme Monnoyer : « Cela nous demande plus de travail. Mais le changement de mentalité des élèves fait gagner du temps. En plus, l’impact est pluridisciplinaire quant au vocabulaire, à la structuration, la précision, l’expression. Et, chez ceux qui ont pratiqué trois ans la même démarche, c’est encore plus frappant. Ce projet est évidemment transposable à d’autres écoles, si l’équipe est solidaire et motivée ».

Patrick DELMÉE

L’Agence spatiale européenne veut éveiller aux sciences

En 2005, le Fonds Prince Philippe a organisé le forum Espace et enseignement. Dans la foulée, et devant le peu d’étudiants en filières scientifiques, l’Agence spatiale européenne (ESA) a implanté en Belgique et dans d’autres pays le projet European Space Education Resource Office (ESERO). En Communauté française, il a soutenu depuis 2007 la Vitrine des projets scientifiques. Cela concernait jusqu’à cette année vingt-deux écoles fondamentales du Hainaut (lire "Des écoles mettent en vitrine leurs projets scientifiques"), avec deux volets (formation des équipes et pratique pédagogique) et, en point d’orgue, une exposition des projets réalisés. Cette expérience est pilotée par la direction générale de l’enseignement obligatoire. L’inspection accompagne les écoles et réalise un outil de planification des savoirs et des savoir-faire, le Plan mission-espace, avec l’aide du Planétarium.

Les subventions permettent de financer la formation des enseignants, réalisée par sept partenaires scientifiques (1), ainsi que la visite par les classes de lieux consacrés aux sciences et l’achat de matériel d’expérience. « Mais il est possible de faire des sciences avec des bouts de ficelle », complètent plusieurs participants.

Au cours de cette année 2010, le projet s’étend, avec les mêmes partenaires. Une soixantaine d’écoles fondamentales pourront s’y rallier. La formation continuera, avec un challenge à relever en direction du maternel (dès la première). Trois supports devraient aider les participants : un livre (2) et un film présentant les vingt-deux projets des écoles pionnières, ainsi qu’un spot publicitaire.

Pa. D.

(1) Outre l’Agence spatiale européenne, ESERO mobilise la Politique scientifique fédérale belge, la Direction générale de l’Enseignement obligatoire, le Fonds Prince Philippe et divers partenaires tels que le Carré des Sciences de l’Université de Mons, le Centre de Culture Scientifique de l’ULB, l’ASBL Hypothèse, les Jeunesses Scientifiques de Belgique, l’Observatoire du C.P.E.N. de Sivry, le Pass et le Planétarium de l’Observatoire Royal de Belgique.
(2) Disponible dès septembre 2010.

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