Magazine PROF n°38
L'info
EuroSkills est en vue
Article publié le 06 / 06 / 2018.
And the winners are… Ils seront vingt-sept (1) à participer du 26 au 28 septembre à EuroSkills, le championnat européen des métiers, à Budapest. Au pied du mur après un parcours déjà long.
Coup d'œil dans le rétroviseur. En mars, truelles, équerres, niveaux d’eau s’activaient dans l’espace « maçonnerie» du centre Bruxelles-Formation Construction, pour les Startech's days, la finale du Championnat belge des Métiers organisée par WorldSkills Belgium. Sept jeunes finalistes y disposaient de quatorze heures, réparties sur deux journées, pour reproduire une partie du Bastion des pêcheurs, un des monuments emblématiques de Budapest.
Donovan Berte est en 6e professionnelle maçonnerie à l’Athénée royal de Péruwelz : « J’avais envie de montrer ce que je valais. Lors des épreuves de pré-sélection, le jury a trouvé que mon travail était soigné et que j’étais capable de me concentrer. Lors de cette finale, il faut réaliser des choses qu’on ne nous demande pas souvent à l’école, mais cela change les habitudes ». Des enseignants de l’Athénée étaient venus l’encourager ainsi que des élèves de plusieurs classes, qui ont aussi participé aux animations du Village Métiers.
« Nous évaluons essentiellement les qualités techniques des jeunes précisait Philippe Van Calemont, président du jury pour ce métier et expert au Forem. Nous observons leur façon de travailler au niveau des aplombs, des niveaux, de l’équerrage… ainsi que l’ordre, la propreté et la sécurité. Comme la pièce d’épreuve qui leur est demandée est complexe (ils doivent notamment réaliser des gabarits pour maçonner les œils-de-bœuf), nous évaluons aussi leur capacité à se débrouiller, à innover ».
15% de filles parmi les participants
245 jeunes ont ainsi participé à ces Startech’s days organisés à Bruxelles pour les métiers de la construction, mais également à Namur pour d’autres métiers (pâtisserie, coiffure, conduite poids lourds, technologie automobile…).
« Il étaient 928 lors des épreuves de pré-sélection en janvier et février. Ce nombre croit d’année en année, mais les filles ne représentent encore que 15% des participants, expliquait Madeleine Dembour, attachée de presse de WorldSkills Belgium, association belge qui promeut les métiers manuels et techniques. Nous souhaitons que ces compétitions de haut niveau suscitent l’émulation notamment au niveau de l’enseignement secondaire (44% des jeunes participants) et des Centres d’éducation et de formation en alternance (9%) ».
Les trois médaillés de chaque catégorie, proclamés fin avril, ont bénéficié ensuite d'une formation technique de trois à cinq jours. Nunzia Baglione, en 6e professionnelle coiffure à la Communauté éducative Saint-Jean Baptiste, à Wanfercée-Baulet, est médaillée de bronze. « J'y ai appris de nouvelles techniques, à affiner des détails. Mais aussi à mieux gérer le stress, et le temps, moi qui suis très perfectionniste. Au long du parcours jusqu'ici, ma professeure de coiffure, Catherina Barbaracos, m'a aidée, encouragée. Elle a cru en mes capacités».
Travailler le mental
L'étape suivante, avant le choix final de l'équipe qui défendra la Belgique à Budapest, était un stage résidentiel de formation aux « soft skills », sous la houlette de coaches. L'un d'eux, Jean-Claude Raskin, précise que « l'objectif est de préparer ces 90 jeunes à être confrontés au jury, aux journalistes, à leurs supporters et... à ceux des autres concurrents. Pour travailler le mental, j'utilise divers outils. Je leur demande, par exemple, de réaliser une tâche dans un temps trop court. Que vont-ils faire ? Renoncer, faire appel à l'équipe ? Essayer quand même ? Chercher une autre piste ? »
Pierre Balancier, en 6e technique de qualification menuiserie à l'Institut Don Bosco, à Verviers, médaillé d'or au championnat belge, commentait : « L'an dernier, ce stage m'a aidé à gérer le stress, à être plus serein. On apprend à travailler en équipe, à respecter des consignes au travers d’activités intellectuelles et sportives ».
La Belgium Team des métiers techniques, qui réunit vingt-sept jeunes, est désormais connue. Depuis mi-mai et jusque mi-septembre, ils bénéficieront encore d’un travail technique et mental avec les experts et coaches, avant de s’envoler. De quoi constituer un solide « bastion ». Lors d’Euroskills 2016, à Gothenburg, la Belgique avait décroché six médailles et neuf médailles d’excellence. Un record à battre…
Catherine MOREAU
(1) http://www.worldskillsbelgium.be/fr/competitions/euroskills/euroskills-budapest-2018
Une médaille d'argent au Championnat européen des métiers
Cocorico ! L’équipe belge a remporté une médaille d’argent et onze médailles d’excellence à EuroSkills Budapest, le Championnat européen des métiers.
EuroSkills, le Championnat européen des métiers, a réuni 525 jeunes de 28 pays, du 26 au 28 septembre à Budapest.
L’équipe belge, qui s’est baptisée Red Bears, se composait de 26 jeunes de 18 à 25 ans participant concourant aux épreuves de 23 métiers sur les 37 en compétition. Le palmarès ? Maxime CABO, qui a bouclé un Bac en gestion hôtelière à la Haute Ecole de la Province de Namur, a décroché la médaille d’argent en Hotel Reception.
L’équipe a aussi récolté onze médailles d’excellence, qui équivaut à une note finale égale ou supérieure à la moyenne des concurrents internationaux. Dont Maxime Dengis, en carrelage ; Florine Capelle, en coiffure ; Jordan Boreux, en cuisine ; Jordan Rubens, en infographie ; Florian Evrard, en installations électriques ; Pierre Balancier, en menuiserie ; Clément Jacqmain, en service en salle ; Lucas Scholzen, en contrôle mécanique DAO.
Ajoutons qu’Alice Bare, étudiante à l’HELMo Mode, à Liège, et Florence Lassance, étudiante à l’Institut Sainte-Claire, à Verviers, concourant en Fashion Technology, ont obtenu le meilleur résultat en points de tous les Belges.
Les préinscriptions au prochain Championnat national des métiers manuels, techniques et technologiques sont ouvertes jusqu’au 1er décembre. http://www.worldskillsbelgium.be. S’ils passent le cap des sélections belges, les jeunes pourront participer au WorldSkills, compétition mondiale qui se déroulera du 22 au 27 aout 2019 à Kazan, en Russie.
Les jeunes qui s'engagent ont tant à donner !
Patrick Bergenhuysen présidait le jury du championnat européen pour la menuiserie. Il est aussi chef d’atelier à l'Institut Don Bosco, à Verviers, dont des élèves participent souvent aux concours.
PROF : Comment ce projet est-il né dans votre école ?
Patrick Bergenhuizen : En 2013, Skills Belgium m'a proposé de devenir expert en menuiserie au Championnat du monde des métiers à Leipzig, À la suite à cette expérience très enrichissante et au vu des échanges que cette compétition offre aux jeunes, je me suis dit : pourquoi pas dans mon école ? Certains élèves se sont montrés intéressés et l'aventure a commencé en 2014.
Quelle préparation, quel accompagnement leur offrez-vous ?
Cela demande un gros investissement personnel. Enseignants et élèves consacrent beaucoup de temps à se préparer aux différents concours: travail à l'atelier et à domicile en dehors du temps scolaire. Aider les (pré)sélectionnés, puis les médaillés à se perfectionner m'enrichit sur le plan personnel : cela m'oblige à me remettre en question, à m'informer en permanence sur les nouveautés techniques, à trouver des solutions avec eux... Les jeunes qui s'engagent dans cette aventure ont tant à donner !
Trois élèves de l'école ont été médaillés cette année au championnat belge. Cela a-t-il un effet sur les autres jeunes ? Et sur vos collègues ?
Cela a un effet positif sur d'autres jeunes. Ils veulent aussi tester leur compétence. Après avoir soutenu le candidat présélectionné lors du dernier championnat de maçonnerie, certains élèves se sont rendu compte qu'avec de l'entrainement, ils auraient pu également y arriver et concourir.
Au début, j'étais seul dans cette aventure. Maintenant, des collègues d'autres options techniques ont fait le pas. Les sections bois, soudure, électricité, maçonnerie étaient représentées aux Startech's days. Lors du championnat, certains enseignants étaient aussi stressés que leur candidat. Tous se rendent compte de l'importance de mettre ces jeunes en valeur.
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