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Magazine PROF n°4

 

En avant toutes 

Radio Chocotoff : un projet tof ! tof ! tof !

Article publié le 01 / 12 / 2009.

Depuis 17 ans, Denis Vellande et Florence Delvaux animent Radio Chocotoff avec leurs classes successives, à l’École Saint-Martin de Cortil-Wodon. Derrière un joyeux désordre et les aspects techniques, cette lucarne ouverte sur le monde bénéficie à tous les élèves.

Mardi 13 octobre 2009, École Saint-Martin de Cortil-Wodon, classe de 5e–6e primaire. Les doigts se lèvent. Mathieu propose un sujet pour l’émission de vendredi : Frank Vandenbroucke, le cycliste décédé la nuit précédente. Cet après-midi, la classe se mue en salle de rédaction de Radio Chocotoff, la radio d’école. Dorian et Juliette plaident pour le concours de dessins d’éoliennes proposé dans un toutes-boites à Fernelmont. Alessandro veut organiser un quizz avec des questions sur l’émission, selon les auditeurs : maternelles, primaires, parents. La ruche bourdonne. Des groupes se forment. Rangement du studio, écriture des questions à poser à une institutrice, recherche d’informations sur l’ordinateur, préparation du matériel pour l’interview et son montage…

D’institutrice, Florence Delvaux devient rédactrice en chef. « N’oubliez pas de traiter le sujet différemment des médias et d’amener votre point de vue. Vérifiez vos informations avant de les valider ». Elle papillonne de l’un à l’autre, donnant à chaque fois le ton, par une question ou une indication. « Les élèves font preuve d’une grande autonomie. Cela exige d’abord un apprentissage durant les deux premiers mois : ils préparent des sujets et les présentent en interne. Ils lisent Le Journal des enfants et d’autres journaux, grâce à l’opération Ouvrir mon quotidien. Le parrainage des sixièmes suscite la contagion, même si cette année ils ne sont que sept pour dix-huit en cinquième ».

Cet après-midi, la classe se mue en salle de rédaction de Radio Chocotoff, la radio d’école.
Cet après-midi, la classe se mue en salle de rédaction de Radio Chocotoff, la radio d’école.
© Belga/Olivier Papegnies

Mme Delvaux peut évidemment compter sur « la motivation de réaliser un produit jusqu’au bout, bien réel et qui a du sens, présenté devant un public d’élèves… et d’adultes, tout en conservant le plaisir du jeu ». Personne ne reste à ne rien faire. Un élève, moins intéressé par la radio, prend des photos pour le site web. Un autre, dont le sujet est déjà préparé, planche sur ses fiches de mathématique. « Je ne force personne. Mais j’incite. Et en deux ans, la plupart passent par toutes les fonctions de la radio, comme observateurs puis acteurs : réalisation d’un sujet avec interviews, technique en direct ou au montage des sujets, présentation ou conduite de l’émission ».

Soudain, surprise. Florian veut absolument des nouvelles sur la panthère qui se balade dans la forêt d’Arlon. Il va devoir téléphoner à un garde-forestier : « Madame, comment on fait ? C’est la première fois que j’appelle quelqu’un au téléphone». Journée gagnée pour l’institutrice !

En direct

Vendredi, 14 heures. La fièvre monte, le direct approche. Il y en a seize sur l’année : une demi-heure d’antenne deux fois par mois. Au tableau, la conduite de l’émission rappelle le rôle de chacun. On se remémore les textes ou la suite des manipulations à la table de mixage. Une élève termine sa présentation. En invité, le responsable régional de la Fondation Damien. À 14 h 30, premier jingle. Puis Matthew et Guillaume présentent et ordonnancent l’émission. En deuxième invitée, la classe de 3e maternelle : sept élèves présentent un projet de livre réalisé en classe. Les sujets s’enchainent. D’autres radio-reporters répondent au quizz sur l’émission, distribué aussi à toutes les classes, et écoutent le direct, pour l’évaluer.

Même si certains préfèrent des activités plus scolaires, et même s’il a fallu les convaincre, Radio Chocotoff fait aujourd’hui partie du projet de l’école. Comme le spectacle de fin d’année et d’autres projets, la radio est le ferment d’une culture commune aux élèves, aux enseignants, aux parents et même au village. « Cette émission était bien et les élèves gèrent déjà mieux leurs stress que la dernière fois », commente une fidèle auditrice venue rechercher son enfant à la sortie…

Patrick DELMÉE

 https://www.facebook.com/Radio-Chocotoff-281614791895252/

 

Quelques outils

La fréquence et l’autorisation pour organiser une radio d’école sont délivrées par le gouvernement de la Communauté française, après avis du Conseil de l’éducation aux médias. Conditions : puissance limitée à 30 watts, antenne de 15 mètres maximum, 8 heures d’émission par jour au plus, pas de recours à la publicité, au parrainage ou au téléachat, pas de perturbation pour d’autres services. http://www.csa.be/documents/show/479

Le son : 210 fiches accompagnées d’un cdrom, un ouvrage disponible au Centre technique et pédagogique de la Communauté française (065 / 66 73 22).

Florence Delvaux : « Je n’y connais pas grand-chose en technique »

Radio Chocotoff est née il y a 17 ans à Floreffe, où Denis Vellande commence sa carrière d’enseignant, avec le feu sacré. Il veut faire connaître au public les projets des élèves. Sur leur suggestion, on fera une radio. D’abord avec un matériel basique : enregistreur de cassettes, amplificateur, micro-émetteur. L’année suivante, il arrive à l’École Saint-Martin de Cortil-Wodon, le projet dans ses valises. Aujourd’hui, M. Vellande est devenu conseiller pédagogique en éducation aux médias, et c’est Mme Delvaux qui a repris les manettes.

« Si j’avais écouté mes craintes, je ne serais peut-être pas ici, explique-t-elle. Je travaillais à mi-temps à l’école, j’animais déjà un projet de journal écrit et, il y a 8 ans, je suis passée au journal parlé. Mes propres enfants avaient vécu le projet : comme maman, j’avais constaté l’évolution énorme de leur ouverture d’esprit. Aujourd’hui, mes élèves utilisent trois ordinateurs – un PC windows, un PC linux, un Mac OS – des petits enregistreurs MP3, des lecteurs CD, une table de mixage, des logiciels de montage… Moi-même, je n’y connais pas grand-chose en technique. Nous pallions ce handicap par les connaissances des enfants, avec l’aide de parents d’élèves disponibles et de Denis, qui a conservé un pied dans le projet ».

Le matériel s’est étendu et modernisé. Avec le soutien du pouvoir organisateur, de l’association de parents et d’un subside communal. L’école a même pu construire une mezzanine dans la classe pour en faire un studio. Le projet ne « compte » pas directement pour les évaluations. « Mais qu’est-ce qu’ils apprennent ! s’exclame Louis, un parent d’élève présent en soutien. Des compétences techniques et informatiques, du savoir-faire dans différentes matières, et une connaissance de l’actualité ».

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