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Magazine PROF n°3

 

Coté psy 

Ces « électrons libres » mal compris

Article publié le 01 / 09 / 2009.

Marine l’explique : « Le cerveau, c’est comme une commode, avec sur des étiquettes le contenu de tiroirs à informations. Chez moi, un grand coup de vent a mélangé les étiquettes. Les informations, je les ai, je sais juste plus trop où les retrouver ». (1)

Conseillère psycho-pédagogique au centre PMS de Morlanwelz, Dominique Bonnevie utilise une métaphore automobile pour qualifier le cerveau de l’élève atteint de trouble défi citaire de l’attention, avec ou sans hyperactivité (TDA/H) : « Une voiture de course sans freins, sans rétroviseur, sans aucun système d’assistance à la conduite ».

L’origine de ce trouble est controversée. Le TDA/H, trouble clinique à expression neurologique, résulterait d’un dysfonctionnement au niveau de certains neurotransmetteurs (en particulier la dopamine et la noradrénaline) et des structures cérébrales des lobes frontaux. Ceux-ci sont impliqués dans les fonctions exécutives responsables entre autres de l’inhibition de certains comportements.

Quelque 5% des enfants souffriraient de TDA/H.
Quelque 5% des enfants souffriraient de TDA/H.
© Fotolia/Riza

Les effets de ce trouble se manifestent à des niveaux et à des degrés différents d’un individu à l’autre : difficultés d’attention, de concentration, d’effort et d’organisation dans le travail, de maitrise des pulsions et des émotions ; difficulté à hiérarchiser des informations ou à résister aux stimuli extérieurs (auditifs, visuels,…) ; défi cit de la mémoire à court terme,… Pouvant être héréditaire, ce trouble apparait avant l’âge de 7 ans, atteint entre 4 et 5 % des enfants, et s’exprime de manière différente selon les âges, en fonction de la maturation cérébrale.

Des enfants en grande souffrance

Ces précisions sont importantes pour changer les regards, selon Dominique Bonnevie. Car l’enfant atteint de TDA/H, c’est souvent l’électron libre dans une classe, le « mal élevé ». Cela peut être l’éternelle distraite, celui qui perd tout ou ce gamin dont le moteur semble toujours tourner à plein régime. Dès l’école maternelle, il dérange vite par son incapacité à se concentrer sur une tâche, sa maladresse (des difficultés au niveau du graphisme et/ou du langage), son agitation voire son impulsivité.

En primaire, ces enfants rencontrent en plus fréquemment des difficultés d’apprentissage pouvant résulter d’un déficit d’attention, de concentration et de troubles associés (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie,…). À l’adolescence, les troubles de l’attention prennent généralement le pas sur l’hyperactivité. Mais si celle-ci demeure, elle peut déboucher sur des troubles de comportement majeurs : impulsivité, refus de l’autorité,…

Dépister précocement

« Même si le diagnostic du TDA/H n’est évident qu’à partir de l’âge de 6-7 ans, c’est important d’en détecter les signes le plus précocement possible, assure la psychologue. Pour éviter que ces enfants, souvent rejetés (au niveau familial et scolaire) parce que mal compris, s’ancrent progressivement dans une mauvaise image d’eux-mêmes et se sous-estiment ».

Car les statistiques montrent que ces enfants risquent davantage de développer des troubles anxieux, voire des dépressions et, dans le secondaire en particulier, de vivre échecs, décrochage scolaire, redoublement et exclusion. Les centres PMS disposent de tests et d’échelles comportementales utilisables avec les enseignants et les parents. Ils peuvent poser une hypothèse de diagnostic et ensuite aiguiller vers des services spécialisés qui la confirmeront ou l’infi rmeront, proposeront éventuellement une médication et offriront un accompagnement pluridisciplinaire.

Des aménagements dans la classe peuvent favoriser la concentration de l’enfant : préférer la disposition traditionnelle des bancs, placer l’élève près d’un condisciple calme, au centre, loin d’une fenêtre. L’enseignant peut aussi l’aider en s’adressant directement à lui, en captant son regard, en donnant des consignes claires, courtes et répétées. Et en soulignant les actes positifs, les progrès plutôt qu’en sanctionnant. Le dialogue avec les parents est essentiel. Et Dominique Bonnevie de conclure : « Dépistés précocement et bien accompagnés, ces enfants conserveront ce trouble à l’âge adulte mais feront preuve, souvent, de dynamisme et d’une grande créativité ».

Catherine MOREAU

(1) Témoignage recueilli sur le site http://www.tdah.be

Pour en savoir plus

- DE COSTER P., DE LONGUEVILLE A.-G., SCHLÖGEL X., TDA/H à l’école, L’éducation en questions, éd. Wolters-Plantyn, 2007.

- COMPERNOLLE T., Du calme ! Manuel pour l’éducation des enfants hyperactifs. Bruxelles, éd. De Boeck, 1997. - Guide à l’attention des enseignants confrontés au TDA/H et TDA/H à l’adolescence, brochures disponibles à l’ASBL TDA/H, qui organise aussi des séances d’information dans les écoles et des formations pédagogiques (de 2 h à 2 jours). Infos : 02 / 534 38 31, 0484 / 17 77 08 ou info@tdah.be.

- Voici un site canadien permettant de mieux comprendre les élèves TDA/H : https://educationspecialisee.ca/tdah/

- RONDIA K., TDA quoi ?, Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, publication de la Fondation Roi Baudouin, 2006.

 

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