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Magazine PROF n°45

 

Dossier Leadership partagé : le retour du collectif ?

« Seul, on va plus vite, mais ensemble on va plus loin »

Article publié le 24 / 03 / 2020.

Directeur de l’école fondamentale Martin V, à Louvain-la-Neuve, David Foret a toujours vu le leadership partagé comme une évidence…

David Foret est dans sa 6e année de direction dans cette école de 420 élèves (19 classes) et d’une trentaine de collègues. Pour lui, le leadership partagé est une évidence. « Ma première mission était d’accentuer ce travail collaboratif, qui existait bien avant qu’on parle de plans de pilotage. »

David Foret insiste beaucoup sur le mécanisme de validation par toute l’équipe.
David Foret insiste beaucoup sur le mécanisme de validation par toute l’équipe.
© PROF/FWB

Après avoir remis le projet pédagogique en débat, l’équipe a suivi la formation Prof’essor, axée dans le réseau libre sur le travail collaboratif. « Le premier grand changement était de s’inscrire dans de petits objectifs courts, avec des actions mesurées et simples. » La formation a aussi généré des observations d’enseignants dans la classe d’un autre, sur base volontaire. M. Foret a facilité les choses, remplaçant l’enseignant en visite pédagogique.

La réflexion sur le plan de pilotage, en 2018-2019, a accentué la dynamique. Un comité (quatre enseignants volontaires et M. Foret) « a analysé les indicateurs, construit les stratégies et objectifs. Mais attention : l’équipe était partie prenante, parce que c’est son travail de demain. » 

Le plan étant devenu contrat d’objectifs, le comité se réunit chaque mois, mais les décisions se prennent avec toute l’équipe. « Il faut toujours être attentif, et fédérer, insiste M. Foret. Ce qui permet de le faire, c’est que depuis l’écriture des objectifs, des stratégies et des actions, il y a une validation par le groupe. »

« On a beaucoup travaillé sur ce mécanisme : il y a eu une relecture collective, et s’il y avait une question, il fallait pouvoir la poser, entendre une réponse, et se demander si vraiment on en fait un objectif de travail. Si les balises sont clairement établies et que l’équipe est partie prenante, ce qui est écrit ne peut que refléter ce qui est validé… C’est important, parce que tout de même, il s’agit du travail de demain… pour chacun ! »

Chez M. Foret, aucun sentiment de perte de pouvoir. « Au contraire, je trouve que ça enrichit le métier ! Je suis très heureux de la situation : je ne pourrais pas gérer aujourd’hui de la même manière que quand j’ai commencé, faute de temps… »

L’école a utilisé le nouveau décret sur la charge enseignante (lire Des délégations prévues par décret) pour libérer deux périodes-professeur afin de construire les dossiers individuels des élèves, « un travail que je n’aurais jamais pu faire… »

Accueillir les idées qui ne viennent pas de lui

Professeure de religion et membre de l’équipe qui pilote le contrat d’objectifs, Marie-France Stordeur souligne qu’aujourd’hui, « le travail au service de l’école est encouragé, demandé : tous les professeurs savent qu’ils ont une part à prendre. »

Mais ce partage du leadership nécessite le soutien de la direction. Pour affecter les moyens humains : « C’est important, parce que nous on n’a pas autorité sur nos collègues. » Pour relayer les informations, dans et hors de l’école.

« Il faut aussi qu’il fasse confiance. Sans confiance, pas de délégation ! Qu’il accueille les initiatives : un leader qui n’accueille pas les idées qui ne viennent pas de lui, il sera vite… seul ! Qu’il veille à ce que les enseignants prenant part au leadership partagé ne s’épuisent pas ».

Pour Mme Stordeur, « par rapport aux collègues, le partage du leadership se passe mieux si on met les forces en commun, si les objectifs sont clairs et partagés, et si on tient compte des limites des uns et des autres ».

Par contre, elle voit deux limites à ce partage : « Quand on se mouille, c’est le temps de midi, le week-end, ou chez soi. » Et des collègues pourraient voir ça « comme une prise de pouvoir, plutôt qu’un service qu’on rend à l’école et aux enfants. Mais ça, vous ne l’empêcherez jamais… »

« Moi, en tout cas, je vois bien la plus-value sur la motivation, conclut-elle : ensemble, on voit qu’on peut faire avancer les choses ! »

D. C.

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