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Magazine PROF n°47

 

L'info 

De la Crazy Machine au Prix Reine Paola

Article publié le 12 / 09 / 2020.

La Classe Atelier(s) de l’Institut technique et commercial des Aumôniers du Travail, à Boussu, a reçu le Prix Reine Paola pour l’Enseignement, pour son projet Crazy Machine. Explications avec Olivier Vercauteren, un de ses initiateurs.

Professeur de math, Olivier Vercauteren enseigne au 1er degré différencié de l’Institut technique et commercial (ITC) de Boussu, organisé en Classe Atelier(s). Le Prix Reine Paola pour l’Enseignement 2019-2020 lui a été attribué, dans la catégorie « Sciences, Maths et Techno, une clé pour notre avenir ! », pour son projet Crazy Machine.

La Classe Ateliers(s) existe depuis 1987 au sein de l’ITC de Boussu. Olivier Vercauteren : « Au début, cette structure était réservée aux élèves arrivant du primaire en grande difficulté. Jusqu’il y a encore un an, elle était exclusivement réservée aux élèves du 1er degré différencié, mais l’an dernier, à travers le projet Crazy Machine (1), on y a intégré de temps en temps des groupes de 1re commune. »

Olivier Vercauteren: « On est davantage dans une démarche de réussir pour comprendre plutôt que de comprendre pour réussir ».
Olivier Vercauteren: « On est davantage dans une démarche de réussir pour comprendre plutôt que de comprendre pour réussir ».
© Fondation Reine Paola

Classe Atelier(s) : 40 élèves accompagnés par 4 à 6 enseignants

Dix enseignants forment l’équipe du 1er degré différencié. La quarantaine d’élèves travaillent tout le temps dans la Classe Atelier(s), grande salle comprenant une série de petites zones différentes, accompagnés par quatre à six enseignants simultanément.

« Chaque année, en septembre, on organise une période en 1re, poursuit M. Vercauteren, avec des activités ludiques mais aussi des pré-tests, à l’issue desquels on établit pour chacun un parcours d’apprentissage qui va les accompagner durant l’année. »

« En Classe Atelier(s), aucun des 40 élèves ne fait la même chose en même temps : ils ont chacun des petits parcours de quelques feuilles, préparés par les enseignants, à réaliser dans les quinze jours, avec une étape après une semaine. Et chaque élève progresse à son rythme. Moi, par exemple, cette année j’étais professeur de mathématiques, mais ce n’est pas pour autant que je ne faisais que des maths avec les élèves… » Les enseignants du degré se réunissent chaque semaine pour deux heures de coordination indispensable.

Crazy Machine, pour la troisième fois

C’est par l’intermédiaire d’un collègue qu’Olivier Vercauteren prend connaissance du Crazy Machine Challenge, qui consiste à imaginer une réaction en chaine la plus loufoque possible pour réaliser une tâche simple. La machine doit présenter au moins quinze transferts d‘énergie, effectuer sa tâche en moins de deux minutes trente, et être « rechargeable » pour un nouveau cycle en moins de dix minutes.

La première participation fut « très très énergivore : on passait les samedis, les dimanches à l’école… » Par la suite, la gestion du projet s’est affûtée.

Cette édition 2020, malheureusement amputée de sa phase finale à cause de la pandémie, était la troisième participation de l’ITC. « Le défi consiste à actionner une des inventions de Léonard de Vinci en mettant en œuvre une réaction en chaine volontairement complexe », explique le blog qui a suivi le projet pas à pas (2).

M. Vercauteren y explique que « le Crazy Machine est un projet-outil au service de la progression de l’élève. Il offre, entre autres, la possibilité à chaque enfant de s’exprimer sans véritable limite et contrainte. Chacun y trouve un intérêt. Les émulsions favorisent les conflits socio-cognitifs et poussent véritablement les élèves à se dépasser dans leurs objectifs personnels et communs. »

Concrètement, le projet mobilisait les élèves les lundis et vendredis après-midi. La participation au projet est libre, mais tous les élèves s’y sont investis. « Un élève peut venir tous les lundis et vendredis, même 10 heures/semaines s’il le souhaite, mais ses parcours d’apprentissage doivent être faits. C’est une pédagogie de l’engagement et de la contagion », poursuit l’enseignant.

« On remarque que des élèves vont s’intégrer au projet trois semaines avant la finale, et s’impliquer tellement qu’ils finiront pas présenter la machine lors de la finale. D’autres commencent sur les chapeaux de roue puis s’essoufflent ».

Une spirale de la réussite

Outre les connaissances nécessaires au projet, les réussites engrangées par les élèves dans la mise au point de leur(s) élément(s) de la « crazy machine » impactent l’estime de soi. « On est davantage dans une démarche de réussir pour comprendre plutôt que de comprendre pour réussir. C’est parce que l’élève rentre dans une spirale de réussite dans la construction de son mécanisme, c’est par ces petites réussites-là qu’au final il se mobilise à 100%. On a d’ailleurs vu un enfant qui rentrait chez lui le vendredi revenir le lundi avec la solution à laquelle il avait travaillé tout le week-end. »

Pour M. Vercauteren, bien avant de faire des maths, des sciences, du français, il y a toute une série de compétences de savoir-être à acquérir, « et un projet comme celui-ci permet de les développer ».

Un tel projet suppose du matériel. Les organisateurs du challenge acceptent de rembourser 150€, mais quand on voit les vidéos du blog des Héritiers du Cryptex, nom du projet 2020, on comprend que l’équipe de la Classe Atelier(s) enrichit son matériel d’année en année, recyclant si nécessaire d’anciens éléments, et bénéficiant d’un petit budget de l’école. Du matériel (comme une imprimante 3D par exemple) a aussi été gagné lors des précédentes éditions du Crazy Machine Challenge. Et le Prix Paola s’ajoutera à ces moyens.

Le projet ne comprend pas « que » la construction de la machine : il y a eu un voyage à Milan (avec visite d’une exposition consacrée à Vinci), un autre à Amboise (où Vinci a vécu ses trois dernières années, au château du Clos Lucé), la réalisation d’une vidéo présentant le défi des Héritiers du Cryptex, le blog… Lors d’une précédente participation au concours, les enseignants de français avaient constitué un groupe d’élèves-reporters chargés du blog, par exemple.

Les conditions de réussite ? Le soutien de la direction, ne pas compter son temps, une cohésion d’équipe, et, ici, la foi dans un projet « hors cadre » tel que la Classe Atelier(s) et son organisation spécifique.

Didier CATTEAU

(1) Présentation via https://mumons.be/activites/cmc/ ou par vidéo via www.youtube.com/watch?v=Echg4RqzTeY

(2) https://lesheritiersducryptex.com/ et vidéo très complète sur le projet via https://sk-fr-paola.be/Gagnants/laureats-prix-reine-paola-pour-lenseignement-2019-2020/.


 

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